Le Mystérieux Royaume de Dieu.

16 Juin 2024.
11ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année B.

Lecture : Ez 17, 22-24 ; Ps 91 (92), 2-3, 13-14, 15-16 ; 2 Co 5, 6-10 ; Marc 4, 26-34.Ez 17,22-24 ; Ps 91 (92), 2-3, 13-14, 15-16 ; 2 Co 5, 6-10 ; Marc 4, 26-34.

« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Ainsi en est-il du règne de Dieu… »

Un proverbe Bahaya dit : « Nous travaillons en surface ; les profondeurs sont un mystère. » Un proverbe Tibétain ajoute : « Semez du bien et vous récolterez du bien ; semez le mal et vous récolterez le mal. Il n’est pas nécessaire d’abattre un arbre pour obtenir ses fruits. »

Le Royaume de Dieu, comme une graine, est déjà planté parmi nous. Cela nécessite désormais notre coopération et notre collaboration pour le laisser grandir et devenir une réalité. Il s'agit d'un ‘déjà là’ et d'un ‘à venir’ ou ‘pas encore’. Le côté mystérieux du Royaume est qu’il n’est pas quelque chose de lointain à venir mais quelque chose parmi nous que nous devons cultiver et aider à grandir par nos actions.

Il y a un beau concept théologique qui jaillit de la liturgie d’aujourd’hui. Il s’agit du « déjà là mais pas encore ». Lorsqu’ils parlent du Royaume de Dieu, les théologiens, s’appuyant sur les Saintes Écritures, le décrivent comme « déjà là mais pas encore ». Le concept paradigmatique théologique du « déjà là mais pas encore » soutient que les croyants participent activement au royaume de Dieu. Cependant, le royaume n’atteindra sa pleine expression que dans le futur. Nous sommes « déjà » dans le royaume, mais nous ne le voyons « pas encore » dans sa gloire. Ce concept de « déjà là, mais pas encore » est lié à la théologie du royaume ou à l’eschatologie inaugurée.

En profondeur, il parle de l’autorité et du droit de Dieu de gouverner. Que, dans son autorité, Dieu a déjà tout établi. Son royaume est déjà en puissance parmi nous. Néanmoins, « Maintenant, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis ; mais Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort. » Hé 2, 8-9. Le royaume apparaîtra dans sa plénitude une fois que nous serons tous un avec Christ et en Christ, comme le déclare saint Jean dans sa lettre, dans 1 Jean 3, 2.

Le Catéchisme nous aide à ressentir notre besoin de coopérer au Royaume de Dieu. Et cela fait partie de nos requêtes en récitant le Notre Père : « Que ton Royaume vienne sur la terre comme au ciel ». La réalité de la bonté de Dieu met en évidence la souveraineté de Dieu et la collaboration humaine. « Dieu est le Maître souverain de son dessein. Mais pour sa réalisation, Il se sert aussi du concours des créatures. Ceci n’est pas un signe de faiblesse, mais de la grandeur et de la bonté du Dieu Tout-puissant. Car Dieu ne donne pas seulement à ses créatures d’exister, il leur donne aussi la dignité d’agir elles-mêmes, d’être causes et principes les unes des autres et de coopérer ainsi à l’accomplissement de son dessein. » CEC 306

Le royaume, comme une plante, est semé par Dieu, dans sa puissance, dans nos cœurs et dans nos vies. Les lectures pointent à des éléments végétatifs. Nous entendons parler d’arbres, de graines, de croissance, de céréales et de fruits. Il est très intéressant de voir comment le Royaume de Dieu grandit parmi nous, d'une petite graine à un grand arbre qui porte des fruits et produit de l'ombre.

Voici une réalité connue de tous. L'arbre naît d'une petite graine. Le Seigneur nous dit dans l’Évangile que c’est aussi ainsi que commence et se développe en nous le royaume de Dieu. Même si c’est déjà parmi nous, ce n’est pas quelque chose d’apparent. Il est caché, silencieux, discret, simple mais néanmoins actif et puissant.

À l’écoute des lectures et de l’appel à coopérer pour l’avènement du Royaume de Dieu, nous sommes tentés de parler de la manière dont nos sociétés et notre monde pourraient devenir le commencement ou doivent devenir le point de départ du Royaume de Dieu. De nombreuses personnes vivent aujourd’hui en construisant leurs propres royaumes individualistes. Ils accumulent des biens, du matériel et des trésors pour eux-mêmes au détriment des autres. Ils vivent comme si les autres n’existaient pas ou n’existaient que pour leurs profits et intérêts personnels. Même lorsqu’ils essaient de faire une bonne action, cela reste intéressé et orienté à eux-mêmes.

La parabole de la petite graine qui se transforme en un arbre énorme et productif nous rappelle nos simples et petites bonnes actions qui peuvent engendrer un grand changement.

En tant que chrétiens, nous collaborons à l'avènement du Royaume de Dieu par nos actions et par l'attention que nous témoignons aux nécessiteux. Chaque fois que vous donnez un verre d'eau à celui qui a soif, vous semez une graine du royaume de Dieu. Chaque fois que vous donnez de la nourriture à celui qui a faim, vous posez une pierre pour l'édification du royaume. Lorsque vous donnez des vêtements à des personnes nues, visitez des prisonniers et des malades, aidez à l'éducation d'un enfant ou d'un jeune, ou effectuez toute forme d'œuvre caritative, vous faites naître le royaume de Dieu.

Dans nos œuvres, dans notre position dans la société et dans tout ce que nous faisons, nous devons veiller à édifier le royaume de Dieu en agissant avec amour.

Nous pleurons et décrions tous la pauvreté, les inégalités ou le manque de justice dans le monde. Nous pouvons faire la différence en étant nous-mêmes des modèles d’amour et de justice sociale. La corruption tue notre monde. Nous devrions faire une différence. Paul nous dit que quoi que nous fassions, que ce soit au travail, à la maison ou dans l'Église, cela devrait être pour plaire au Seigneur. Nous devons être conscients que nous serons tenus responsables de tout ce que nous faisons. « Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps. » Comme Jésus lui-même le déclare en Matthieu 25, 31-46, le Fils de Dieu jugera chacun selon ce qu’il a fait ou ce qu’il a manqué de faire.

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