Avent de la Paix.

8 Décembre 2024.
Deuxième Dimanche de l’Avent – ​​C.

Lectures : Ba5,1-9 ; Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6 ; Ph 1,4-6.8-11 ; Lc 3,1-6.

« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées… » Luc 3,4

Un sage Ivoirien a dit : « La paix n’est pas un vain mot, mais un comportement. » Un proverbe Amérindien Lakota ajoute : « La véritable paix entre les nations n’aura lieu que s’il y a une véritable paix dans l’âme des gens. »

La paix est un thème central de l’Avent. Celui qui est venu il y a deux mille ans, celui qui entre dans notre vie quotidienne et celui qui reviendra dans la gloire à la fin des temps est le Prince de la Paix. Il est venu libérer l’homme de l’esclavage du péché et de tout asservissement et domination.

L’Avent, nous l’avons dit avec insistance dimanche dernier, est un temps de préparation à la venue du Seigneur. Mais dans cette insistance, nous avons noté que c’était le temps ou la saison des trois venues, l’historique, la présente et la Parousie. Ainsi, la venue du Seigneur à laquelle nous nous préparons n’est pas seulement celle qui a eu lieu il y a deux mille ans et que nous commémorons à Noël. Ce n’est pas non plus seulement sa venue quotidienne et sacramentelle, qui a lieu dans chaque célébration eucharistique et dans nos expériences de vie quotidiennes. C’est surtout et avant tout sa venue dans la gloire qui aura lieu à la fin des temps.

Néanmoins, dans ces trois venues spécifiques, le Seigneur vient avec la paix. Parce que nous aspirons tous à la paix, nous attendons cette paix avec espérance et amour. En allumant aujourd’hui la deuxième bougie de l’Avent, la paix est notre message principal.

L’une des prophéties sur Jésus l’appelle « le Prince de la paix » (Isaïe 9, 6-7). Dans cette prophétie, celui dont la venue est annoncée est censé avoir un gouvernement qui établira la paix sur terre. Sa venue apportera la restauration.

Les lectures d’aujourd’hui sont une vision prophétique de restauration et de paix. Le prophète Baruch parle de la restauration de Jérusalem. Le peuple qui avait été autrefois déporté esclave en captivité et en exil sera ramené triomphalement sur sa terre. Le Seigneur restaurera la dignité de son peuple et la ville de Jérusalem redeviendra la ville de la paix. Le nom de Jérusalem (Yerushalayim en hébreu) ​​se compose de deux noms, Yireh (qui signifie le Seigneur pourvoira) et Shalem (qui signifie la paix). Ainsi, le Seigneur pourvoira à la paix et la venue de Jésus est la véritable aube de cette paix. Il ne s’agit pas tant d’une paix politique, sociale ou économique que d’une paix spirituelle.

Dans l’Évangile, on entend la voix du plus grand de tous les prophètes. Le prophète du grand avènement crie dans le désert de nos cœurs : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

Jean apporte un message de restauration, un message de paix. Et pour que nous puissions recevoir et accueillir ce message, l’attitude nécessaire est la repentance pour le pardon de nos péchés. La paix exige une conversion, un changement catégorique de notre façon de faire et d’être. La paix appelle à faire un détour, une révision de vie, une introspection sincère et profonde.

Bien souvent, par nos paroles, nos actions, notre indifférence ou notre inactivité, nous avons apporté le chaos et la confusion dans nos vies, dans la vie des autres et dans le monde. C’est là un appel à la conversion. Nous devons nous transformer en instruments de paix. En ce temps de l’Avent, nous devrions faire nôtre cette prière de saint François d’Assise pour la paix : « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix. Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie.

Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. Amen. »

En devenant des instruments de paix dans ce monde qui nous entoure et dans les communautés où nous vivons, alors s’accompliront aussi en nous le souhait et les prières de saint Paul, afin que notre amour grandisse toujours davantage, que nous puissions discerner ce qui a de la valeur, afin que nous soyons purs et irréprochables pour le jour du Christ.

Il y a une chose que nous ne devons pas oublier : la vraie paix est celle que nous portons du plus profond de nous-mêmes. Si tu n’es pas en paix avec toi-même, tu ne peux pas donner la paix aux autres. Préparer le chemin pour le Seigneur signifie être en paix avec moi-même et avec les autres. Combler les voies tortueuses, non nivelées, rugueuses de mon cœur, mes désirs égoïstes qui m’enlèvent la paix et la joie… Que la paix soit avec vous ! Soyez en paix avec vous-même et donnez la paix aux autres car le Seigneur vient.


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