Vocation, un Appel à Être.
6 FÉVRIER 2022
Dimanche, 5ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année C.
LECTURES : Is 6, 1-2a.3-8 ; Ps 137 (138), 1-2a,2bc-3, 4-5, 7c-8; 1 Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11.
« Qui enverrai-je
? qui sera notre messager ? » Et j’ai répondu : « Me
voici : envoie-moi ! » (Is 6,8)
Plus qu’un appel
à faire quelque chose, la vocation est un appel à être. Je ne suis pas appelé à
faire le prêtre, mais à être prêtre. Vous n'êtes pas appelés à faire les maris
et femmes, mais à être mari et femme. Par ailleurs et surtout, nous sommes tous
consacrés et appelés par Dieu à être saints. Voilà ce que l'Église appelle la
vocation universelle, la vocation à la sainteté. Le Seigneur veut que nous
soyons avec lui. Et en étant avec lui, nous apprendrons à le connaître, serons
comme lui et ainsi le partagerons aux autres.
Le Catéchisme
résume bien la mission de tout chrétien et de l'Église en disant : « "Le
Christ envoyé par le Père étant la source et l’origine de tout l’apostolat de
l’Église", il est évident que la fécondité de l’apostolat, celui des
ministres ordonnés comme celui des laïcs, dépend de leur union vitale avec le
Christ (cf. Jn 15, 5 ; AA 5). Selon les vocations, les appels du temps, les
dons variés du Saint-Esprit, l’apostolat prend les formes les plus diverses.
Mais c’est toujours la charité, puisée surtout dans l’Eucharistie, "qui
est comme l’âme de tout apostolat" (AA 3) ». CEC.864
Les lectures
d'aujourd'hui parlent toutes de l'appel ou de la vocation. Par définition, le
mot vocation dérive du latin VOCARE « appeler ». Universellement, il peut
s'agir de n'importe quel type d'appel. Mais concrètement, la vocation est un
appel soit à un métier, soit à une forme de vie particulière. On peut dire par
exemple qu'on a la vocation ou une forte impulsion ou inclination à suivre une
activité ou une carrière particulière. Habituellement, en entendant le mot
vocation, on pense automatiquement au sacerdoce ou à la vie religieuse. Par
conséquent, le mot vocation a été communément associé et est devenu une
propriété de la vie religieuse et consacrée.
A partir des
lectures d'aujourd'hui, la vocation prend plus son sens d'appel à être plus qu'un
appel à faire. Isaïe est appelé à être prophète ; quelqu'un que le Seigneur
enverra. Simon Pierre et ses compagnons sont appelés, de pêcheurs, à devenir
pêcheurs d'hommes. Et Paul est appelé à être prédicateur.
Dans la première
lecture, on entend parler de la vocation d'Isaïe. Dans cette vision spéciale et
grandiose, le Seigneur l'a transformé. Il lui enleva sa perversité, purifia
tous ses péchés et le rendit pur et prêt pour sa mission. Ainsi, lorsque le
Seigneur a demandé : « Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? » Isaïe n'a
pas hésité à répondre : « Me voici : envoie-moi ! »
Dans nos vies
aussi, nous avons des moments de rencontres particulières avec le Seigneur. Et
ces moments d'être avec lui changent toute notre existence et nous ouvrent à
être ses instruments, ses messagers. La vocation, comme nous l'avons dit, est
une rencontre transformatrice qui ouvre à un appel particulier.
Dans l'Évangile,
nous avons un autre exemple de cette rencontre transformatrice. La vie de
Simon, André, Jacques et Jean changera complètement lorsque leur chemin
croisera celui de Jésus. Une foule immense, dit Luc, se pressait pour écouter
le Seigneur. Pour éviter d'être écrasé par eux, il demanda à utiliser la barque
des pêcheurs lavant leurs filets. Et l'histoire, on la connaît. Après avoir
prêché à la foule, il donna l'ordre aux pêcheurs de lancer le filet. Quelques
mots de discussion ou d'explication, obéissance, et puis vient la pêche
miraculeuse. Et de là, jaillira un appel : « Sois sans crainte, désormais ce
sont des hommes que tu prendras. » Et Luc ajoute qu'ils ont tout quitté et
l'ont suivi, pour être avec lui. L'histoire de leur vie va complètement
changer. Ils ne seront définitivement plus les mêmes gars. La barque ne sera
plus leur lieu de travail, mais un moyen de transport pour se déplacer d'un
endroit à un autre afin d'apporter la bonne nouvelle aux gens et de les gagner
au Christ.
Une belle
similitude dans la vocation d'Isaïe et des pêcheurs est qu'aucun de ceux qui
ont été appelés ne s'est trouvé digne. Isaïe pleurait son sort : « Malheur à
moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au
milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur
de l’univers ! » Pierre, au nom de ses compagnons, dira : « Éloigne-toi de moi,
Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Cela nous dit une belle vérité sur
l'appel de Dieu. Le Seigneur n'appelle pas les innocents, les immaculés, les
justes. La vocation n'est pas un appel aux anges. Dieu appelle les pécheurs à
être avec lui, pour les purifier. Et ce n'est qu'après qu'il peut en faire des
instruments pour lui attraper d'autres pécheurs. Même Paul peut dire quelque
chose de semblable au sujet de sa propre vocation en disant : « … il est même
apparu à l’avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je
ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu. »
Mais d’avorton et pécheur, Dieu fera de lui le plus grand évangéliste, porteur
de la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ au monde entier.
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