Péché, Repentir et Miséricorde.
9 Juin 2024.
Dixième Dimanche
du Temps Ordinaire – B.
Lectures : Gn 3, 9-15 ; Ps 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8
; 2 Co 4, 13 – 5, 1 ; Mc 3, 20-35.Gn 3, 9-15 ; Ps 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8; 2 Co 4, 13 – 5, 1 ; Mc 3, 20-35.
« Amen, je vous
le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes
qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il
n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Mc 3,29
Un proverbe Yiddish
dit : « Aucun homme ne souffre des péchés d’autrui, il en a assez des siens. »
Un proverbe Sicilien ajoute : « Celui qui pèche et se repent a confiance en
Dieu. »
La miséricorde de
Dieu est sans limites. Cette vérité parcourt toute les Écritures, de l'Ancien
au Nouveau Testament, du livre de la Genèse à celui de l'Apocalypse. Tout le
mystère du salut est une histoire de la miséricorde de Dieu. Mais cette
miséricorde prend tout son sens face à la réalité du péché. Dieu est
miséricordieux parce que l’humanité est pécheresse. C’est parce que le péché
est entré dans la création que Dieu a fait preuve de miséricorde pour ramener
sa créature à la restauration et à la vie. Autant dire que sans le péché, la
miséricorde de Dieu est un non-lieu, elle n'a aucun sens.
Les lectures de
ce 10ème dimanche du temps ordinaire B nous amènent à réfléchir sur trois
réalités intrinsèquement liées : le péché, le repentir et la miséricorde.
Lorsque Dieu a
créé le monde et l’homme, il a fait toutes choses bonnes. L'homme, par sa
décision personnelle et sa liberté, a désobéi à l'ordre de Dieu et par cette
désobéissance, le péché est entré dans le monde. Dieu a vu la désobéissance de
l’homme et a voulu le punir. Mais quand l’homme s’est repenti, Dieu lui fit miséricorde
et lui pardonna ses péchés.
Le Catéchisme,
dans ses articles 396 à 401, parle du péché originel. Il dit que la liberté de
l'homme a été mise à l'épreuve. Il est tombé dans le premier péché, et à partir
de ce moment-là, l’homme est devenu pécheur. « L’harmonie dans laquelle ils
étaient, établie grâce à la justice originelle, est détruite ; la maîtrise des
facultés spirituelles de l’âme sur le corps est brisée (cf. Gn 3, 7) ; l’union
de l’homme et de la femme est soumise à des tensions (cf. Gn 3, 11-13) ; leurs
rapports seront marqués par la convoitise et la domination (cf. Gn 3, 16).
L’harmonie avec la création est rompue : la création visible est devenue pour
l’homme étrangère et hostile (cf. Gn 3, 17. 19). A cause de l’homme, la
création est soumise "à la servitude de la corruption" (Rm 8, 20).
Enfin, la conséquence explicitement annoncée pour le cas de la désobéissance
(cf. Gn 2, 17) se réalisera : l’homme "retournera à la poussière de
laquelle il est formé" (Gn 3, 19). La mort fait son entrée dans l’histoire
de l’humanité (cf. Rm 5, 12). » CEC 400.
D'où vient le
péché ? Dieu l'a-t-il créé ? Comment Dieu réagit-il face au péché et à la
désobéissance de l'homme ?
Pour parler de
l’origine du péché, nous devons réfléchir sur le péché originel ou le péché de
nos origines. Traditionnellement, l'origine a été attribuée au péché du premier
homme, Adam, qui a désobéi à Dieu en mangeant le fruit défendu (de la
connaissance du bien et du mal) et, par conséquent, a transmis son péché et sa
culpabilité par hérédité à ses descendants. La doctrine a son fondement dans la
Bible. Et c'est notre première lecture d'aujourd'hui. Il s’agit de la
désobéissance originelle. À cause de cette désobéissance Adamique, nous sommes
tous devenus pécheurs.
Une partie du
péché originel qui est assez surprenante mais toujours réelle est le rejet de
la responsabilité personnelle face au péché. Nous lisons qu'Adam a mangé du
fruit défendu. Quand Dieu lui demanda ce qu’il avait fait, Adam répondit : « La
femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en
ai mangé. » Il a rejeté la culpabilité sur la femme. Lorsqu’on a interrogé la
femme, elle a répondu : « Le serpent m’a trompée, alors je l’ai mangé. » Nous
sommes véritablement les enfants d'Adam et Ève. Ce n'est jamais notre faute.
C'est toujours la faute des autres. Nous nous victimisons toujours, même s'il
est évident que l'action a été commise par nous.
Dieu, cependant,
ne tari pas en miséricorde. Même si nous sommes pécheurs, il ne se lasse pas de
nous pardonner. Nous lisons dans l'Évangile le Seigneur Jésus disant : « Amen,
je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et
les blasphèmes qu’ils auront proférés. » Cependant, il nous met en garde : « Mais
si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il
est coupable d’un péché pour toujours. »
Pécher contre le
Saint-Esprit, c'est rejeter délibérément l'amour et la miséricorde de Dieu.
C’est perdre l’espoir de notre salut et ainsi s’abandonner au mal.
Concernant le péché
contre l’Esprit, Thomas d'Aquin a résumé les traités des Pères de l'Église et a
proposé trois explications possibles :
1. Qu'une insulte
dirigée contre l'une des trois Personnes Divines peut être considérée comme un
péché contre le Saint-Esprit.
2. Que persister
dans le péché mortel jusqu'à la mort, avec l'impénitence finale, comme le
proposait Augustin, frustre l'œuvre du Saint-Esprit, à qui est appropriée la
rémission des péchés.
3. Que les péchés
contre la qualité de la Troisième Personne Divine, qui est charité et bonté,
sont commis dans la méchanceté, en ce sens qu'ils résistent aux inspirations du
Saint-Esprit pour se détourner ou être délivrés du mal. Un tel péché peut être
considéré comme plus grave que ceux commis contre le Père par fragilité, et
ceux commis contre le Fils par ignorance.
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