Présence de Dieu dans sa Parole.

23 JANVIER 2022
3ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C.

LECTURES : Ne8, 2-4a.5-6.8-10 ; Ps 18 (19), 8, 9, 10, 15 ; 1 Co 12, 12-30 ; Lc1, 1-4 ; 4, 14-21.

« Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie. » (cf Jean 6,63c)

Un proverbe Amérindien dit : « Les paroles de Dieu ne sont pas comme la feuille de chêne qui meurt et tombe à terre, mais comme le pin qui reste vert pour toujours. » Et un proverbe Malgache d'ajouter : « Les paroles sont comme la toile d'araignée : un abri pour les malins et un piège pour les moins malins. »

Chaque fois que nous nous réunissons pour célébrer la Parole de Dieu et la Sainte Eucharistie, nous faisons l'expérience de la présence bénie de Dieu au milieu de nous. Car le Seigneur est présent là où sa Parole est proclamée. Cette présence divine est rendue plus manifeste et efficace par la réception de la Sainte Eucharistie. Ainsi, le précepte de l'Église sur l'Eucharistie : c'est la plus haute forme de culte. C'est la source et le sommet de la vie chrétienne (Catéchisme de l'Église Catholique 1324).

Pour atteindre le sommet, il faut partir du pied. Ceux qui aiment la randonnée ou le vélo dans les montagnes connaissent cette vérité. Nul ne peut atteindre le sommet s'il ne commence au pied de la montagne ; sauf si vous y êtes parachutés. Notre découverte de la présence du Seigneur commence aussi de la même manière. Nous le contemplons d'abord dans sa Parole avant de le recevoir dans le Corps Eucharistique.

Je me sens toujours triste lorsque les gens viennent à la Sainte Eucharistie en retard. Ils manquent la Liturgie de la Parole et se sentent sans vergogne venir à la communion. La messe est une célébration composite, la Liturgie de la Parole nous préparant à la Liturgie Eucharistique. On pourrait dire, deux chambres intimement liées. Par conséquent, celui qui ne franchit pas la première porte n'est pas digne d'entrer dans la seconde. Dieu qui est présent dans sa Parole est celui que vous recevez dans l'Eucharistie.

Les lectures d'aujourd'hui soulignent clairement l'importance de la Parole de Dieu. Nous sommes appelés à une véritable célébration de la Parole. Dans la première lecture, avec le prêtre Esdras, dans le livre de Néhémie, on voit une communauté rassemblée pour célébrer la Parole de Dieu. Comme les prêtres et les pasteurs le font aujourd'hui, Esdras se tenait à la chaire en bois et proclamait la Parole de Dieu. Le peuple a écouté et a acclamé la Parole avec un grand « Amen ! Amen ! » Car, ils ont vu dans ces paroles, les signes de la présence de Dieu, que ses paroles sont Esprit et vie.

Nous aussi, lorsque nous nous réunissons pour nos célébrations dominicales ou pendant toute célébration Eucharistique, nous sommes invités à écouter la Parole de Dieu et à l'acclamer pour ce qu'elle est, Parole pour nous faire vivre.

Dans l'Évangile, une autre annonce de la Parole. Cette fois, ce n'est pas fait par un Prophète, ni par un Prêtre, mais par le Verbe fait chair, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Il est la Parole qui nous annonce la parole de vie. Cette proclamation se fait au début de son ministère public. Après son baptême, après le temps de la préparation spirituelle et des tentations dans le désert. Et le Seigneur choisit comme lieu de cette annonce, sa ville natale. Luc met un accent particulier sur le contenu de sa proclamation, le prophète Isaïe, en particulier le chapitre 61 où le prophète décrit le ministère surnaturel du Messie : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. »

Le Seigneur va au-delà de la simple proclamation et explication comme le font les prêtres, les scribes et les pasteurs. Il s'identifie au Messie tant attendu : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

La Parole de Dieu est appelée à s'accomplir pendant que nous l’écoutons aujourd'hui. Le Seigneur est présent au milieu de nous alors que nous sommes rassemblés en son nom et pour l’écouter. En tant que communauté rassemblée dans la prière, nous sommes un corps constitutif, le Corps du Christ, nourri de sa Parole et se préparant à être nourri de son Corps. Ainsi, aussi nombreux que nous soyons, nous sommes devenus un seul corps en communion. Paul nous dit à travers son adresse aux Corinthiens que nous sommes un seul corps, le Corps du Christ, et individuellement membres de celui-ci. L'accent est mis ici sur l'unité dans la diversité. Tout comme « le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres », de même, nous aussi, autant que nous sommes, avons besoin les uns des autres. Complémentarité, interdépendance, unité dans notre diversité. Puissions-nous ressentir notre dépendance vis-à-vis de nos frères et sœurs, notre besoin d'eux, et vice-versa, si nous voulons vraiment être une communauté.

C'est triste à dire, mais notre monde et nos sociétés sont aujourd'hui plongés dans l'indifférence chronique et l'individualisme où l'homme pense se suffire à lui-même et n'a pas besoin des autres. Égoïsme, narcissisme, nombrilisme, voici ce que nous valorisons le plus aujourd'hui. Tout le monde veut être un expert en bricolage ou DIY (Dot It Yourself). Vous n'avez pas besoin des autres, alors ne les dérangez pas. On pense que maturité signifie auto-dépendance. Nous avons manqué le vrai sens de l'indépendance et l'avons confondu avec l'égocentrisme où votre vie est votre entreprise solitaire, ne laissez pas les autres dicter ou décider à votre place ce que vous devez faire. Nous parlons de liberté, mais ce que nous voulons dire, c'est de libertinage. Les enfants veulent être indépendants vis-à-vis de leurs parents. Les maris et les femmes veulent être indépendants les uns des autres. Nous décidons de nos orientations et même de notre sexualité et de notre genre. Et dans toutes ces chaînes de liberté, la Parole de Dieu ne trouve aucune place en nous.

Voici un défi pour vous et moi, aujourd'hui. Nous sommes un seul corps, nourris d’une seule Parole de vie. Puissions-nous ne pas tuer notre unité et notre communauté. Certes, la pandémie actuelle de la COVID-19 nous fait parler de nouvelle normalité avec distanciation sociale. Mais qu'elle ne tue pas notre Communion et notre fraternité dans le Christ, Verbe fait chair pour notre vie.

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