Abandon à la Providence de Dieu.
12 JUILLET 2020:
15ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
LECTURES: Is 55, 10-11; Ps 64 (65), 10abcd, 10e-11, 12-13, 14; Rm 8, 18-23; Mt 13, 1-23.
Un proverbe Latin
dit : « La providence notre héraut, aucune barrière ne peut nous opposer. »
Et un proverbe Portugais ajoute : « La foi n'a pas d'yeux ; celui qui demande à
voir n'a aucune foi. »
Cela est une évidence
pour tous que les enfants sont différents des adultes. Ce n'est pas une
question d'âge ou de physionomie. La plus grande différence entre les enfants
et les adultes réside dans les vertus qu'ils incarnent. Les enfants font
facilement confiance et expriment un abandon complet et parfait. Ils sont une
créature de dépendance. Chez l'enfant, il n'y a ni duplicité ni plasticité.
L'hypocrisie est inexistante dans le dictionnaire et le vocabulaire des
enfants. Quand un enfant aime quelque chose ou quelqu'un, il l'exprime. Quand
il n'aime pas, il ne peut pas cacher son sentiment d'inconfort. À l'opposé, les
adultes sont des champions de la duplicité, de la plasticité et de
l'hypocrisie.
Dans les
Évangiles, ce que le Seigneur Jésus demande à ses disciples, c'est l'attitude des
enfants. Et l'une d'elles est la vertu de total abandon à la volonté et à la
providence de notre Père céleste. Nous sommes invités à être des enfants de la
providence divine, des gens qui croient fermement que Dieu, en raison de sa
belle et paternelle préoccupation pour l'humanité, prendra toujours soin de nos
besoins. Nous ne devons donc pas nous soucier de quoi que ce soit, mais plutôt
avoir foi en Lui.
Le thème
principal de la liturgie d’aujourd’hui est la providence. Parlant de
providence, s'adressant aux membres de sa congrégation religieuse, les Fils de
la Divine Providence, saint Luigi Orione dit : « fils de la providence
divine signifie fils de la foi. » Autrement dit, sans la foi, on ne peut pas
s’abandonner à la providence de Dieu. C'est par la foi que l'on peut confier ses
soucis à Dieu et, comme un petit enfant, s'abandonner entre ses mains.
Le prophète
Isaïe, en première lecture, nous dit que la parole de Dieu qui vient de sa
bouche est comme une pluie. Elle ne s'évapore pas ou ne lui retourne pas sans
avoir accompli ce pour quoi il l'avait envoyé. Le psalmiste fait écho de cela lorsqu'il
nous invite à chanter : « Tu visites la terre et tu l’abreuves, Seigneur, tu
bénis les semailles. » Une fois la graine mise en terre, tout le processus
jusqu'à la moisson est l'œuvre de l'amour providentiel de Dieu.
À travers la
parabole du semeur, Jésus, dans l'Évangile, dit à ses disciples, quelle devrait
être notre part, notre contribution à l'œuvre providentielle de Dieu. La graine
est sûre, elle porte en elle la vie. Le semeur est un expert, un professionnel
dans son art. La survie et la fécondité de la graine dépendent cependant du sol
qui l'accueille. Ainsi, le Seigneur énumère différentes catégories de sols : le
bord du chemin, le sol pierreux, les ronces et la bonne terre. Tout dépend de
quel sol reçoit la semence et comment l'accueille-t-elle.
Nous vivons dans
des sociétés faites de tant de soucis et de situations choquantes. Notre monde
est fait de tant de bruits que, souvent, nous ne parvenons pas à écouter
correctement la parole de Dieu et à la laisser pénétrer le sol de notre cœur,
prendre racine et être efficace et fructueuse en nous. Bien que la providence
soit toujours à l'œuvre et très active en nous, nous ne nous y ouvrons pas
fidèlement, ou si nous le faisons, c'est à de nombreuses conditions, ne
laissant aucune liberté à l'action de Dieu. Certaines personnes veulent tout
faire par elles-mêmes. Ce faisant, elles ne donnent aucune chance à l'abandon à
la grâce de Dieu.
En outre, chacun
de nous devrait être honnête pour reconnaître que le monde est devenu un
terrain très hostile et rocailleux pour la parole de Dieu. Bien que nous
écoutions chaque jour de nombreuses belles prédications et sermons, ils ne
semblent être que des articles de référence et de religiosité, n’ayant aucun
impact sur la vie. Combien de choses et d’évènements nous interpellent à avoir
foi en Dieu, à revenir à Lui et à nous abandonner à Lui. Cependant, tout cela
est sans effet ou sans impact sur nous. Nous nageons dans la parole de Dieu
comme des canards nagent dans l'eau sans se mouiller. Nombreux sont ceux qui
peuvent réciter la Bible de la Genèse à l'Apocalypse. Mais leur vie est une
question sans répondre, car totalement déconnectée de ce qu'ils prêchent. Au
lieu d'imiter et d'incarner l'abandon confiant des enfants, nous avons embrassé
leur entêtement. Aujourd'hui, les gens ont la tête dure et le cœur aride.
Certains ont même perdu leur humanité.
Saint Paul, en deuxième lecture, nous dit à juste titre que le semis est difficile. Il s'accompagne de nombreuses épreuves et douleurs. Néanmoins, de ces souffrances jaillira une nouvelle vie et une récolte fructueuse. La providence de Dieu ne nous abandonne jamais, malgré nos péchés, même si nous lui faisons rarement confiance. Puis cet avertissement de ce proverbe espagnol pour clore notre méditation : "Celui qui a perdu sa foi, n'a plus rien à perdre." Ne perdons donc jamais notre foi en l’amour providentiel de Dieu.
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