Chemin vers Dieu, Chemin de Dieu.

17 JANVIER 2021
Dimanche, 2ème Semaine du Temps Ordinaire — Année B.

LECTUREs: 1 S 3, 3b-10.19; Ps 39 (40), 2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd.11cd; 1 Co 6, 13c-15a. 17-20; Jn 1, 35-42.

Un proverbe Bantu dit : « La route ne dit pas au voyageur ce qui l'attend devant. Il a besoin d'un autre voyageur pour l'informer. » Et un proverbe Chinois ajoute : « Certains chemins ne sont pas destinés à être parcourus seuls. »

Le Seigneur Dieu parle à l'homme jour après jour. Par conséquent, chaque jour est le moment le plus propice pour l'écouter, l'écouter et obéir à sa volonté. La parole de Dieu rencontre l’homme dans son ordinaire et c'est dans cet ordinaire de notre vie que Dieu œuvre de façon extraordinaire.

L'appel de Dieu nous vient là où nous sommes et dans ce que nous faisons. C'est ce que nous lisons dans la parole de Dieu d'aujourd'hui.

La vocation du jeune Samuel au Temple en première lecture et l'appel des premiers disciples du Seigneur dans l'Évangile sont des signes clairs que la vocation est un appel extraordinaire que l'homme reçoit dans son ordinaire. Ce qui nous est demandé, comme ce fut le cas avec Samuel, et aussi avec André, Philippe, Simon et les autres disciples, c'est d'écouter le Seigneur qui appelle et de prendre le risque de le suivre et de rester avec lui.

Un autre bel élément de tout cheminement vocationnel est celui de la médiation. Pour Samuel, le vieil homme Eli a été fait médiateur par Dieu pour aider le garçon à discerner sa vocation. Dans l'Évangile, d'abord Jean-Baptiste, puis André et Philippe ont été rendus médiateurs pour amener d'autres disciples au Christ.

Dieu passe par l'homme pour appeler l'homme. Aucune vocation céleste ne survient sans aucune intercession ni collaboration humaine. Personne ne devient prêtre, pasteur ou dirigeant du peuple de Dieu sans aucun discernement et accompagnement préalables. Ceux qui se déclarent pasteurs, prophètes, évangélistes, évêques, hommes et femmes de Dieu sans aucun discernement préalable doivent être amenés à lire l'histoire de la vocation de Samuel et l'expérience des deux disciples de Jean-Baptiste. Ce fut Eli qui comprit que le Seigneur appelait Samuel et non Samuel lui-même et tout seul. C’est ce que nous lisons dans ce passage : « Alors Eli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant, et il lui dit : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » C'est aussi Jean qui a dit à ses disciples : « Voici, l'Agneau de Dieu » et ceux-ci ont suivi Jésus pour rester avec lui. Et après leur expérience d'une nuit avec le Seigneur, ce sont ces deux disciples qui ont amené d'autres personnes au Seigneur. Si vous niez toute médiation humaine dans votre appel, alors êtes-vous sûr que Dieu est vraiment celui qui vous appelle ? Dans toute vie, il y a des gens comme Eli et Jean-Baptiste qui nous indique le chemin et nous aident à faire nos premiers pas. Sans leur médiation, notre chemin vers Dieu peut être un échec ou se heurter à des incertitudes. Nous rencontrons le Seigneur quand certaines personnes nous conduisent à lui et nous aident à le rencontrer.

La rencontre avec le Seigneur ouvre l’homme à une vie complètement nouvelle. Elle fait de lui un sujet du Christ et un membre de son corps. Saint Paul, dans son exhortation aux Corinthiens, leur dit qu'ils sont appelés à être le Corps du Christ. Telle est en fait la vocation de tout Chrétien, appelée à être membre du Corps du Christ. En cela s’adresse également à nous. En tant que tels, nous avons l'obligation de prendre soin de notre propre corps et d'être conscients de ce que nous en faisons. Alors Paul exhorte : « Fuyez la débauche. » Car, dit-il : « Tous les péchés que l’homme peut commettre sont extérieurs à son corps ; mais l’homme qui se livre à la débauche commet un péché contre son propre corps. » Du fait que nous sommes le Corps du Christ, tout ce que nous faisons affecte également celui dont nous sommes le corps. Nos péchés sont une blessure au Corps du Christ et pourraient entraver notre vocation. Dieu dans notre vie quotidienne nous appelle. Que nos penchants pécheresse ne nuisent pas à cet appel.

La vocation et la vie en Dieu ne sont pas une question d’apparence, mais une réalité intérieure. L’on peut bien se présenter avec l’apparence d’un ange, bien habillé, bien coiffé, bien ciré comme on le dit quelque part à Abidjan. Mais qu’en est-il de l’être intérieur, de la vie avec Dieu et avec son prochain ? Je ris d’une réalité de provocation que je fais. Certaines personnes s’offusquent de mon apparence et surtout de mes cheveux et de ma simplicité de vie. D’autres vont plus loin à me dire qu’en première vue, je ne fais pas le prêtre. Toujours dans les travaux de bricolages, jouant et parlant avec les gens simples, jamais dans les protocoles ou les stéréotypes… N’en demeure, la parole de Dieu, le service aux nécessiteux et l’œuvre d’évangélisation, telles devraient plus nous préoccuper et non les cheveux de votre prêtre ou ses occupations. N’oublions pas l’adage, « l’habit ne fait pas le moine ». Dieu nous appelle dans notre ordinaire, vivons en sorte que cet ordinaire devienne un chemin vers l’extraordinaire qu’est Dieu lui-même.

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