Touché par la Miséricorde.
24 Avril 2022
Deuxième Dimanche
de Pâques - Dimanche de la Divine Miséricorde — Année C.
Lectures : Ac 5, 12-16 ; Ps 117 (118), 2-4, 22-24, 25-27a ; Ap1, 9-11a.12-13.17-19 ; Jn 20, 19-31.
« Recevez
l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous
maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jean 20, 23)
Un proverbe Allemand
dit : « Dieu pardonne aux pécheurs, sinon son ciel serait vide. » Et un proverbe
Hollandais ajoute : « La plus noble des vengeances c’est de pardonner ».
Le 2ème dimanche
de Pâques, nous célébrons la Miséricorde de Dieu, l'amour débordant qui
pardonne les pécheurs et suscite à la foi les incroyants. Car, sur le bois de
la Croix, alors qu'il était mourant, le Seigneur Jésus a lavé nos péchés avec
son sang et l'eau qui coulait de son cœur transpercé. C'était un acte de
miséricorde. Après sa résurrection d'entre les morts, il s'est montré à ses
disciples et en a fait les instruments de cette même miséricorde. Néanmoins,
certains de ses disciples qui n'ont pas encore fait de rencontre personnelle
avec le Seigneur ressuscité sont encore enfermés dans l'incrédulité et le
scepticisme. Une rencontre personnelle est nécessaire pour les ouvrir à la foi.
Beaucoup d'entre
nous, chrétiens, sommes comme Thomas, des gens qui ont besoin de signes avant
de croire. Pris dans l'empirisme de ce monde, nous ne croyons qu'aux choses
tangibles, palpables et matérielles. Ce qui est hors de contrôle ou au-delà de
nos sens n'est pas accepté. Mais, dans sa grande miséricorde, Dieu attise notre
foi, nous montre sa grâce et nous aide à saisir et à comprendre parfaitement le
mystère que nous célébrons dans la résurrection de son Fils.
Foi et
Miséricorde sont les deux points principaux de la célébration d'aujourd'hui et
du mystère pascal. « La foi est la vertu théologale par laquelle nous croyons
en Dieu et à tout ce qu’Il nous a dit et révélé, et que la Sainte Église nous
propose à croire, parce qu’Il est la vérité même. Par la foi "l’homme s’en
remet tout entier librement à Dieu" (DV 5). C’est pourquoi le croyant
cherche à connaître et à faire la volonté de Dieu. "Le juste vivra de la
foi" (Rm 1, 17). La foi vivante "agit par la charité" (Ga 5, 6).
» CEC 1814.
Le Pape saint Jean-Paul
II, dans une catéchèse sur la miséricorde divine, a dit : « Le Seigneur
ressuscité offre en don à l'humanité, qui semble parfois égarée et dominée par
le pouvoir du mal, par l'égoïsme et par la peur, son amour qui pardonne, qui
réconcilie et ouvre à nouveau l'âme à l'espérance. C'est l'amour qui convertit
les cœurs et qui donne la paix. Combien le monde a besoin de compréhension et
d'accueillir la Divine Miséricorde !
Seigneur, Toi qui
par ta mort et ta résurrection révèles l'amour du Père, nous croyons en Toi et nous
te répétons aujourd'hui avec confiance : Jésus, j'ai confiance en Toi, aies
pitié de nous et du monde entier. » —Pape Saint Jean-Paul II, Message de Regina
Caeli préparé pour le Dimanche de la Miséricorde Divine, 3 avril 2005
La parole de
Dieu, aujourd'hui, parle de l'expérience que nous devons faire de la
miséricorde de Dieu. Elle nous enseigne que la miséricorde est un don que le
Seigneur ressuscité fait aux pauvres pécheurs. Dans la première lecture, Luc,
dans son livre historique des Actes, nous dit que les signes et les prodiges
accomplis par les Apôtres par la grâce du Ressuscité ont amené de nombreuses
personnes à la foi. Un grand nombre de personnes en vinrent à croire au
Seigneur. C'est un signe de joie de voir des gens gagnés à la foi. Ceci,
cependant, était dû aux signes qu'ils ont vus. Parce que, aussi triste que cela
puisse paraître, les êtres humains sont des empiristes. Nous avons besoin de
signes, de prodiges et de miracles avant de nous ouvrir à la foi.
Dans l'Evangile,
une autre expérience de scepticisme et de besoin de signes avant la foi, est
celle de Thomas. Jean rapporte que le soir de sa résurrection, le Seigneur est
apparu à ses disciples, les a réconfortés, leur a apporté la paix et leur a
donné le Saint-Esprit. L'un des Douze, cependant, était absent. Comme le dit le
dicton, "Les absents ont toujours tort." Lorsque ses compagnons lui
racontent leur expérience, Thomas, le grand absent, lève ses doutes et pose ses
conditions pour s'ouvrir à la foi : « Si je ne vois pas dans ses mains la
marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je
ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Thomas est comme
vous et moi : la preuve avant la foi. Ainsi, l'occasion lui sera donnée de
faire sa rencontre personnelle avec le Ressuscité. Huit jours après la première
apparition, le Seigneur réapparaît et cette fois, Thomas devient l'acteur
principal de cette auto-révélation du Christ. « Avance ton doigt ici, et vois
mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois
croyant. » Il voulait toucher. C'est lui qui est touché et transformé. De
sceptique, il est fait croyant : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Thomas est
amené à confesser sa foi et sa profonde confiance dans le Seigneur ressuscité,
"Jésus, j'ai confiance en Toi".
Nous aussi, comme
Thomas, nous sommes invités aujourd'hui à avoir confiance au Seigneur et à
annoncer aux autres que sa Résurrection est une vérité et une grande nouvelle
pour nous tous. Il est ressuscité pour nous conduire dans le cœur de Dieu, dans
sa miséricorde. Comme pourrait le demander saint Jean-Paul II, « Qu’est-ce que
la miséricorde sinon l’amour sans bornes de Dieu, qui, confronté au péché
humain, restreint le sentiment de justice sévère et, se laissant émouvoir par
la misère de ses créatures, se pousse au don total de soi, dans la croix du
Fils... ?
Qui peut dire
qu’il est libre du péché et qu’il n’a pas besoin de la miséricorde de Dieu ? En
tant que personnes de notre époque agitée, oscillant entre le vide de
l’exaltation de soi et l’humiliation du désespoir, nous avons plus que jamais
besoin d’une expérience régénératrice de miséricorde. » - Pape Saint Jean-Paul
II, message de Regina Caeli, 10 avril 1994
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