La Mission de l'Agneau.
14 Janvier 2024.
2ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B.
Lectures : 1 S 3, 3b-10.19 ; Ps 39 (40), 2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd.11cd ; 1 Co 6, 13c-15a. 17-20 ; Jn 1, 35-42.« Voici l’Agneau de Dieu. » Jn 1,35
Un proverbe Kenyan
dit : « Ce n’est pas l’agneau qui doit aller demander au lion s’il a dîné. » Un
proverbe Bantou ajoute : « C’est lorsqu’on tient l’agneau sacrificiel qu’on
commence à chercher les dieux. »
Le baptême confère
non seulement une identité, mais c'est une identité qui s'accompagne d'une
mission. Ainsi, le baptême nous donne une mission. Lundi dernier, avec sobriété
mais aussi avec joie, nous avons célébré le Baptême du Seigneur. Cela marquait
la fin de la période de Noël et le temps de l’enfance de Jésus. C'est aussi le
début de sa vie ordinaire et publique. Nous sommes aujourd'hui le 2ème dimanche
du temps ordinaire B, et par l'intermédiaire du prophète Jean, Jésus nous est
présenté comme l'Agneau de Dieu. C’est une image qui porte une signification
très singulière et significative. Il est « l'Agneau », la victime
sacrificielle, celui dont la mission est de mourir pour les autres, d'être tué
en expiation des fautes des autres.
Dans la tradition
Juive et dans l'ancien Judaïsme, l'agneau était sacrifié lors de la première
Pâque, à la veille de la sortie d'Égypte, l'événement le plus marquant de
l'histoire Juive. L'agneau est une victime sacrificielle, une victime
d'expiation. Grâce à l'offrande du sang de l'agneau, la miséricorde de Dieu a
été obtenue pour le péché des hommes et pour leur protection (Exode 12).
L'agneau constitue également une oblation, un sacrifice d'alliance. Nous avons
par exemple l'épisode où le Seigneur demande à Abraham d'offrir son fils Isaac
en sacrifice. Lorsqu'il montra sa foi ferme dans le Seigneur, au lieu qu'Isaac
soit sacrifié, Dieu lui donna un agneau à offrir, et cela scella pour toujours
l'alliance de Dieu avec Abraham et sa maison. (Genèse 22)
Empruntant à ce
sens Juif, Jésus est présenté au début de son ministère public comme l'Agneau
de Dieu. N'oublions pas un autre aspect de l'agneau. C'est un animal docile et
sans défense. Il est également très sensible ; partout où il reçoit un
coup, l'agneau le sent dans toutes les parties de son corps. Ainsi, Jésus
reçoit cette identité de sensibilité, de docilité et de simplicité pour
participer véritablement à notre humanité.
Les paroles de
Jean sont devenues un refrain que l'on répète à chaque célébration eucharistique
: "Voici l'agneau de Dieu..." Le Catéchisme dit : « Jésus est
l’Envoyé du Père. Dès le début de son ministère, il "appela à lui ceux
qu’il voulut, et il en institua Douze pour être avec lui et pour les envoyer
prêcher" (Mc 3, 13-14). Dès lors, ils seront ses " envoyés " (ce
que signifie le mot grec apostoloi). En eux continue sa propre mission : "Comme
le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie" (Jn 20, 21 ; cf. 13, 20 ;
17, 18). Leur ministère est donc la continuation de sa propre mission :
"Qui vous accueille, M’accueille", dit-il aux Douze (Mt 10, 40 ; cf.
Lc 10, 16). » CEC 858
Nous voici donc
au début de la mission de Jésus. Et pourtant, la fin de cette mission est déjà
prévisible. Il sera offert comme victime sacrificielle en expiation pour les
péchés de tous.
La Parole de Dieu
essaie de nous expliquer comment nous arrivons à Jésus. Dans la première
lecture, nous avons le beau message de la vocation de Samuel et la parole
médiatrice du vieil homme Eli. Samuel apprendra que c'est Dieu qui l'appelle
grâce aux conseils et à la direction d'Eli. « Va te recoucher, et s’il
t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » Comme le jeune
Samuel, la vocation de chacun de nous s'éclaire à travers la médiation humaine.
Dans l'Évangile,
cette médiation est rendue plus claire. Jean a joué le rôle de médiateur pour
André et son compagnon, et André pour Simon son frère… Grâce à l'aide des
autres, nous apprenons à connaître le Seigneur, et nous comprenons aussi notre
vocation. Personne ne peut devenir saint seul et par lui-même. La sainteté est
un voyage que nous faisons avec les autres. C'est en vivant en communauté que
l'on construit le corps parfait du Christ, dont chacun est membre. Nous
devrions donc apprendre à cheminer en communauté, soucieux des besoins et de la
sainteté de chacun.
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