Les Voyageurs de l'Avent, un Voyage de Conversion.

6 DÉCEMBRE 2020
Dimanche, 2ème Semaine de l'Avent — Année B 

LECTUREs: Is 40, 1-5.9-11; 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14; 2 P 3, 8-14; Mc 1, 1-8.

Un proverbe Bantou dit : « La route ne dit pas au voyageur ce qui l'attend. » Et un proverbe Nigérian ajoute : « Un voyageur vers des endroits éloignés ne devrait pas se faire d'ennemis. »

Voyager, c'est aller de l’avant. Personne ne voyage à reculons. Le voyage de l'Avent est une marche vers la nouveauté et la perfection de la vie. La vie chrétienne, mais aussi la vie humaine en général, est un voyage. Nous sommes des pèlerins sur cette terre. Notre vie ne dure que le temps d'un voyage. Quand on dit voyage ou voyageurs, on pense à des réalités comme la route, les moyens de transport, les conditions du voyage. Celui qui rêve d'un voyage agréable doit d'abord mettre les conditions pour le rendre agréable. Ainsi, le dicton Français, « Qui veut aller loin ménage sa monture. »

Dimanche dernier, en ouvrant le pèlerinage de l'Avent, nous disions que nous sommes un peuple de l’Avent, c'est-à-dire des gens en attente, appelés à veiller, aventuriers vers l'inconnu. Aujourd'hui, deuxième dimanche de l'Avent, on nous rappelle que nous sommes des voyageurs avec l'obligation de préparer le chemin qu'ils emprunteront, le chemin de notre vie. Les paroles et la personnalité de Jean-Baptiste sont les plus évocatrices de nos obligations de cet Avent : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Une exhortation qui résume un appel ferme : la conversion.

La conversion est l'une des plus grandes exigences du voyage de l'Avent. Alors que nous nous préparons à célébrer la venue du Seigneur, il est impératif de changer nos voies humaines faites de péchés et d’embrasser la voie de Dieu qui est la justice. L'appel de Jean dans l'Évangile et l'exhortation du prophète Isaïe, en première lecture, se rencontrent sur ce point. Jean-Baptiste, comme la voix dans le désert, entendons-nous, « proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. » Sa mission, comme il le révélera lui-même au peuple, était de préparer le chemin pour le plus puissant que lui qui vient. Jean, en ce sens, est non seulement le plus grand prophète de l'Avent, celui qui fait chemin avec nous, mais aussi le meilleur exemple d'humilité. Cela peut être lu dans ses propres mots : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Le temps de l'Avent est pour nous le moment d'apprendre la parfaite humilité qui consiste à donner la primauté à Dieu dans nos vies.

Les paroles et la mission de Jean ont été annoncées prophétiquement sept siècles auparavant par Isaïe. Le prophète, à ce moment-là, a exhorté le peuple de Dieu à faire un chemin dans sa vie et son cœur pour Dieu. Il disait : « Une voix proclame : "Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée !" » Isaïe a commencé son appel en annonçant une consolation divine pour Israël souffrant : « Consolez, consolez mon peuple. » La venue du Seigneur est d'apporter la consolation au cœur de ses enfants pèlerins que nous sommes. Ce temps de l'Avent est le moment où le Seigneur vient réconforter un peuple qui chemine dans la sombre vallée de ce monde fait de péchés et de rejet de Dieu. La conversion à laquelle nous sommes appelés est notre besoin de couper avec tout ce qui nous éloigne du Seigneur. Alors que nous attendons un nouveau départ, nous sommes instamment invités à nous déconnecter de l'ancien.

Saint Pierre, en seconde lecture, met l'accent sur cet élément de nouveauté. L'apôtre dit à la communauté chrétienne que « Ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. » Pour entrer dans cette nouveauté, nous avons besoin d'une purification intérieure profonde. Ainsi, Pierre exhorte : « C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. »

Voyageurs de l'Avent, nous voyageons du péché vers la justice ; de la vie loin de Dieu à une vie en Dieu et avec Dieu. Puisque Dieu lui-même vient pour être avec nous, ‘Emmanuel’, nous devons faire de notre vie un endroit digne de lui. L'Avent n'est pas un simple tournage de page d'un ancien, mais le début d'un nouveau. Nous sommes exhortés à abandonner notre ancien voyage et à entreprendre un nouveau ; quitter l'ancien style de vie et se lancer dans un nouveau. Ce voyage vers la nouveauté atteindra son accomplissement une fois que le Seigneur sera avec nous. Nous voyageons de l'esclavage à la liberté, de la vie en chaîne vers une vie sans chaîne ou déchaînée. Si le péché nous a gardés dans les ténèbres avec toutes ses conséquences, le voyage dans lequel nous sommes aujourd'hui nous conduira vers la lumière et la nouveauté. La conversion est une offre toujours nouvelle et toujours possible de Dieu pour vous et moi.

Comments

Popular posts from this blog

Fidélité à la Volonté de Dieu.

Jésus Seul, Modèle de Bon Pasteur et Porteur d'Espérance.

Le Mariage, Une Noble Vocation.