Temps du Changement, Temps de la Conversion.
21 JANVIER 2024.
3ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année B.
Lectures : Jon 3, 1-5.10 ; Ps 24 (25), 4-5ab,6-7bc, 8-9 ; 1 Co 7, 29-31; Mc 1, 14-20.« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1, 15).
Un proverbe Chinois
dit : « Si nous ne changeons pas de direction, nous finirons probablement là où
nous allons. » Un proverbe Bambara ajoute : « Peu importe à quel point le monde
change, les chats ne pondront jamais d’œufs. »
La vie est un
changement continu. De la naissance à la mort, nous traversons tous de nombreux
processus de transformation. Cela va du simple biologique au relationnel,
social, humain et spirituel. Celui qui ne change pas ou refuse de changer ne
grandit pas. Car les changements sont le processus de croissance.
J'ai lu cet
article perspicace : « Le véritable changement dans la vie est de changer la
perspective complète, la perception de la réalité. Cela signifie passer d'un
point de vue intrinsèquement égoïste, auto-justifié et subjectif à un point de
vue désintéressé, altruiste et objectif. » Et le temps est aussi le juge,
le compagnon et l’instigateur du changement.
En ce qui
concerne le domaine spirituel et religieux, le changement revêt une
signification plus expressive. Cela s’appelle conversion. Un changement
d'attitude, d'émotion ou de point de vue d'un état d'indifférence,
d'incrédulité ou d'antagonisme à un état d'acceptation, de foi ou de soutien
enthousiaste. La conversion signifie un détour – un détournement spirituel du
péché par la repentance et vers le Christ par la foi. Il s’agit d’un
détournement dramatique et catégorique d’une voie pour en poursuivre une
entièrement nouvelle. Cela implique de tourner le dos au système du monde et à
ses valeurs anti-Dieu et d’adopter un style de vie pieux et spirituellement
orienté. Ce changement ou cette conversion est une tâche quotidienne. Cela naît
de la conscience de notre état de péché et du besoin de Dieu. C'est le fruit du
repentir. La conversion véritable commence par une prise de conscience. Se rendre
compte qu’on a fait fausse route et se retourner à la quête du droit chemin.
L'Église soutient
que « La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la
vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du
péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions
que nous avons commises. En même temps, elle comporte le désir et la résolution
de changer de vie avec l’espérance de la miséricorde divine et la confiance en
l’aide de sa grâce. Cette conversion du cœur est accompagnée d’une douleur et
d’une tristesse salutaires que les Pères ont appelées animi cruciatus (affliction
de l’esprit), compunctio cordis (repentir du cœur) (cf. Cc. Trente : DS
1677-1678 ; 1705 ; Catech. R. 2, 5, 4). » CEC 1431
En ce 3ème
dimanche du Temps Ordinaire B, nous sommes fermement exhortés à faire le chemin
du changement et de la conversion. Toutes les lectures soulignent la nécessité
d’une conversion.
Dans la première
lecture, nous lisons la belle et mythique histoire de Jonas et des habitants de
Ninive. Le Seigneur envoya son prophète pour annoncer au peuple et l'avertir : «
Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Et nous lisons qu'en entendant
cette proclamation, le peuple, depuis le plus haut (le roi) jusqu'au plus petit,
et même les animaux, une petite exagération littéraire, l'ont pris au sérieux
et se sont repentis. « Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au
plus petit, se vêtirent de toile à sac... » Voyant leur sincère et
profonde contrition, le Seigneur leur a pardonné et n'a pas détruit la ville.
La repentance et la
conversion apaisent la colère de Dieu et obtiennent son pardon. Car Dieu est
bon et droit. Il montre le chemin aux pécheurs et les conduit à la conversion.
Il ne se réjouit pas de la perte de qui que ce soit. Il veut plutôt que tout le
monde revienne à lui. Le changement est toujours possible. La conversion est
l'offre de Dieu. La seule chose qu’il faut garder à l’esprit, c’est que le
temps joue parfois contre nous. Comme Paul le fait remarquer aux Corinthiens :
« le temps est limité. » C’est donc aujourd’hui la meilleure et l’unique opportunité
de conversion. Demain, il pourrait être trop tard. Nous sommes donc invités à
vivre aujourd’hui, comme des personnes se préparant à une venue imminente, le
royaume de Dieu.
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