L'Eucharistie, Notre Gage et Notre Espérance de Vie.
8 AOÛT 2021
Dimanche, 19ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année B.
LECTURES : 1R 19, 4-8 ; Ps 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9 ; Ep 4, 30 – 5, 2 ; Jn6, 41-51.
Un proverbe Amérindien
Mohawk dit : « La vie, c'est à la fois donner et recevoir. » Et un
proverbe Maltais ajoute : « Si vous ne mangez pas, vous mourrez ; trop manger
raccourcira votre vie. »
Le pain c'est
pour la vie. Mais ce n’est pas tout ce que l'homme mange qui peut le soutenir
plus longtemps dans la vie. Regardez votre propre vie. Existe-t-il une routine
plus monotone que le fait de manger ? Matin, midi et soir, vous vous accrochez
à la nourriture. Et comme si cela ne suffisait pas, entre ces moments, certains
ont une routine supplémentaire appelée collations ou gouté. Après le fait de
dormir, manger semble occuper une grande et indéniable partie de notre vie. Si
vous ne mangez pas, vous mourrez. Mais assez étrange, bien que nous mangions,
nous mourons encore, et certains meurent même de ce qu'ils ont mangé ou d'avoir
trop mangé.
La nourriture
matérielle, même si elle peut soutenir la vie, ne nous assure pas la vie. Un
seul repas a cette capacité de le faire, celui que le Seigneur donne : sa
parole et son corps comme pain de vie.
Pour nous,
chrétiens, le gage de vie le plus sûr ne peut être trouvé que dans la Sainte
Eucharistie, le Corps et le Sang donnés de notre Seigneur pour notre vie. « De
cette grande espérance, celle des cieux nouveaux et de la terre nouvelle en
lesquels habitera la justice (cf. 2 P 3, 13), nous n’avons pas de gage plus
sûr, de signe plus manifeste que l’Eucharistie. En effet, chaque fois qu’est
célébré ce mystère, "l’œuvre de notre rédemption s’opère" (LG 3) et
nous "rompons un même pain qui est remède d’immortalité, antidote pour ne
pas mourir, mais pour vivre en Jésus-Christ pour toujours". » CEC 1405.
Dans la première
lecture, au Prophète Elie en pèlerinage à la rencontre du Seigneur sur sa
Montagne Sainte, l'Horeb, le Seigneur Dieu a donné de la nourriture pour le
fortifier. Elie, dans sa grande angoisse, fuyant la reine Jézabel et
s'interrogeant sur sa vocation et le Seigneur, a reçu une nourriture miraculeuse
par l'intermédiaire d'un Ange. Nous entendons que dans son grand désespoir,
Elie a prié pour la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends
ma vie : je ne vaux pas mieux que mes
pères. » Il en avait marre des chagrins et du désespoir à cause de son triste
sort. Mais ensuite, le Seigneur l'a nourri et l'a ramené à l'espoir. La
nourriture donnée par l'Ange a soutenu le Prophète pendant quarante jours de
voyage vers l'Horeb. Ici, dans ce passage, nous avons une préfiguration de
l'Eucharistie comme pain de pèlerinage, nourriture pour notre cheminement
spirituel à la rencontre du Seigneur.
Dans l'Évangile,
Jésus poursuit sa catéchèse sur le pain de vie, après la multiplication du pain
pour nourrir les cinq mille hommes. Le Seigneur insiste aujourd'hui pour dire à
ses auditeurs : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Mais cette
proclamation de lui-même scandalise le peuple qui a du mal à y croire car
connaissant ses origines, « le fils de Joseph ». Le Seigneur pousse cependant
plus loin, affirmant que la Manne n'était pas le pain du ciel et pour la vie
mais seulement le pain d'un instant du voyage, la traversée du désert du Sinaï.
Et le Seigneur ajoute : « Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont
morts. » La seule nourriture qui puisse soutenir la vie n'est pas la nourriture
matérielle, mais la nourriture spirituelle, Jésus : C'est « le pain vivant, qui
est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »
L'Eucharistie est
notre espérance de gloire et notre gage de vie. Car, nous a assuré le Seigneur,
« si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je
donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Notre monde
traverse des moments difficiles et affronte la souffrance et la mort parce que
nous avons perdu le sens de l'Eucharistie comme pain de notre vie et de sa
sacralité. Beaucoup de gens, jour après jour, désacralisent la Sainte Communion
en l'abordant indignement. Non seulement ils n'y voient plus la vraie présence
du Christ, donc son Corps et son Sang, mais ils n'y voient pas non plus quelque
chose qui puisse donner la vie. Nous banalisons souvent cette offrande
sacrificielle sainte et sans tache du Christ donnée pour notre vie.
Chaque fois que
nous participons indignement à la Sainte Eucharistie, nous attristons l'Esprit
du Christ et corrompons son Corps. Paul, dans la deuxième lecture, nous
conseillera sur la manière dont nous devons vivre comme peuple de Dieu nourri
du pain de vie : « cherchez à imiter Dieu ». Cela signifie que : « Amertume,
irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de
votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de
générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous
a pardonné dans le Christ. »
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