Foi en la Résurrection.

26 MARS 2023.
5ème Dimanche de Carême — Année A.

Lectures : Ez37, 12-14 ; Ps 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8 ; Rm8, 8-11 ; Jn 11, 1-45.

Qu'est-ce que la Résurrection, et quelle assurance avons-nous que nous aussi, nous serons ressuscités ? « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Jean 11,21

Un proverbe Albanais dit : « La foi commence là où la raison s'arrête ». Et un autre proverbe ajoute : « Il est plus facile de perdre la foi que de la retrouver. »

Il y a une triste réalité que chacun de nous traverse souvent, l'absence apparente de Dieu. En traversant des moments difficiles et des épreuves, nous finissons par penser et croire que Dieu nous a abandonnés ou s'est éloigné de nous. Dans l'évangile d'aujourd'hui, dans leur impuissance, Marthe et Marie, devant la mort de leur frère unique Lazare, s'exclamèrent au Seigneur : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Leur exclamation commune est celle de chacun de nous face aux problèmes de la vie : "Où es-tu, Dieu ?" Ou pour citer le Psalmiste à l'heure de l'agonie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Psaume 21,1

Je parlais un jour avec une jeune dame, et à un certain moment de notre conversation, elle m'a dit : "Mon Père, depuis un moment, j'ai arrêté d'aller à l'église et j'ai perdu l'ardeur dans ma vie de prière. Car, même si j'ai essayé tout ce que je peux pour garder la fidélité et l'obéissance à tous les enseignements de l'Église et aux commandements et à la parole de Dieu, regarde ma vie. J'ai toujours des problèmes, et plus rien ne va. Dieu semble m'avoir oublié." Voici la triste réalité de beaucoup. Dieu semble absent.

La liturgie d'aujourd'hui, le 5e dimanche de Carême, tout en soulignant la réalité de la Résurrection, nous enseigne que ce qui semble être l'absence de Dieu est, en effet, un appel à une foi plus constante. La Résurrection est un mystère de foi. Par conséquent, ce n'est que par la foi que nous arriverons à en faire l'expérience.

Avant tout, réfléchissons à la résurrection. Les trois lectures d'aujourd'hui sont centrées sur la vie que Dieu donne à tous, la vie éternelle ou la vie après et au-delà de cette terre. La première lecture nous introduit au sens de la Résurrection à travers les prophéties d'Ezékiel. Le Seigneur donne à son peuple l'espoir d'une nouvelle vie. « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez. » Ici, la résurrection est décrite comme la vie dans l'Esprit, la restauration parfaite pour les justes. Le Seigneur promet à son peuple d'ouvrir leurs tombes, de les en sortir et de les ramener à leur terre.

L'Evangile semble être un accomplissement clair de cette prophétie. Jésus ouvre la tombe de Lazare et l'en fait sortir avec une parole puissante : « Lazare, viens dehors ! » Et lui redonne une nouvelle forme de vie. C'est une vie qui ne s’ouvre plus à la mort. Et Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle que chacun de nous reçoit cette nouveauté de vie, la vie dans l'Esprit. L'Apôtre parle du Saint-Esprit comme du premier et principal agent de la résurrection du Christ et de notre résurrection présente et future également.

À propos de la Résurrection, voici ce que dit l'enseignement de l'Église : « S’il est vrai que le Christ nous ressuscitera "au dernier jour", il est vrai aussi que, d’une certaine façon, nous sommes déjà ressuscités avec le Christ. En effet, grâce à l’Esprit Saint, la vie chrétienne est, dès maintenant sur terre, une participation à la mort et à la Résurrection du Christ : Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui L’a ressuscité des morts (...). Du moment donc que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu (Col 2, 12 ; 3, 1) » CEC 1002.

La résurrection est donc la vie dans l'Esprit, la vie dans le Seigneur. C'est quelque chose que nous avons déjà, mais qui est aussi à venir en perfection et en plénitude. Car, « Unis au Christ par le Baptême, les croyants participent déjà réellement à la vie céleste du Christ ressuscité (cf. Ph 3, 20), mais cette vie demeure "cachée avec le Christ en Dieu" (Col 3, 3) "Avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus" (Ep 2, 6). » CEC 1003.

Dans l'attente de la plénitude de notre résurrection, ce qui nous pousse, c'est la foi. Voici l'autre grand message des lectures. Lorsque nous perdons la foi ou manquons de fermeté de croyance, nous pensons que le Seigneur nous a abandonnés ou s'est éloigné de nous au milieu des tribulations et des difficultés. La foi est la seule chose qui peut nous aider à voir la présence de Dieu partout et à tout moment. Marthe et Marie, dans la douleur d'avoir perdu leur frère, perdirent aussi la foi dans le Seigneur. Pourquoi n'était-il pas là alors qu'elles avaient le plus besoin de lui ? Où était-il ? « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »

À ce moment de notre voyage de Carême, nous sommes invités à approfondir notre foi dans le Seigneur. L’on nous rappelle que lorsque nous signons avec le Seigneur, nous signons avec la croix et son obligation de foi. Le Carême et la Semaine Sainte sont des rappels profonds de cet engagement, la douleur de la croix qui ne peut être portée que par la foi. Foi en la résurrection du Seigneur et aussi foi en notre propre résurrection. Sans la foi, tous nos efforts et sacrifices de Carême perdent leur sens. Sans la foi, le jeûne devient une simple punition corporative. La prière devient une corvée. Et l'aumône devient soit de l’altruisme, ou un supplice. La foi est ce qui donne sens au Carême et en fait un moment de préparation pour ressusciter avec le Seigneur. Ensemble avec la foi, gardons fermement notre espérance et nourrissons notre amour pour une Pâques de vie authentique dans l'Esprit.


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