Dieu Pourvoit.

28 Juillet 2024.
17ème Dimanche du Temps Ordinaire – B.

Lectures : 2 R 4,42-44 ; Ps 144 (145), 10-11, 15-16, 17-18 ; Ep 4, 1-6 ; Jn 6, 1-15.

« Tu ouvres la main, Seigneur : nous voici rassasiés. » (Ps 144, 16)

Un proverbe Népalais dit : « Le Dieu qui a fait la bouche pourvoira à la nourriture. » Un proverbe Turc ajoute : « Pour les oiseaux qui ne peuvent pas voler, Dieu a pourvu des branches basses. »

Dieu répond toujours à nos besoins. Il ne s’agit pas seulement de besoins spirituels, mais aussi humains et matériels. Dieu pourvoit. Sa Providence suffit à tous. Pour agir, la Providence de Dieu n'a besoin que de notre foi humaine. C'est notre petite contribution. La foi est la clé qui ouvre à l'abondance de la grâce de Dieu.

Dans la liturgie d'aujourd'hui, un chant peut être entendu et il constituera la ligne directrice de notre méditation sur la parole de Dieu. « Tu ouvres la main, Seigneur : nous voici rassasiés. » Ps 144,16 Le Seigneur tend toujours la main. Il nourrit tous ceux qui lui font confiance. Il est toujours prêt à répondre à nos besoins.

J'appartiens à une congrégation religieuse nommée les Fils de la Divine Providence. Lorsque l'on a demandé pourquoi Fils de la Divine Providence et ce que cela signifie d'être appelé ainsi, notre fondateur, saint Luigi Orione, a répondu : « Fils de la Divine Providence signifie Fils de la foi. »

C'est en réalité ce que nous sommes, les enfants, des Fils de la Foi. Des gens dont la foi va toujours de l’avant et les guide dans chaque effort et action. Nous croyons que nous ne pouvons rien faire sans la foi et que Dieu pourvoira à tout. Notre définition de la foi est He 11,1 : « La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas. » La foi est la substance, l'être, la réalité, la preuve, la conviction intérieure et l'évidence que lorsque Dieu met la main dans quelque chose, il la mènera à son terme. Et nous vivons d’une telle foi.

La première lecture d'aujourd'hui et l'Évangile sont des hymnes à la Providence de Dieu et à notre foi humaine. Le prophète Élisée nourrit une centaine de personnes avec vingt pains d'orge en signe de foi en la Parole de Dieu. « car ainsi parle le Seigneur : ‘On mangera, et il en restera.’ »  Jésus dans l'Évangile, Jésus nourrit environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants, avec cinq pains d'orge et deux poissons.

Les similitudes sont grandes dans ces deux extraits bibliques. L'origine du pain dans le passage de l'Ancien Testament est un don : « un homme vint de Baal-Shalisha et, prenant sur la récolte nouvelle, il apporta à Élisée, l’homme de Dieu, vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac. » Dans l'Évangile, « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons… » et il le donne pour les besoins de tous. La Providence de Dieu est à l'œuvre lorsque l'homme donne le peu qu'il possède pour les besoins de tous. L'homme de la première lecture est anonyme. De même pour le petit garçon de l'Évangile. Ça pourrait être toi et moi. Nos petites offrandes et contributions sont toujours grandes lorsque nous les apportons à Dieu pour les besoins de toute la communauté.

À chaque célébration eucharistique, nous avons nos offrandes ou nos collectes. Nous ne mettons pas des millions ou des milliards dans les boîtes ou les paniers de collecte. Mais le peu que nous offrons généreusement est toujours plus que suffisant pour répondre aux besoins de toute la communauté et des pauvres.

Le Catéchisme, à propos des lectures d'aujourd'hui, dit : « Les miracles de la multiplication des pains, lorsque le Seigneur dit la bénédiction, rompit et distribua les pains par ses disciples pour nourrir la multitude, préfigurent la surabondance de cet unique pain de son Eucharistie (cf. Mt 14, 13-21 ; 15, 32-39). » CEC 1335. Ailleurs, le Catéchisme dit : « La communion de la charité : dans la sanctorum communio "nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même" (Rm 14, 7). "Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? tous les membres prennent part à sa joie. Or vous êtes le Corps du Christ, et membres chacun pour sa part" (1 Co 12, 26-27). "La charité ne cherche pas ce qui est à elle" (1 Co 13, 5 ; cf. 10, 24). Le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints. Tout péché nuit à cette communion. » CEC 953

La Providence de Dieu est à l'œuvre là où règnent la communion, la charité et la foi. Lorsque les gens s’enferment dans leurs intérêts individualistes et égocentriques, ce qu’ils semblent avoir ne devient jamais suffisant. Ils ont toujours soif de toujours plus et ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont déjà. De nombreuses personnes vivent aujourd’hui comme éternellement insatisfaites à cause de l’avidité. Et le monde consumériste dans lequel nous vivons aujourd’hui ne contribue même pas à étancher leur soif. Tandis que ceux qui s’ouvrent aux besoins des autres ne manquent de rien. Voir les autres heureux, les comble de joie. La charité est la clé. Et la foi authentique se nourrit de cette charité. Le monde possède suffisamment de biens matériels pour tous. Mais à cause de la cupidité, nous ne le voyons pas. Dieu pourvoit à tout. Pourrions-nous devenir des canaux de sa Providence, tout comme le petit garçon de l'Évangile ou cet homme de la première lecture.

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous interpelle. D’après les paroles de l’Apôtre, nous formons un seul corps. Nous avons un seul Seigneur. Nous professons une seule foi. Et nous avons tous reçu un seul baptême. Il s’agit d’un appel urgent et ferme à l’unité. L'Apôtre Paul commence par dire : « Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation... » Nous avons cet appel en tant que chrétiens. Nous sommes faits enfants de Dieu par notre baptême, donc frères et sœurs dans le Christ et les uns avec les autres. Notre fraternité doit se manifester dans l’amour et le souci des besoins de chacun. Il ne suffit pas de prendre part au même pain eucharistique ou de boire dans le même calice. Notre unité devrait être plus efficace en tant que preuve de notre foi unique et commune. L'humilité, la douceur, l'amour exprimé dans la charité... telles doivent être des valeurs que nous partageons tous dans nos communautés.

Frères et sœurs, rêvons ensemble d’un monde meilleur. Faisons de ce monde un endroit meilleur pour chacun de nous. Aucun de nous ne se sauvera seul. Votre salut viendra de vos frères et sœurs, tout comme votre paix viendra aussi d'eux.


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