La Vie de Famille Dans le Seigneur.

26 DÉCEMBRE 2021
Fête de la Sainte Famille — Année C.

LECTURES : Si3,2-6.12-14 ou 1S 1, 20-22.24-28 ; Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10 ; Col 3,12-21ou 1 Jn 3, 1-2.21-24 ; Lc 2, 41-52.

« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » (Luc 2,48)

Un proverbe Ghanéen dit : « La famille est comme la forêt : si vous êtes dehors, elle est dense ; si vous êtes à l'intérieur, vous voyez que chaque arbre a sa propre position. » Et un proverbe Albanais ajoute : « Si vous agissez aussi bien que vous en avez l'air, vous ne ferez jamais honte à votre famille. »

La famille est à l'origine de la vie, la cellule de base de la société. La famille, Sir. William Bennett, ancien Secrétaire Américain à l'Éducation, a déclaré : « est le noyau de la civilisation et l'unité sociale de base de la société. Aristote a écrit que la famille est l'association établie par la nature pour répondre aux besoins quotidiens de l'humanité. » Dans la famille, et par la famille, la vie est engendrée, l'éducation est donnée, la santé est assurée, et l'avenir est préparé. La famille, en ce sens, est un micro-département de la santé, de l'éducation, du bien-être et de la vie. C'est tout un gouvernement où l'on naît, grandit et meurt. Nous sommes tous les produits d'une famille ; qu'elle soit brisée ou solide. Tous sommes nés, éduqués et soignés dans une famille.

Le Fils de Dieu, lorsqu'il a pris notre humanité, a pris racine dans une famille humaine. A partir de ce moment, la famille humaine est devenue sainte et une école de vie et de sainteté. Les évangiles disent que, lorsque les bergers et les Mages se rendirent à Bethléem, ils trouvèrent le nouveau-né entre les mains de sa mère et entouré de l'amour de son père. La famille est donc un cocon d'amour, d'affection et de vie. A la Nativité, ce qui est mis en évidence, c'est la vie et l'amour. La famille est le lieu où la vie et l'amour sont célébrés chaque jour. C'est le lieu où la vie et l'amour sont donnés et reçus.

Or, la cellule de base de la société qu'est la famille souffre aujourd'hui le plus d'attaques et d'adversités. Nos sociétés sont en péril parce que la famille est en péril. Célébrant la fête de la Sainte Famille de Nazareth, la parole de Dieu nous donne de réfléchir sur l'entité de la famille telle qu'elle est vue et conçue par Dieu et à la comparer à la famille telle qu'elle est aujourd'hui.

La vie de famille dans le plan du Seigneur est une école. C'est la première académie des vertus morales et de l'éducation. C'est un lieu où chacun découvre sa vraie position et fait ce pour quoi il est appelé. Ben Sira, en première lecture, parle de la relation parents-enfants. Il nous dit que, « Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la mère sur ses fils. » Ceci est une explication claire du 4ème commandement de la Loi Mosaïque. Dans la famille, les enfants apprennent le respect. Et lorsqu'ils sont capable d’honorer leurs parents, ils pourront aussi montrer le même honneur et le même respect envers les personnes qu'ils rencontrent à l'extérieur. Nous apprenons tout à la maison, de la famille. Et ce que nous y apprenons façonne notre personnalité et notre être social. Par conséquent, les enfants qui n'obéissent pas aux règles et à aucune réglementation sociale, et n'ont de respect pour personne dans la société tiennent cela de chez eux, de leur famille.

Sira, déclare avec insistance que le respect et l'honneur des parents seront récompensés ; que ceux qui craignent le Seigneur honorent leurs parents. Nous sommes exhortés à prendre soin de notre père, et j'ajouterai et de notre mère aussi, quand ils seront vieux ; à ne pas les chagriner tant qu'ils vivront. Car, nous avons reçu la vie d'eux. Nous devons donc le leur rendre par l'amour et l'attention.

La famille est une école de vertus, disions-nous en avant. Saint Paul, parlant aux Colossiens de la vie de famille dans le Seigneur, met l'accent sur certaines vertus que chaque famille devrait cultiver pour une vie paisible et harmonieuse. L’Apôtre dit : « Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. » Ces vertus et aptitudes morales, lorsqu'elles sont vécues et nourries en famille, deviennent aussi un standard de notre vie en société. Aucune personne qui est vraiment gentille, patiente, compatissante, humble et indulgente à la maison ne sera soudainement violente ou immorale à l'extérieur, à moins qu'elle ne joue l'hypocrite ou qu'elle ait une bonne raison pour cela.

L'Apôtre parle aussi de la relation entre mari et femme, autre élément important de la vie familiale. Il dit qu'elle doit être marquée par l'obéissance, la soumission, la compréhension mutuelle, l'amour. « Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur, c’est ce qui convient. Et vous les hommes, aimez votre femme, ne soyez pas désagréables avec elle. » L'Apôtre ajoute au sujet de la relation entre les parents et leurs enfants. Cela doit aussi être construit sur l'amour, la communication, la compréhension et le respect mutuel. « Vous les enfants, obéissez en toute chose à vos parents ; cela est beau dans le Seigneur. Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager. » Les parents ont des responsabilités vis-à-vis de leurs enfants. Et en retour, les enfants doivent à leurs parents respect, amour et obéissance.

Dans l'épisode de la fuite en Egypte, on voit Joseph et Marie exercer leur obligation parentale, celle de garder la vie sauve à l'enfant Jésus. La même chose aussi dans le recouvrement de l'enfant Jésus au Temple. Marie et Joseph expriment leur inquiétude et leurs angoisses au sujet de l'enfant disparu. Et nous pouvons lire Marie disant : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »

La responsabilité parentale va au-delà de donner à manger ou d'acheter des vêtements, ou des jeux et des gadgets pour vos enfants. C'est aussi veiller sur leur vie. Cela signifie tout savoir d'eux, prendre soin d'eux, se sentir vraiment concerné par ce qu'ils font, qui ils voient, où ils vont… Malheureusement, de nombreux parents aujourd'hui ne connaissent pas leurs enfants. L'éducation de ceux-ci est laissée aux soins des réseaux sociaux, d'Internet et de la société (amis et politiques). La communication et le véritable lien familial ont disparu. Les enfants sont plus sur les jeux vidéo et ‘Mobil Legend’. En conséquence, nos sociétés souffrent et le monde se meurt, parce que la vie de famille est en péril. La fête de la Sainte Famille est un appel pour nous, pasteurs, éducateurs, parents, tuteurs et même enfants... à redécouvrir nos responsabilités et valoriser la famille humaine. Parce que la famille est sacrée. Nous pourrions terminer avec ces mots de William Bennett, « des familles plus fortes, des sociétés plus fortes » et donc, des familles saintes, des sociétés saintes et un monde harmonieux.

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