Dieu a le Pouvoir de Guérir et de Restaurer.

30 Juin 2024.
13ème Dimanche du Temps Ordinaire – B.

Lectures : Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24 ; Ps 29 (30), 2.4, 5-6ab,6cd.12, 13 ; 2 Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43.

« Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Mc 5, 41

Un proverbe Britannique dit : « Le premier pas vers la santé est de savoir que nous sommes malades. » Un proverbe Albanais ajoute : « La terre n’a pas de chagrin que le ciel ne puisse guérir. »

Nous avons parlé dimanche dernier de la puissance de Dieu, du fait qu'il a pouvoir sur tout, y compris sur la mer et sur les forces du mal. Cela peut paraître abstrait pour certaines personnes, voire idéal. La liturgie d'aujourd'hui, en particulier l'Évangile, atteste de la puissance de Dieu, et elle est à l'œuvre en Jésus. Tout ce que cela demande c’est la foi. Pour voir et sentir la main puissante de Dieu à l’œuvre dans sa vie, il faut avoir une foi ferme en Lui. Sans la foi, aucun miracle n'est possible.

Nous sommes exhortés à croire que Dieu est à l’œuvre en nous et que lui seul a le pouvoir de nous maintenir en vie quand les gens nous donnent pour morts. « Étant d’ordre surnaturel, la grâce échappe à notre expérience et ne peut être connue que par la foi. Nous ne pouvons donc nous fonder sur nos sentiments ou nos œuvres pour en déduire que nous sommes justifiés et sauvés (cf. Cc. Trente : DS 1533-1534). Cependant, selon la parole du Seigneur : " C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez " (Mt 7, 20), la considération des bienfaits de Dieu dans notre vie et dans la vie des saints, nous offre une garantie que la grâce est à l’œuvre en nous et nous incite à une foi toujours plus grande et à une attitude de pauvreté confiante : On trouve une des plus belles illustrations de cette attitude dans la réponse de Sainte Jeanne d’Arc à une question piège de ses juges ecclésiastiques : " Interrogée, si elle sait qu’elle soit en la grâce de Dieu ; répond : ‘Si je n’y suis, Dieu m’y veuille mettre ; si j’y suis, Dieu m’y veuille garder’ " (Jeanne d’Arc, proc.). » CEC 2005.

On pourrait alors être tenté de se demander qu'est-ce que la foi et comment nous ouvre-t-elle à la grâce de Dieu ? Notre réponse sera He 11,1 : « La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. » La foi est la capacité d’espérer même lorsque rien ne prouve que ce que l’on espère adviendra.

La parole de Dieu aujourd’hui nous met face à des réalités qui demandent une fermeté de foi. En première lecture, l’on nous donne une belle réponse théologique et sapientielle sur l’origine du péché et de la mort. L'extrait du Livre de la Sagesse nous dit que la mort ne vient pas de Dieu. Dieu nous a créés pour la vie et il se tient toujours du côté de la vie. Comme le dit le prophète Ézéchiel, il ne prend aucun plaisir à notre mort. (Ez 33,11). Il n’y avait aucun mal dans tout ce qu’il a créé. Gn 1,31 pourrait en attester : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. » Le mal et la mort sont venus, comme nous le lisons, « par la jalousie du diable… ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui. »

Alors que Dieu a créé l’homme pour la vie, la mort est venue corrompre cette vie. Jésus apportera donc la restauration. Le Seigneur restaure la femme souffrante et ressuscite la jeune fille morte. Avec ces deux miracles, Jésus nous parle du plan de Dieu pour nous. Il nous veut vivants. Tout ce qui diminue ou détériore la vie n'est pas dans son projet.

Parce que Dieu nous a créés bons et pour la vie, il nous exhorte à être aussi des instruments de vie. En tant que chrétiens, grâce à notre foi en Jésus qui nous redonne la vie, nous devrions aussi, de toutes les manières possibles, devenir des instruments et des donneurs de vie. C'est le message de Saint Paul en deuxième lecture.

Saint Paul, s'adressant aux Corinthiens, invite chacun de nous à devenir instrument de la bonté de Dieu. Que notre abondance doive subvenir aux besoins des pauvres, dit l'Apôtre, à cause de notre foi ; nous devrions exceller dans les actes de grâce. La foi doit aller de pair avec un amour véritable qui mène au sacrifice, tout comme Jésus l’a fait. Il s'est vidé pour combler notre vide de sa plénitude. La vraie foi est un voyage de kénose, un voyage d’actes de vidage de soi. Dieu nous a créés bons. Le monde et son attrait nous ont remplis de vide et de néant créés par l'attraction au matérielle. Ce n’est que par la kénose et la charité que nous retrouverons et recouvrerons notre beauté et notre bonté originelles. Et c’est ce pourquoi Jésus est venu, avec le pouvoir de guérir, de ressusciter et de sauver.

Il est temps pour nous de nous réveiller de tout attachement au matériel, de tout lien maléfique et de toute oisiveté, de nous ouvrir à Dieu et de retrouver notre bonté originelle. A nous aussi, comme il s'adresse à la petite fille, le Seigneur dit : « Talitha koum ». C'est un appel à nous réveiller du mal, à nous détacher du péché et à exceller dans la grâce et la bonté.

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