Vous Etes Responsable de Votre Choix : Risquer ou Périr.
15 NOVEMBRE 2020
Dimanche, 33ème semaine du Temps Ordinaire — Année A.
LECTUREs: Pr 31, 10-13.19-20.30-31; Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5; 1 Th 5, 1-6; Mt 25, 14-30.
Un proverbe Sénégalais
dit : « Seul l'aigle peut rendre compte du murmure des nuages. » Et un
proverbe Japonais ajoute : « Même un fou a un talent. »
Discutant un jour
avec un ami, il m'a interrogé sur le jugement et la damnation, comment
comprendre la miséricorde de Dieu face à la réalité de l'enfer ? Je lui ai
répondu : ‘Ce n’est pas Dieu qui nous juge et nous condamne, mais nos actions
et nos choix. Par conséquent, nous devons prendre le risque d'oser toujours le
bien et de montrer de l'amour à tous ceux que nous rencontrons si nous rêvons
du paradis. Car, l’enfer est le fruit de notre choix.’
Le Catéchisme de
l'Église Catholique vient en grand appui à cette réponse lorsqu'il déclare : « Chaque
homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un
jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une
purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit
pour se damner immédiatement pour toujours. Au soir de notre vie, nous serons
jugés sur l’amour » (CEC.1022).
La liturgie
d’aujourd’hui, 33e dimanche de l’année A, nous dit clairement que seul celui
qui ne prend aucun risque pour faire le bien est condamné. C'est donc un devoir
pour chacun de nous d'œuvrer pour notre salut en exerçant des ministères dans
nos communautés, nos sociétés et dans le monde. Le ciel n'est pas la somme de
notre paresse humaine et spirituelle mais d'œuvres d'amour. Par conséquent, il
ne sera ouvert qu'à celui qui contribue à son édification ici sur terre.
Saint Paul, en
deuxième lecture, insiste sur cet élément. Il exhorte les Thessaloniciens à
être vigilants et à travailler pour que le jour du Seigneur ne les surprenne
pas. L'apôtre énonce les règles de ce que devrait être la vie d'un chrétien à
la lumière de la venue du Seigneur. La première et la plus grande de toutes ces
règles est évidemment la prise de conscience, de rester éveillé. Cela répond au
message du dimanche dernier. Restez éveillé, soyez vigilant, gardez notre
lampe, notre foi allumée. Parce que nous sommes disciples du Christ, enfants de
la lumière, nous ne devons pas nous laisser surprendre par sa venue. Nous ne
devons pas nous comporter comme les enfants des ténèbres. L'accent est mis sur
l'opposition entre la lumière et les ténèbres. Les enfants de la lumière vivent
dans la sobriété et en alerte, tandis que ceux des ténèbres prennent plaisir à
l'ivresse, à l'incrédulité et à toutes sortes de mal. En conséquence, en raison
de leur mode de vie, ils verront une destruction soudaine s'abattre sur eux.
Ses actions sont ce qui condamne ou sauve l'homme, non pas Dieu.
La première
lecture répondra à cet appel à l'action en dépeignant la femme industrieuse.
Les caractéristiques de la femme pieuse présentées ici devraient également être
celles de tout chrétien. La femme pieuse, dit l'auteur des Proverbes, est plus
précieuse que les perles. Elle surpasse toute autre femme en vertu. Elle est
industrieuse, s'efforce de subvenir aux besoins de sa famille, travaille sans
relâche, prend soin de sa maison. Non seulement ainsi, mais elle est également
généreuse avec les moins fortunés et les pauvres. Sa main est toujours ouverte
et tendue aux nécessiteux. Cette femme, comme décrite ici, est l'image parfaite
du disciple du Christ. Le chrétien est appelé à être celui qui, sachant être
précieux pour le Seigneur, pose des actions pour élever les droits et la
dignité des autres, avec une option préférentielle pour les marginalisés et les
oubliés de nos sociétés. Ce faisant, il s’assure un avenir radieux dans le
royaume de Dieu.
Le best-of de la
liturgie d’aujourd’hui viendra de l’Évangile, la parabole racontée par Jésus.
Le Seigneur, dans cette parabole, met clairement l'accent sur trois attitudes
ou éléments qui serviront de module pour notre jugement : la responsabilité, la
crédibilité et l’imputation. Devant Dieu, et dans notre relation avec lui, nous
sommes tous responsables, redevables et comptables de tout ce qu'il nous a
donné. Comme on peut le lire dans la parabole, le maître qui connaît les aptitudes
de ses serviteurs a confié à chacun d'eux un talent spécifique, « à chacun
selon ses capacités ».
Dieu ne vous
donnera jamais ce que vous ne pouvez pas faire ou va au-delà de vos capacités.
Par conséquent, il ne vous demandera pas de compte de ce qu'il ne vous a pas
donné. S'il vous demande un compte-rendu de l'amour, c'est parce qu'il vous a
d'abord aimé et a gravé son amour dans votre cœur. Ainsi, il appartient à
chacun de prendre le risque d'être industrieux, d'investir le mieux qu'il peut
les précieux dons de Dieu. Nous serons jugés sur la base de ce que nous avons
fait avec le don de Dieu. Nous devons garder à l'esprit que nous n'utilisons
pas notre propre trésor, mais plutôt le trésor de Dieu. Par conséquent, nous
avons l'obligation de lui rendre un compte clair de notre gestion de ses biens.
Il ne tolère pas notre paresse ou la peur de risquer.
Frères et sœurs,
à chacun de nous, Dieu a donné la capacité d'aimer et d'être aimé. Il s'attend
à ce que l'amour soit productif. Si nous ne réussissons pas à faire fructifier
notre amour par des œuvres de miséricorde et d'assistance aux nécessiteux, si
nous fermons notre cœur et nos yeux à leurs besoins, synonyme d'enterrer nos
talents, nous serons responsables, redevables et comptables de notre choix, et
malheureusement, nous serons retirés de l'amour de Dieu et jetés dans la
damnation éternelle, « dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs
et des grincements de dents ! »
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