Désir de Voir.

27 Octobre 2024.
30ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B.

Lectures : Jr 31,7-9 ; Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6 ; He 5, 1-6 ; Mc 10, 46-52.

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Un proverbe Swahili dit : « Ce que le cœur désire est un remède pour lui. » Un proverbe Roumain ajoute : « Nous croyons vite ce que nous désirons. »

Chacun de nous a ses besoins personnels. Il y a des choses dont nous avons tous soif, et pour ces soifs, nous pouvons braver toutes les difficultés, relever tous les défis et ne permettre à rien de nous arrêter jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous voulons.

Une vérité que nous ne pouvons pas nier est que nous sommes tous des enfants d’Adam, et donc nous avons tous soif de trois choses : les possessions, le pouvoir et les plaisirs. Certains aggravent la situation jusqu’à la rendre mauvaise lorsqu’ils veulent la possession à tout prix, avoir le pouvoir à tout prix, et le plaisir à tout prix, même si cela doit coûter la vie ou la liberté d’autrui.

La foi nourrit et soutient notre désir, désir de Dieu, désir de voir et désir de vivre. Sans la foi, nous cheminons dans l’insatisfaction et vers les incertitudes. « La foi en Dieu le Père Tout-Puissant peut-être mise à l’épreuve par l’expérience du mal et de la souffrance. Parfois Dieu peut sembler absent et incapable d’empêcher le mal. Or, Dieu le Père a révélé sa Toute-Puissance de la façon la plus mystérieuse dans l’abaissement volontaire et dans la Résurrection de son Fils, par lesquels Il a vaincu le mal. Ainsi, le Christ crucifié est "puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes" (1 Co 1, 24-25). C’est dans la Résurrection et dans l’exaltation du Christ que le Père a "déployé la vigueur de sa force" et manifesté "quelle extraordinaire grandeur revêt sa puissance pour nous les croyants" (Ep 1, 19-22). » CEC 272.

Les dimanches passés, nous avons été confrontés au danger de la possession qui, lorsqu’elle devient tout ce que nous avons et que nous ne pouvons pas nous en séparer ou nous en détacher, peut nous faire perdre de vue notre objectif, le Royaume de Dieu et la vie de perfection. Dimanche dernier, nous avons réfléchi à ce à quoi peut nous conduire la soif d’autorité ou de pouvoir, les dissections, les oppositions et les divisions entre nous. Les lectures d’aujourd’hui nous ouvrent à réfléchir indirectement sur notre troisième soif et sur la manière dont elle peut nous pousser : le plaisir. Nous voulons tous voir. Cela a un côté positif si cela nous ouvre ou nous conduit au Seigneur.

Dieu nous a créés pour être avec lui, pour le voir et le contempler face à face. Les situations et les événements de la vie nous distraient souvent et nous éloignent de cet objectif. Mais le Seigneur passe toujours et nous donne une nouvelle occasion de le voir. Une belle histoire, dans l’Évangile d’aujourd’hui, est celle de Bartimée, avec une question encore plus belle : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Dimanche dernier, nous avons entendu une question assez similaire du Seigneur à Jacques et Jean : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils avaient soif d’autorité, ils cherchaient une position. C’était le désir de leur cœur. Aujourd’hui, c’est à Bartimée, un aveugle qui cherchait le Seigneur avec une foi forte, que Jésus demande : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Une belle concordance pour nous dire que la façon dont nous approchons Dieu nous ouvrira à sa réponse. Jacques et Jean, deux membres des douze apôtres, demandent de manière inappropriée et sans compréhension ; Bartimée demande de manière appropriée et fidèle qu’il puisse voir à nouveau. L’un a fait preuve de foi tandis que les deux autres recherchaient eux-mêmes et l’intérêt humain ou la célébrité.

L’histoire raconte que Jésus voyageait, de Jéricho à Jérusalem. Une route qui nous apprendra beaucoup sur notre suite du Seigneur, un voyage rempli d’aventures et d’événements. Et sur cette route, un homme nommé Bartimée, fils de Timée... Qu’est-ce que cela signifie vraiment pour nous ? Apparemment, Bartimée est le seul nom donné parmi tous ceux que Jésus a guéris. Selon une forte concordance, le nom Bartimée est dérivé de deux mots araméens - « BAR » (בַּר) qui signifie « fils (de) » et « TAME' » (טָמֵא) qui signifie impur, « souillé ». La signification du nom est donc « fils de l'impur ».

Comme Bartimée, nous sommes tous impurs, souillés par nos péchés et avons besoin de la miséricorde de Dieu : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi. » Alors, cherchons l’occasion de voir Jésus et de le voir dans les événements, les faits et les personnes qui nous entourent. Néanmoins, cette soif de voir Jésus ne doit pas être sans foi. Quand il y a la foi, il n'y a pas de découragement, pas d'abandon. La foi est une force qui nous fait dépasser nos limites humaines. Et la foi conduit toujours à l'action, à la suite du Christ, à la marche sur les traces du Seigneur.

Il y a une sorte de cécité en chacun de nous. Cette cécité intérieure et profonde nous rend également boiteux, incapables de nous déplacer et de marcher correctement. Seul le Seigneur peut guérir notre cécité et notre boiterie et nous faire voir et marcher. Et il ne peut le faire que par notre foi en lui. Comme il l'a demandé à Bartimée, le Seigneur te le demande encore aujourd'hui : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Comments

Popular posts from this blog

Fidélité à la Volonté de Dieu.

Jésus Seul, Modèle de Bon Pasteur et Porteur d'Espérance.

Le Mariage, Une Noble Vocation.