Un Monde Meilleur, un Monde Altruiste.
25 Juillet 2021.
Dimanche, 17ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année B.
LECTURES : 2 R 4,42-44; Ps 144 (145),10-11, 15-16, 17-18 ; Ep 4,1-6 ; Jn 6,1-15.
Un proverbe Tibétain
dit : « Pour changer le monde, nous devons d'abord nous changer nous-mêmes. »
Et un proverbe Igbo ajoute : « Le monde est comme le pis d'une chèvre. Il ne propulse
pas de lait à moins que vous ne donniez un coup de poing et que vous le
pressiez. »
Nous rêvons tous
d'un monde meilleur, ou que ce monde devienne le meilleur endroit où être, où
chacun puisse obtenir ce dont il a besoin et quand il en a besoin, et peut-être
aider les autres à trouver ce dont ils ont aussi besoin. Mais ce rêve ne peut
être possible que si chacun de nous combat du plus profond de lui-même le virus
du nombrilisme et de l'égocentrisme. Nos sociétés et ce monde ne deviendront un
lieu parfait où règnent l'unité, l'harmonie et la paix sans tache que lorsque
nous approfondirons notre sentiment de souci non pas pour soi seul mais surtout
pour les autres.
Nos familles, nos
sociétés et même l'Église sont fondées sur nos diversités. Ces diversités, une
fois mises ensemble, deviennent les plus grandes richesses que nous ayons et
conduisent à l'unité. L'unité, on le sent en filigrane, est le message
principal de ce 17e dimanche du Temps Ordinaire de l'année B. Nous sommes tous
nourris du même pain pour devenir une même famille, la famille des enfants de
Dieu. C'est aussi ce que la Sainte Eucharistie fait de nous : un seul pain, un
seul corps, un seul peuple, une seule espérance, un monde meilleur.
Le Catéchisme de
l'Église catholique a un bel article sur l'unité dans la diversité. Il dit : « Dès
l’origine, cette Église une se présente cependant avec une grande diversité qui
provient à la fois de la variété des dons de Dieu et de la multiplicité des
personnes qui les reçoivent. Dans l’unité du Peuple de Dieu se rassemblent les
diversités des peuples et des cultures. Entre les membres de l’Église existe
une diversité de dons, de charges, de conditions et de modes de vie ; "au
sein de la communion de l’Église il existe légitimement des Églises particulières,
jouissant de leurs traditions propres" (LG 13). La grande richesse de
cette diversité ne s’oppose pas à l’unité de l’Église. Cependant, le péché et
le poids de ses conséquences menacent sans cesse le don de l’unité. Aussi
l’apôtre doit-il exhorter à "garder l’unité de l’Esprit par le lien de la
paix" (Ep 4, 3). » CEC 814.
La tentation, en écoutant la première lecture et l'Evangile, sera de parler de la
multiplication des pains ou du miraculeux programme alimentation de ces grandes
foules avec très peu de ressources. Mais en réalité, l'invitation est de
regarder au-delà des miracles et de voir l'œuvre de Dieu qui conduit les
nombreuses personnes dans une famille unique de préoccupation et de soins
mutuels, un lieu et une famille où ce que l'on a est donné afin de combler les
besoins de beaucoup et de tous.
Dans la première
lecture, sur recommandation du prophète Elisée, cent personnes sont nourries
avec seulement « vingt pains d'orge faits à partir des premiers fruits ». Et le
plus surprenant, c'est que « il le leur donna, ils mangèrent, et il en
resta ».
Dans l'Évangile,
quelque chose de semblable se produit. Jésus nourrit environ cinq mille hommes
avec cinq pains d'orge et deux poissons et pourtant, douze paniers ont été remplis
de fragments des cinq pains qui avaient été plus qu'ils ne pouvaient manger.
Par ces signes,
la multiplicité et la diversité de ceux qui ont été nourris, soit au temps
d'Elisée, soit au temps de Jésus sont amenés à partager la même table, et ainsi
devenir un seul corps eucharistique.
En parlant de la
réalité de l'Eucharistie, une belle expression que nous utilisons souvent est
la communion. Il s'agit en fait de quelque chose qui nous rassemble pour former
une unité commune. L'Eucharistie est le sacrement de la communauté et de la vie
ensemble. Au banquet eucharistique, toutes nos diversités sont unifiées et une
famille est née, unie par un même but.
Si nous rêvons
vraiment d'un monde meilleur où chacun de nous se sentira chez lui et aura ce
dont il a besoin, nous devons d'abord recourir à l'unité. Car, là où il y a une
parfaite unité, nul ne revendique pour sien la possession exclusive de ce qu'il
a. Dans un lieu solidaire et communautaire, les gens sont plutôt désireux de
tout mettre ensemble, d'apporter le peu qu'ils ont pour le partage de la
multitude que nous sommes. Le monde meilleur, avons-nous dit à l'avance, est un
monde sans égoïsme, sans narcissisme, sans cupidité et sans toutes sortes de
soif qui mettent l'intérêt personnel au premier plan.
Saint Paul, dans
la seconde lecture, nous montre un chemin pour bâtir ce monde meilleur rêvé. Il
exhorte chacun de nous, chrétiens, en ces termes : « Frères et sœurs, moi qui
suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte à vous conduire d’une
manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de
patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder
l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. »
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