Si Ce N'est au Seigneur, à Qui Irions-nous ?
22 AOÛT 2021
Dimanche, 21ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année B
LECTURES : Jos24, 1-2a.15-17.18b ; Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23 ; Ep 5,21-32 ; Jn 6, 60-69.
Un proverbe Français
dit : « Dieu seul comprend les imbéciles. » Et un proverbe Ganda ajoute : « Même
si votre enfant est laid, il est plus important pour vous qu'un enfant beau appartenant
à votre voisin. »
Quand on a
expérimenté toute la bienveillance et les grandes œuvres de Dieu dans sa vie,
on ne peut pas faire autrement que de l'adorer avec sincérité. Assurément, le
cœur de l'être humain est la chose la plus inconsistante qui existe et il vacille
facilement face aux situations. Mais quand l’un reprend conscience, il se rend
compte qu'il n'a d'autre espoir de vie que Dieu. Avec un peu de lucidité, je
suis arrivé à la conclusion que l'homme est un être situationnel ou
circonstanciel, néanmoins, après tout, il est aussi un être pour Dieu,
intrinsèquement lié à Dieu comme le mari est lié à sa femme.
La vie chrétienne
pourrait être vue comme une relation conjugale avec le Christ. Il y a des hauts
et des bas, mais en fin de compte, tout comme les épouses et les maris doivent
rester intimement unis, nous devons être avec le Christ, et à travers lui avec
Dieu.
Une phrase, la
réponse de Pierre au Seigneur, donne la couleur et le message profond de la
liturgie d'aujourd'hui : « Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous
savons que tu es le Saint de Dieu. » Vers qui irions-nous chercher la vie,
sinon vers le Seigneur et lui seul ?
Dans la première
lecture, Josué amène les fils d'Israël à faire ce choix décisif. « S’il ne vous
plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir
: les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate, ou les dieux des
Amorites dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le
Seigneur. » En tant que leader, il commence d'abord à faire le choix pour lui
et sa famille, de suivre le Seigneur qui les a sauvés. Le peuple s’est raconté
toutes les grandes actions du Seigneur, comment il les a sauvés d'Égypte, les a
conduits à travers le désert et les a amenés dans le pays où ils vivent
maintenant. En regardant toutes ces actions gracieuses, Israël ne peut que
décider de suivre le Dieu qui leur donne la vie. Et en fait, il serait insensé
et opiniâtre de quitter un Seigneur qui donne la vie et de servir des idoles.
Israël ne restera pas toujours fidèle à cette promesse, mais au moins, ils
savent qui est leur Dieu. Analogie oblige, un mari, même s'il est infidèle,
n'oublie pas qui est sa femme. Israël n'oubliera pas non plus qui est son vrai
Dieu.
Dans l'Évangile,
les disciples du Seigneur sont également amenés à faire un choix décisionnel,
suivre le Seigneur ou s'éloigner de lui. Ceci est consécutif au grand
enseignement de Jésus sur le pain de vie. On se souvient qu'après la multiplication
des cinq pains d'orge et des deux poissons pour nourrir miraculeusement les
cinq mille personnes, une grande foule suivit le Seigneur. Ils étaient
émerveillés et attirés par les miracles comme beaucoup de chrétiens le sont
aujourd'hui. Mais ensuite, le Seigneur a commencé l'enseignement doctrinal sur
le pain de vie et est parvenu à la conclusion qu'il était le vrai pain de vie,
son Corps comme pain vivifiant. En entendant cela, beaucoup de ses partisans se
sont scandalisés et ont cessé de le suivre. Alors, aujourd'hui, le Seigneur
Jésus se tourne vers ses disciples et leur demande : « Voulez-vous partir, vous
aussi ? »
Le temps est venu
de faire le choix ; vont-ils toujours le suivre ou le quitter ? Pierre en tant
que leader, tout comme Josué dans la première lecture, répond : « Seigneur, à
qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Si ce n'est
vers le Seigneur, où un homme peut-il courir pour la vie ? Lorsque nous
réalisons combien le Seigneur fait de bien pour nous, combien nous sommes aimés
et soignés par lui, ce serait triste de nous éloigner de lui. Et puis, quitter
Dieu qui donne la vie, c'est s'ouvrir à une existence sans vie, c'est-à-dire à
la mort. Personne ne peut être éloigné de Dieu et espérer vivre. Sans Dieu,
nous sommes morts. Comme le chante le Psalmiste : « Malheur sur malheur pour le
juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os
: pas un ne sera brisé. » Qui d'autre peut faire cela, sinon Dieu ? Quand l’un
goûte et voit à quel point le Seigneur est bon, il ne peut que revenir toujours
à lui et demeurer avec lui.
Saint Paul, dans
la seconde lecture, compare notre être avec le Seigneur à l'union matrimoniale
entre mari et femme. L'Apôtre dit que ce qui fait la force des relations conjugales,
c'est la subordination ou l'obéissance et l'amour. Les femmes, dit-il, «
devraient être subordonnées (soumises) à leurs maris comme au Seigneur ». Et « les
maris doivent aimer leur femme : comme leur propre corps. » Et plus
encore, "à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré
lui-même pour elle, afin de la rendre sainte..." L'Apôtre termine en
disant : « Ce mystère est grand. »
De même que
l'union matrimoniale est un grand mystère, notre relation avec Dieu est aussi
un sublime mystère. Elle est faite d'infidélités, de rejets, de dénégations, et
d'un manque de cohérence de notre côté, mais nous ne pouvons faire autrement
que de rester avec Dieu. Car loin de lui, nous sommes morts.
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