Être : le Mystère de la Mort de l’Homme.
27 JUIN 2021
Dimanche, 13ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année B.
LECTURES: Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24 ; Ps 29 (30), 2.4,5-6ab, 6cd.12, 13 ; 2Co 8, 7.9.13-15; Mc 5, 21-43.
Un proverbe Kikuyu
dit : « La mort est comme une robe que, à un moment ou à un autre, tout le
monde doit porter. » Et un proverbe Rwandais ajoute : « Un ami qui vous rend
visite lorsque vous souffrez est votre meilleur ami. »
J'ai pensé à la Pietà.
J'ai pensé à la mort. J'ai pensé à Marie tenant le corps sans vie de son fils,
le Fils de Dieu et je me suis interrogé : y-a-t-il un mystère plus grand
que celui de la mort ? Et parce que cela reste un mystère profond, nous pouvons
à peine nous empêcher de demander pourquoi souffrons-nous ? Pourquoi la vie
est-elle si dure ? Et plus encore, pourquoi mourons-nous ? Dieu a-t-il créé
l'homme pour la souffrance et la mort ? Face à la souffrance et à la mort, nous
nous retrouvons toujours avec ces questions. Nous comprenons et acceptons difficilement
la réalité de la mort. D'où vient-elle et pourquoi devons-nous l'endurer ? Dieu
prend-il plaisir à nous voir mourir ? Si oui, quel genre de Dieu est-il alors ?
Il y a quelques
années, une triste polémique a éclaté ici aux Philippines à cause d'un
commentaire hors contexte du président sur le livre de la Genèse, l'origine du
péché, l'histoire d'Adam et Eve. Le président a interrogé Dieu en déclarant
qu'il doit être « stupide » pour un bon père de créer quelque chose de grand et
de le condamner plus tard à la damnation. Ses paroles ont choqué les chrétiens
dans leur grande majorité, et les catholiques en particulier. Un mouvement a
éclaté où les gens ont défendu que "Dieu n'était pas stupide". Telle
est la vérité fondamentale. Notre Dieu n'est pas stupide. Il n'aurait pas pu
nous créer pour la vie et nous condamner à mort. Dieu n'est pas responsable de
notre mort. Alors la question, si tel est le cas, qui est alors coupable ? D'où
vient la mort ?
La liturgie, en
ce 13e dimanche du temps ordinaire B, apporte de grandes réponses à nos
questions existentielles. L'auteur du livre de la Sagesse, en première lecture,
déclare sans détour : « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir
mourir les êtres vivants. » Si nous souffrons et mourons, ce n'est pas la faute
de Dieu. Il nous a créés pour la vie, comme le disent les Écritures. Par
conséquent, Dieu souffre avec nous lorsque nous souffrons. Nous pourrions citer
Ézéchiel 18,23 où le Seigneur dit : « Prendrais-je donc plaisir à la mort du
méchant – oracle du Seigneur Dieu –, et non pas plutôt à ce qu’il se détourne
de sa conduite et qu’il vive ? »
Cela est donc clair,
Dieu n'est pas responsable de notre mort. Ce qu'il veut de nous, c'est la
conversion et la repentance. Pourquoi mourons-nous donc ? Le livre de la
Sagesse répond : « C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée
dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui. »
Nous mourons par la faute du diable et par notre liberté qui nous conduit à
entrer en partenariat avec lui. Nous mourons à cause de nos péchés. Saint Paul
a écrit : « Le salaire du péché, c'est la mort » (Romains 6,23). Le premier
plus grand péché, appelé le péché originel, a été la désobéissance d'Adam et
Eve à la volonté de Dieu. Leur libre arbitre, nos choix de liberté sont les
raisons de notre mort.
Néanmoins, Dieu
qui ne nous a pas créés pour la mort ne restera pas inactif lorsque nous y
serons confrontés. Il étendra toujours sa main de guérison et nous ramènera à
la nouveauté et à la vie. Jésus ressuscite la fille de Jaïre et guérit la femme
hémorragique pour nous dire que Dieu ne prend aucun plaisir à nos souffrances.
Si la désobéissance nous a conduits au péché et le péché à ses conséquences que
sont les souffrances et la mort, la foi nous ouvrira à une nouvelle vie et à
une restauration.
La foi de Jaïre
et celle de la femme dans l'Évangile ont gagné pour chacun d'eux ce dont ils
avaient besoin, la guérison et la restauration ou la résurrection. La foi en
Christ est le prix de notre salut. Jésus s'est humilié et a partagé notre
humanité, jusque dans la souffrance et la mort pour nous enseignent la
compassion et la proximité de Dieu avec ceux qui souffrent. En mettant notre
foi fermement enracinée en lui, quelles que soient les souffrances que nous
traversons, nous ne nous retrouverons jamais abandonnés par Dieu. Car la
souffrance, quand l’on y fait face seul, c'est l'enfer, mais lorsqu’on y fait face
avec Christ et avec foi, elle ouvre à une vie nouvelle. La femme hémorragique a
été ramenée de l'enfer de l'isolement et de la souffrance à la vie grâce à sa
foi : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » Et
Jésus a attesté de cela, en disant : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix
et sois guérie de ton mal. » Il nous appelle également à nous relever dans la
foi, « Talitha koum ».
Le Seigneur
souffre avec nous, il partage nos épreuves. Nous devons également y voir une
invitation à soutenir nos semblables dans leurs souffrances. Toute souffrance
est rendue plus supportable lorsqu'elle est portée avec les autres et lorsque
nous exprimons ce que nous vivons avec eux par compassion. Nous sommes appelés
à partager nos souffrances avec le Christ sur la croix, alors pourquoi ne pas
participer aussi aux épreuves de ceux qui nous entourent, portant leur croix
avec eux ?
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