Le Christ ou la Révolution de la Royauté.
22 NOVEMBRE 2020
Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers — Année A
Solennité
LECTUREs: Ez 34, 11-12.15-17; Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6; 1 Co 15, 20-26.28; Mt 25, 31-46.
Un proverbe Zambien
dit : « Le roi vit bien là où la puanteur des pauvres ne peut l'atteindre. » Et
un proverbe Albanais ajoute : « Couronner un clown ne fera pas de lui un
roi. »
« Il est digne,
l'Agneau qui a été immolé, de recevoir puissance, divinité, sagesse, force et
honneur. À lui, gloire et puissance dans les siècles des siècles. » (Ap 5,
12: 1, 6)
Lorsque nous
entendons le mot "Roi", ce qui vient en premier dans l’esprit de
chacun, c’est l’honneur, le pouvoir, la gloire, la sagesse. Dans les traditions
monarchiques, le monarque ou le roi est la plus haute personnalité d’un pays,
celui qui a des paroles de vie ou de mort sur la vie de chacun. Ce que dit un
roi fait office de loi. Selon le Britannica Dictionary, le roi est un souverain
suprême, un souverain sur une nation ou un territoire, de rang plus élevé que
tout autre dirigeant séculier à l'exception de l'empereur, auquel un roi peut
être soumis. Les rois sont connus pour leur personnalité, leur renommée, leurs
parures dont ils sont ornés. Un dicton dit : « n’est pas roi, qui n’a ni trône ni
couronne. »
Nous vivons dans
un monde et dans des sociétés où, bien que le vocable et les mots aient changés,
certaines personnes vivent comme des rois et des monarques avec pouvoir,
honneur, gloire, possessions et entourées de serviteurs et d'esclaves. Nous
célébrons aujourd'hui le dernier dimanche de l'Année de l'Église, l'Année A. Nous
sommes appelés à contempler la royauté du Christ. Etonnamment, cette solennité
présente comme une ‘Révolution de la royauté’. Jésus est roi, mais pas à la
ressemblance de nos rois mondains. Il est un Roi-Serviteur, un Roi-Souffrant,
un Roi-Mourant. En Jésus-Christ, nous avons un roi qui, au lieu de prendre la
vie de ses sujets pour sauver sa propre vie, accepte de mourir, c'est-à-dire de
renoncer à sa vie pour sauver celle de ses sujets. Nous vénérons un roi dont le
trône n'est pas orné de pierres précieuses, mais de son sang précieux et dont
la couronne n'est pas faite d'or, mais d'épines. Jésus est un roi intronisé sur
une croix et couronné d'épines. La caractéristique la plus grande et la plus
élevée de la royauté du Seigneur est l’amour. C'est un amour qui ne condamne
pas, mais qui a plutôt a soif de sauver. Jésus, dans ce sens, est un roi et un
juge qui sauve. Voici le thème et le message principal qui découle de la parole
de Dieu d’aujourd’hui.
L'image du berger
présentée par Ézékiel correspond parfaitement à Jésus-Christ, le plus grand de
tous les bergers, le Messie. Dans l'Évangile, en accord avec cette analogie du
berger et de ses brebis, Jésus décrit la venue du Fils de l'homme, le jugement
final, comme un temps pour faire une séparation entre le mal et le bien. Le
Seigneur dit : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les
anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations
seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme
le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et
les boucs à gauche. »
Le jugement tel
que décrit ici aura un module unique : l'amour. Tout porte sur l'amour que nous
avons montré et partagé les uns avec les autres. L'amour, bien-aimés, est la
seule chose sur laquelle Dieu nous jugera ; ou pour mieux le dire, car ce n'est
pas Dieu de juger, mais nous-mêmes, l'amour sera l'argument de notre propre
jugement. Car l'amour est ce qui nous pousse soit à nourrir ou à ne pas nourrir
les affamés, à donner ou à refuser de donner à boire aux assoiffés, à
accueillir ou non l'étranger, à vêtir ou ne pas vêtir les nus, à prendre soin
ou ne pas soigner les malades, à visiter ou ne pas visiter les prisonniers… Les
gens qui aiment, voient le Seigneur dans tous les nécessiteux, et trouvent
empressement à le servir en eux. Ceux qui n'aiment pas, non seulement ne voient
pas les besoins de leurs frères et sœurs, mais ne voient jamais le Seigneur en
eux. Et parce qu'ils ne voient pas Dieu dans les nécessiteux, ils peuvent faire
toutes sortes de mal aux autres pour sauver leurs propres intérêts
égocentriques. Le contraire de l'amour, dans ce sens, n'est pas la haine, mais
l'égoïsme. Car, si l’amour rend l’homme désintéressé, l’absence d’amour,
exprimée sous forme de haine, conduit à l’égoïsme, au narcissisme, à
l’indifférence et malheureusement au sadisme, se réjouissant de la souffrance des
autres.
Jésus, à la fin
de la parabole du jugement final, en fait un avertissement sévère : « Amen,
je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus
petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. » Il est clair que ce que
vous faites aux nécessiteux, vous le faites au Seigneur. Par conséquent, ce que
vous ne faites pas pour eux, c'est aussi envers Dieu que vous ne le faites pas.
Don Orione a dit à juste titre : « L'image de Dieu brille dans le plus humble
des hommes. Quiconque donne aux pauvres, donne à Dieu et recevra sa récompense
de la main de Dieu. »
Saint Paul, en
seconde lecture, exhorte les Corinthiens de ce que le Christ, à la fin, remettra
la royauté à son Père. Après avoir soumis toutes choses et toutes ses créations
à lui-même, Jésus amènera tout à Dieu. Le Seigneur Jésus, nous le savons, s'est
soumis toutes choses à lui-même non pas en les dominant par une puissance
oppressive, mais en mourant pour tous. Par sa mort et sa résurrection, Jésus
est devenu le roi de toute la création. Son trône est donc l'instrument de sa
torture et sa couronne, le signe de son humiliation et des moqueries de ses
tortionnaires, les épines.
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