Banquet de la Parole et du Pain de Vie, Banquet de l'Amour.

2 AOÛT 2020
Dimanche, 18ème Semaine du Temps Ordinaire — Année A


LECTUREs: Is 55, 1-3; Ps 144 (145), 8-9, 15-16, 17-18; Rm 8, 35.37-39; Mt 14, 13-21. 

Un proverbe Bajan dit : « Le chat de pôle errant quitte sa maison quand il y a un festin gratuit. » Et un proverbe Agni ajoute : « Il est très savoureux de manger lorsqu’on n’a pas à se soucier de la facture. »

Nous sommes mystiquement unis à Dieu en Christ. Cette union est ce qui nous donne vie et construit notre identité. Pour nous chrétiens, l'union mystique se manifeste par la réception de la Sainte Eucharistie, Corps et Sang du Christ. Dans l'Eucharistie et à travers elle, Dieu, en Jésus, satisfait toutes nos soifs et nourrit toutes nos faims. L'Eucharistie est le banquet de la vie, le banquet de la parole et du pain de vie.

La liturgie d’aujourd’hui, Dix-huitième Dimanche du Temps Ordinaire - A, est une invitation à prendre part au banquet de Dieu et à devenir des instruments de ses dons. Le prophète Isaïe, en première lecture, révèle les promesses de Dieu à son peuple. « Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle. » Avant cela, le Seigneur lance une invitation : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. » Ce sera un festin pour tous ceux qui ont soif et faim de Dieu, un buffet à volonté et gratuit.

J'ai eu la chance de participer à de nombreux buffets dans certains restaurants. Je garde un beau souvenir de deux en particulier. Un à Nairobi, au Kenya, et un ici à Quezon City, aux Philippines. Le restaurant le Carnivore de Nairobi propose un buffet de viande à volonté. C'est un extrême "festin de bêtes'' qui vous invite à déguster une variété de viandes, notamment l'autruche, le crocodile et le chameau rôtis sur un gril au charbon de bois et taillées à votre table. C'est un festin irrésistible de viande. L'autre restaurant est le Tong Yang Shabu-Shabu. Il s'agit de manger et de boire ‘à volonté’. Vous êtes servi avec une variété de fruits de mer et de viandes autant que vous le pouvez avec une seule règle, la politique de ‘Pas de gaspillages’, pas de restes. Les restes sont punis d’une amende comme pénalité.

L'élément commun à ces deux buffets ‘à volonté’ et qui s'applique également à beaucoup de nos restaurants est que l'addition est énorme et n'est pas accordée aux gens ordinaires. Le banquet du Seigneur, au contraire, n'a pas de politique de gaspillage ni de facture. C'est gratuit. Il dit : « Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter sans argent, sans rien payer... » Nous gaspillons souvent nos ressources et beaucoup d'argent et d'énergie pour acheter ce qui ne donne pas la vie. Le Seigneur, par l'intermédiaire de son prophète, demande : « Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? » Au lieu de cela, il nous invite au banquet de la vie sans frais. Nous sommes conviés au festin de sa parole et du pain de vie.

Ce que Isaïe a annoncé prophétiquement en première lecture, c'est ce que Jésus accompli dans l'Évangile. Par la multiplication du pain et l’alimentation des cinq mille hommes, sans compter les femmes et des enfants, le Seigneur Jésus exprime la compassion de Dieu pour les affamés et les assoiffés. Jésus est la parole de Dieu et le pain de vie qui nous nourrit et nous soutient.

Néanmoins, pour nourrir nos besoins de sa compassion, Dieu a besoin de notre petite contribution. Il a besoin de nos petits dons afin d’accomplir le miracle et le donner pour les besoins de beaucoup. Dans la Sainte Eucharistie que nous célébrons chaque jour, cette image est manifeste. Vos dons, vos offrandes sont ce que le prêtre, à travers la consécration et la prière eucharistique, agissant en ‘persona Christi’, multiplie pour nourrir le besoin de toute la congrégation. Si vous ne donnez rien au banquet eucharistique, le miracle ne peut pas s’opérer. Une Eucharistie sans offertoire manque de son essence. Nous lisons que Jésus dit à ses disciples qui s'inquiétaient pour les foules : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Et à la réponse des disciples, « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. » Il répondit : « Apportez-les-moi. » S'ils n'avaient pas apporté ces cinq petits pains, le miracle n'aurait pas été possible. Cela rencontre l'affirmation selon laquelle « le fait de donner rapporte plus ». Car, la grâce de Dieu se révèle toujours débordante et active lorsqu'un homme ouvre ses mains pour donner pour les besoins des autres. Le mystère eucharistique est rendu possible non seulement par l'action et les paroles du prêtre mais aussi et surtout par ce que vous donnez, ce que vous apportez avec vous lorsque vous venez à la messe.

La tendance générale et en quelque peu naturelle de l'être humain est de vouloir tout garder pour soi, d'accumuler. Nous pensons que nous obtiendrons plus en gardant. Cette tendance, cependant, est toujours contredite par la mathématique et la philosophie de Dieu. Avec le Seigneur, vous perdez ce que vous gardez égoïstement et vous gagnez de ce que vous donnez généreusement. Garder ne produit pas de multiplication. Ce n'est qu'en donnant aux nécessiteux que nous multiplions ce que nous avons. Et c’est cela la formule arithmétique et l’équation de l’amour de Dieu.

Saint Paul, en deuxième lecture, parle de cet amour. L’apôtre nous dit qu’aucune créature ni rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui nous est manifesté en Christ. Nous sommes tous sujets de cet amour. Nous avons été créés par son amour et pour aimer et nous sommes aimés par lui. Nous ne pouvons avoir la preuve de cette parole que lorsque nous redonnons cet amour. L'amour grandit dans le cœur qui aime. C'est en donnant de l'amour que l'on obtient l'amour, tout comme c'est en faisant preuve de compassion que l'on reçoit la compassion. Au banquet de l’amour de Dieu, la contrepartie ou le paiement sera l’amour. Car, l'amour est le seul paiement valable de la facture de l'amour.

Puis, un défi pour vous et moi, est le chant du psalmiste : « Tu ouvres ta main, Seigneur : nous voici rassasiés. » Si Dieu lui-même ouvre la main pour nous nourrir et répondre à nos besoins, nous devrions en retour nous faire un devoir d'ouvrir nos mains et nos cœurs à nos frères et sœurs et de ne jamais fermer nos oreilles et nos yeux sur leurs besoins.

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