Témoins de la Résurrection : Le Tombeau Vide.

17 AVRIL 2022
Résurrection du Seigneur — Année C.

Lectures : Ac10, 34a.37-43 ; Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23 ; Col 3, 1-4 ; Jn20, 1-9.

« Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance... » (Actes 10,41)

Un proverbe Sicilien dit : « Le témoignage d'un témoin oculaire vaut mieux que le ouï-dire de cent. » Et un proverbe Ivoirien ajoute : « Il n'y a pas de témoins à un rêve ».

Le plus grand témoin de la Résurrection du Seigneur ce ne sont pas les Apôtres Pierre et Jean, ni Marie-Madeleine. C'est le tombeau vide. Le premier qui a vu le Seigneur sortir de la mort et revenir à la vie, et qui parle plus haut de son triomphe, c'est le tombeau. Il ne pouvait pas le retenir plus longtemps comme annoncé par les Prophètes. Le tombeau a vu la vie triompher de lui. Il a été témoin de la plus grande bataille, la bataille contre les forces du mal. Et de cette bataille, un seul sortit vainqueur, Jésus-Christ notre Seigneur. Victoire ! Victoire ! Victoire ! Jésus est sorti vivant du tombeau. Le tombeau est vide, la vie est restaurée et le Gloria et les alléluias peuvent à nouveau être chantés et plus fort.

« Il y a un double aspect dans le mystère Pascal : par sa mort il nous libère du péché, par sa Résurrection il nous ouvre l’accès à une nouvelle vie. Celle-ci est d’abord la justification qui nous remet dans la grâce de Dieu (cf. Rm 4, 25) "afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle" (Rm 6, 4). Elle consiste en la victoire sur la mort du péché et dans la nouvelle participation à la grâce (cf. Ep 2, 4-5 ; 1 P 1, 3). Elle accomplit l’adoption filiale car les hommes deviennent frères du Christ, comme Jésus lui-même appelle ses disciples après sa Résurrection : "Allez annoncer à mes frères" (Mt 28, 10 ; Jn 20, 17). Frères non par nature, mais par don de la grâce, parce que cette filiation adoptive procure une participation réelle à la vie du Fils unique, qui s’est pleinement révélée dans sa Résurrection. » CEC 654.

Avec une grande solennité, nous célébrons ce jour. Nous ravivons le mystère au-dessus de tous les autres mystères. Le mystère de la vie triomphant de la mort et du péché. Le mystère de la nouvelle création. Le mystère de la nouvelle alliance. Nous sommes renouvelés par le sang que Jésus a versé sur la Croix et qui a donné une nouvelle opportunité de vivre. Dieu, par son Fils unique, a vaincu la mort et nous a ouvert le chemin de l'éternité.

Tout en revivant et en nous réjouissant de ce mystère de la vie, les lectures nous donnent à méditer sur les expériences singulières des témoins oculaires, les Apôtres et Marie-Madeleine, faite premier témoin oculaire de la Résurrection et apôtre auprès des Apôtres.

Dans la première lecture, Pierre, le chef de la congrégation des Douze témoigne de la Résurrection. Il dit à son auditoire que lui et ses compagnons sont témoins de tout ce qui se rapporte à la vie, à la mort et à la résurrection du Christ. Et comme preuve qu'il est bien ressuscité, et que la Résurrection n'est pas un mythe, Pierre ajoute : « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. »

Ce que Pierre souligne ici en insistant sur le fait qu'ils ont mangé et bu avec le Seigneur ressuscité, c'est que la Résurrection n'est pas un mythe. C'est une réalité. Quelque chose de plus important dans le récit de l'apôtre est la mission que les ressuscités leur ont confiée : « Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts... »

L'Evangile nous donne une autre expérience de la Résurrection encore une fois avec une mission. C'est celle de Marie Madeleine. La rencontre de Marie de Magdala avec le Seigneur ressuscité est la rencontre de l'amour. L'amour est ce qui lui a donné d'être parmi les rares personnes qui se sont tenues aux côtés du Seigneur alors qu'il mourait sur la Croix. L'amour est ce qui l'a fait courir vers la tombe alors que tout espoir semblait s'être évanoui pour les autres. Et c'est l'amour qui l'a ramenée au tombeau ce matin du troisième jour. Et son amour sera récompensé. Elle est faite témoin du mystère au-dessus de tous les mystères. Sa première expérience de la Résurrection a été le tombeau vide, la pierre qui a été retirée de l'entrée. La peur que le corps ait été volé l'a amenée à courir pour informer Pierre et les autres. En arrivant au tombeau, ce sera aussi l'expérience des Apôtres. Le Corps n'est plus là. Le tombeau est vide. Et étonnamment, les vêtements funéraires sont silencieux, ne disant rien mais que leur propriétaire n'est plus là. Cela n'appelle qu'à une seule action, celle de Jean : « Il vit, et il crut. »

La résurrection du Seigneur est un acte de foi. C'est l'élément central et l'événement de notre foi. C'est le mystère de la foi que nous chantons à chaque célébration eucharistique : "Le Christ est mort, le Christ est ressuscité, le Christ reviendra."

Tout en professant ce mystère, saint Paul, par son adresse aux Colossiens, nous rappelle ce que nous devons faire, notre mission d'aujourd'hui : « recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. » Le Seigneur n'est plus dans le tombeau. Les réalités d'en bas n'ont pu le retenir. Par conséquent, en tant que ses disciples et croyants, nous ne devrions pas nous concentrer sur les choses d'en bas mais plutôt sur les réalités d'en haut.

La Résurrection, même si elle ne nous déconnecte pas de la terre, nous rappelle que la terre et le tombeau ne sont pas notre destination finale. Le ciel, c'est là où nous allons, c'est ce dont nous avons soif, c'est ce qui doit donner un sens à notre vie. Nous sommes invités à viser une vie sainte. Cela passe par des choses concernant nos affections : Le lieu de notre affection devrait être le ciel. La personne de notre plus grande affection devrait être Jésus. Le matérialisme de ce monde, l'individualisme, le consumérisme et les attractions de ce monde pourraient nous perdre et nous éloigner de notre objectif principal. Nous ne vivons pas pour des possessions matérielles, mais pour la vie éternelle, le ciel. Par conséquent, tout en nous réjouissant en ce jour de la nouveauté de la vie, faisons de Jésus-Christ notre priorité.

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