La Qualité du Sol et le Soin de la Semence.
16 JUILLET 2023.
Dimanche, 15ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : Is 55, 10-11 ; Ps 64 (65), 10abcd,10e-11, 12-13, 14 ; Rm 8, 18-23 ; Mt 13, 1-23.
« La semence est
la parole de Dieu ; le semeur est le Christ ; celui qui le trouve demeure pour
toujours. » Cf. Acclamation.
Un proverbe Latin
dit : « Tout sol ne porte pas le même fruit. » Et un proverbe Tshi
ajoute : « Quand une igname ne pousse pas bien, on ne lui en veut pas ; c'est à
cause du sol. »
Pour une bonne
récolte, de nombreux facteurs sont nécessaires, parmi lesquels la qualité ou la
réceptivité du sol et le soin que le semeur accorde à la semence.
Depuis quelques
semaines, avec nos séminaristes, pour nous occuper à faire quelque chose de
productif, en plus de la formation spirituelle, intellectuelle, humaine et
charismatique normale que comporte le programme de l’Aspiranat, nous avons décidé
de faire du potager. Pour moi, ce n'est pas quelque chose de si nouveau. Car,
il y a des années, quand j'étais au Kenya, je le faisais également. Le plus
impressionnant, cependant, est le temps qu'il nous a fallu pour préparer le sol
et l'ensemble du terrain de jardinage. Nous devions d'abord clôturer la zone
pour empêcher nos vaches d'y entrer. Puis nous avons nettoyé les graminées,
fait des litières, et mis les graines dans des pépinières pour celles qui en nécessitaient.
D'autres graines, nous les avons mises directement dans le sol.
Par coïncidence,
c'était l'été le plus chaud, donc l'arrosage quotidien était un must. Beaucoup
d'efforts, juste pour que les graines trouvent le sol propice et sain pour
faciliter leur croissance et leur productivité. Tous ceci était par souci des
graines. Parce que nous savions que ce qui compte, c'est le sol, le terrain, et
pas tant les graines. Quelques cas exceptionnels ont relevé que certaines de
nos graines n'ont pas germé. Sans découragement, ni chagrin, nous les avons
remplacés par de nouvelles graines, nous assurant que tout était en bon état.
Nous avons appris
de cette expérience que l'agriculture nécessite le dévouement de l'agriculteur,
la réceptivité du sol et de bonnes conditions environnementales. Ce n'est que
lorsque toutes ces conditions sont réunies que l'on peut rêver d'une éventuelle
abondante récolte.
En venant à notre
liturgie d'aujourd'hui, nous sommes mis dans le contexte agricole. Le Seigneur
est représenté dans le corps d'un fermier. Sa parole est présentée comme la
semence qu'il sème. Et nos cœurs comme les sols qui reçoivent la semence. Le
soin de la semence est assuré en raison de qui est l'agriculteur. La qualité de
la semence est également indiscutable car c'est la parole de Dieu. La question
ou le problème principal ici est le sol, c'est-à-dire nos cœurs. Il s'agit de
savoir comment recevons-nous la semence que Dieu sème dans nos cœurs.
Allons donc
cultiver et récolter dans la parole de Dieu d'aujourd'hui. Dans la première
lecture, la parole de Dieu est comparée à la pluie qui, une fois tombée du
ciel, ne s'évapore ni ne retourne à son auteur tant qu'elle n'a pas rempli son
but, « abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant
la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger... »
Comparaison n'est
pas nécessairement raison ; dit-on. La parole de Dieu est plus puissante que la
pluie. Elle pénètre le cœur de ceux qui l'écoutent et le transforme. Ce qu'il
faut, c'est une réceptivité joyeuse. La parole de Dieu n'oblige pas. Elle est
donnée. Il ne tient qu'à nous de l'accepter ou de la rejeter. Elle ne portera
ses fruits que par la manière dont nous l'acceptons. Quel type de sol
sommes-nous ?
Dans l'Évangile,
le Seigneur Jésus va plus loin en utilisant l'image de la semence pour décrire
la parole de Dieu. La parole de Dieu est une semence que le Seigneur répand
dans nos cœurs. Comment et où accueillons-nous la semence ? C'est ce qui
déterminera sa productivité.
Le Seigneur, en
donnant la parabole de l'Evangile d'aujourd'hui, le rend clair. « Voici que le
semeur sortit pour semer. » Les graines, les semences qui sont semés sont
uniques et identiques. Le problème, c'est où tombent-elles ? Est-ce par
négligence ou par grande générosité du semeur, mais que certaines graines
tombent sur le sol en bordure de route ? Certaines tombent sur le sol rocheux
peu profond. D'autres sur le sol épineux. Enfin, certaines graines tombent sur
le sol fertile. Chacun de ces sols va impacter la semence et déterminer son
avenir. Sur le bord de la route, la semence est bientôt dévorée par les
oiseaux. Sur le sol rocheux, la graine germe, mais à cause de la faible
profondeur du sol, elle ne résiste pas à la chaleur et aux autres conditions
météorologiques. Dans les épines, la graine est rapidement étouffée par l'épine
et n'a pas germée. Seul le sol fertile apporte l'espoir, la graine,
lisons-nous, germe, grandit et produit des fruits abondants.
La plus belle chose à propos de cette parabole, qui la rend plus claire pour nous, c'est que Jésus l'explique à ses amis proches. Ainsi, le point n'est plus sur notre compréhension de ce que le Seigneur veut dire dans cette allégorie du Royaume de Dieu, mais comment l'appliquons-nous à nous-mêmes ? Quel type de sol sommes-nous ? Comment accueillons-nous la parole de Dieu semée dans nos cœurs ?
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