La Fête.
16 JANVIER 2022
2ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année C.
READINGS : Is 62, 1-5 ; Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3,7-8a, 9a.10ac ; 1 Co 12, 4-11 ; Jn 2, 1-11.
« Ils n’ont pas
de vin. » (Jn 2, 3)
Un proverbe Polonais
dit : « Sans sel, le festin est gâché. » Et un proverbe Espagnol ajoute :
« Le festin de noces ne se fait pas qu'avec des champignons. »
La vie est une
fête continuelle, une relation joyeuse avec le Seigneur. Aucune fête ne doit
être triste. De même, la vie n'est pas censée être une succession de tristesse
et de mauvaises nouvelles. Vivre en soi est une Bonne Nouvelle. Même si, à
l'heure actuelle, la pandémie de la Covid-19 nous a tous plongés dans des
chagrins, des douleurs et des larmes continuels, et a transformé la vie, nous
faisant parler de nouvelle normalité : Isolement, individualisme, mort sociale
due à la distanciation sociale, nous devons toujours avoir une raison de nous réjouir
et de célébrer la vie.
En ce sens,
chaque jour de la vie et du vivant est un jour à célébrer. Je viens d'une
partie du monde où les célébrations liturgiques sont vraiment festives. Elles
sont faites de chants, de danses, de cris de joie, d'acclamations, de
processions. Quelqu'un a dit que les liturgies Ivoiriennes sont longues. Et pas
seulement celles de Côte d'Ivoire, mais les célébrations eucharistiques
africaines sont généralement longues. Néanmoins, ce qui les rend si longues, ce
ne sont pas tant les homélies des prêtres, qui peuvent et doivent bien sûr être
révisées, mais surtout le côté festif. Une messe, une vraie célébration
eucharistique ne se veut pas mélancolique. Nous ne sortons pas de la messe avec
le visage du Vendredi Saint. C'est la logique de mon peuple. Et j'achète cette
idée. Comment pouvons-nous célébrer l'action de grâce et ne pas nous réjouir ou
danser ? Une fête ne doit pas non plus être une affaire triste, elle perd son
sens de fête.
Peut-être à cause
de l'inculturation ou des traditions, mais les liturgies africaines sont
belles, colorées, assez bruyantes, mais festives. Vous sortez de la messe
toujours heureux. Et les groupes charismatiques ont bien saisi cette dimension
festive de la messe et des rassemblements liturgiques. En arrivant ici aux Philippines,
j'étais assez perdu avec nos célébrations. Pas de danse, rarement une batterie.
Belle messe, certes, mais en quelque sorte mélancolique et moins festive. Nous sommes
comme en train de chanter les Glorias et Alleluias en larmes. J'ai trouvé un
groupe charismatique qui m'a fait revivre en quelque sorte ma liturgie
africaine. Elle s'appelle "La FÊTE". Là, les messes sont joie,
acclamations, danses, chants, avec jeu de tambour.
La liturgie
d'aujourd'hui nous dit que notre relation avec le Seigneur est comme un festin
de noces. En tant que telle, elle ne doit pas être déprimée ou mélancolique. Le
Seigneur pourvoira à tout ce qui manque pour que notre joie soit parfaite. Par
l'intermédiaire du prophète Isaïe, le Seigneur promet la restauration à son
peuple. La Cité de Dieu, la Cité de la Paix qui a été détruite et opprimée par
les ennemis sera restaurée et redeviendra la Cité bien-aimée du Seigneur,
l'épouse. En elle, Dieu, l'époux se réjouira de son épouse. Il ne sera plus
appelé l'abandonné et sa terre désolée. Ce sera une terre mariée, appartenant
au Seigneur et où les gens se réjouissent. Cela ouvre à la grande fête.
L'image des noces
est aussi celle que l'on retrouve dans l'Évangile avec la belle histoire des
noces de Cana. Là, il nous est donné de voir qu'une fête ne doit pas se
transformer en désolation et en tristesse.
La vie chrétienne
n'est pas la consécration de nos peines et de nos chagrins. Nous ne venons pas
à l'église pour être tristes et rentrer à la maison avec le deuil et le cœur
brisé. Nous venons recevoir du Seigneur réconfort, consolation et force pour
faire face aux réalités et aux combats de la vie. Le Seigneur Jésus n'est pas
venu pour que nous pleurions notre manque ou nos carences, mais pour que nous
trouvions une réponse à nos supplications.
L'épisode des noces
de Cana, au début du ministère public du Seigneur, le prouve. Jean dit qu' « il
y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi
avait été invité au mariage avec ses disciples. » Mais alors, le festin
continuant, quelque chose manquait. Imaginez un festin sans vin, et plus
encore, un mariage. Quel malheur ! La fête allait virer à la désolation. Alors,
la mère du Seigneur le remarqua et s'approcha de lui. « Ils n’ont pas de vin. »
Une mention spéciale de la mission de Marie en tant que Médiatrice. Elle a vu
le besoin et a servi de lien, de canal vers le Seigneur. Sans que personne ne
le lui demande, elle est allée droit au cœur de son Fils, car la Fête ne doit
pas être triste. Bref dialogue entre la mère et le fils : « Femme, que me
veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Et elle est revenue à une autre
mission médiatrice, entre son fils et le peuple : « Tout ce qu’il vous dira,
faites-le. » Et cela fera le déclic : « Remplissez d’eau les jarres... Maintenant,
puisez, et portez-en au maître du repas. » Et la joie revint sur les visages : «
Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on
apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Le Seigneur a
donné le meilleur vin pour une plus grande joie. Car, la fête ne doit pas
devenir triste. Et il fait de même dans notre vie quotidienne. Il vient à la
fête de nos vies et transforme les situations douloureuses en une occasion de
joie parfaite. Il nous donne toujours le meilleur. Nos questions et nos
chagrins d'aujourd'hui ne doivent pas nous rendre sombres et inquiets. Dieu
dans sa providence est toujours à nos côtés, l'invité de notre vie.
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