Dieu de Justice, de Vérité et de Miséricorde.

10 JUILLET 2022.
15ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année C.

Lectures : Dt30, 10-14 ; Ps 68, 14, 17, 30-31, 33-34, 36ab.37 ; Col 1, 15-20 ;Lc 10, 25-37.

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Luc 10,25

Un proverbe hébreu dit : « Le monde est soutenu par trois choses : la justice, la vérité et la paix. Et un proverbe chinois ajoute : « S'il y a de la droiture dans le cœur, il y aura de la beauté dans le caractère.

L’objectif et la fin ultime de notre existence terrestre est la vie en Dieu, la vie éternelle. Cette vie éternelle est une vie de perfection. Mais, livré à soi-même, aucun être humain ne peut atteindre cette perfection. Nous y accèderons seulement par la toute puissante et aimante miséricorde de Dieu. Car le salut est un don de sa miséricorde.  

La miséricorde est l'image de Dieu que nous aimons tous et nous ne voulons le voir que sous cette image et rien d'autre. Pour nous, savoir que Dieu est miséricorde est source de paix. Que, même si nous sommes pécheurs, le Seigneur ne se lasse jamais de nous.

Dans son livre interview avec le journaliste du Vatican Andrea Tornielli intitulé "Le nom de Dieu est miséricorde", le Pape François dit : « La miséricorde est le premier attribut de Dieu. Le nom de Dieu est miséricorde. Il n'y a pas de situations dont nous ne pouvons pas sortir, nous ne sommes pas condamnés à sombrer dans les sables mouvants. » Ainsi, la miséricorde est la façon dont Dieu nous tend la main. Cela exige également que nous reconnaissions notre état de pécheur. Nous pourrions dire que le péché humain est ce qui donne sens et existence à la miséricorde de Dieu. Néanmoins, le Dieu qui a la miséricorde comme son plus grand attribut a aussi la justice et la vérité pour attributs. Le Pape François pourrait dire : « La miséricorde ne s'oppose pas à la justice, mais exprime plutôt la manière dont Dieu tend la main au pécheur, lui offrant une nouvelle chance de se regarder, de se convertir et de croire. » En Dieu, la miséricorde va de pair avec la justice, la vérité et l'amour. Le Dieu qui est Miséricorde est aussi Justice et Vérité. Dans son amour, mais aussi sa grande justice, il a donné à son peuple la Loi à suivre et à observer fidèlement.

Dans son quatrième et dernier sermon au peuple avant son entrée dans la Terre Promise, Moïse parle de la Loi du Seigneur, des commandements qu'il a donnés pour leur vie et des relations harmonieuses avec lui et entre eux. À travers les paroles de Moïse, nous lisons que le Seigneur tient beaucoup à la droiture de son peuple. Il veut qu'ils gardent ses commandements et ses statuts de tout leur cœur et de toute leur âme.

Ces exhortations de Moïse s'appliquent aussi à vous et à moi. Le Seigneur qui nous a créés par amour et qui nous rachètera par miséricorde veut que nous soyons justes. Il valorise beaucoup, la justice et la droiture humaine. Et pour cette raison, il a mis en nous sa Loi. Les ordonnances et lois divines ne sont pas hors de notre portée. Elles sont inscrites dans nos cœurs. Faire le bien et éviter le mal est à la portée de l'homme et le fruit de décisions personnelles. Et le jugement de Dieu sur nous sera en accord avec nos choix et nos décisions.

Dans la deuxième lecture, à travers son grand hymne christologique, Paul nous dit qui est le Christ Jésus et ce qu'il a fait. Le Seigneur, dit l'Apôtre, est l'image visible du Dieu invisible. Donc, si nous convenons que Dieu est Miséricorde, le Christ est l'image tangible de la miséricorde de Dieu. Si nous voyons Dieu comme juge divin et source de toute justice et droiture, le Christ Jésus est l'incarnation de cette justice, « le premier-né, avant toute créature ». Ensuite, à propos de la mission du Seigneur, Paul dit : il a créé toutes choses ; il soutient toutes choses ; il rachètera ou réconciliera toutes choses. Car il a la primauté, en tant que tête, sur toutes choses. Christ est le Juge Suprême. Il jugera tout en justice et en vérité.

L'Evangile s'ouvre par une belle question qui doit nous conduire à découvrir la miséricorde et la justice de Dieu en action. « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » La question du docteur de la Loi à Jésus. Assez étrange la position de celui qui pose la question, un docteur de la Loi. Celui qui est censé en savoir beaucoup sur la droiture et traiter des questions de la justice selon la Loi. Mais cela nous enseigne que personne n'est jamais assez juste ou bien alerte en termes de droiture. Nous avons tous encore quelque chose à apprendre. Que devons-nous faire pour être juste ?

Le Seigneur commence à répondre par la base : la fidélité à la Loi. Le Seigneur le conduit à dire de lui-même ce que la Loi enseigne comme voie vers la perfection : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » C'est le premier pas. Mais pas assez. Quelque chose de plus doit être fait. Et cette chose de plus s'appelle la miséricorde, la compassion et l'amour.

Beaucoup de gens aujourd'hui sont très bons en ce qui concerne la Loi. Nous ne pouvons rien trouver à leur reprocher en termes de justice et de fidélité à la Loi. Mais leur observance de la Loi ne va pas au-delà de la lettre. Ils sont justes et c'est tout. Ne leur demander pas d'être bons. C'est au-delà de leurs agendas.

Le Seigneur, répondant au docteur de la Loi, nous dit que la justice seule ne suffit pas pour le salut. Le respect fidèle des règles est bon mais pas suffisant sans la compassion. La parabole du Bon Samaritain nous est donnée, à vous et à moi, pour nous enseigner ces deux éléments que sont la Justice et la Miséricorde.

Gardons vivante à l'esprit la question qui a conduit à cette parabole : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » La vie éternelle ne concerne pas seulement l'observance de règles mais aussi des actions concrètes. Nous pourrions être comme le Prêtre ou le Lévite plus préoccupés par le ritualisme ou faire un pas au-delà pour être le Samaritain, celui qui se sent concerné par les nécessiteux.

Notre monde ne changera pour devenir parfait pas par le biais du légalisme ou des législations. Combien de lois sont votées contre le vol, l'avortement, la corruption, les abus sexuels, les meurtres, les viols, le terrorisme, les coups d'État, etc. ? Mais la vérité est que ces choses sont encore plus que réelles et pétillantes. Les législateurs et les personnes chargées de mettre en œuvre les règles sont même les pires sujets de ces règles. Les seules choses qui puissent apporter un peu de réconfort dans un monde corrompu par le péché sont la compassion et l'amour. Les voleurs de paix et de vie sont toujours à l'œuvre. Seuls les instruments de l'amour et de la compassion peuvent les arrêter.

Soyons les nouveaux Samaritains de notre monde et de notre société en agonie. Combinons dans nos vies justice et compassion. C'est ce qu'est notre Dieu. En sortant de la célébration d'aujourd'hui, fais de toi un bon voisin des souffrants et des nécessiteux. Ne te demande pas qui est ton prochain, mais fais-toi plutôt le prochain de l’autre, le bon voisin de tous et pour tous. Car, peu importe qui vous êtes et ce que vous faites, nous sommes tous responsables de la vie de chacun. Et Dieu dans sa grande justice nous en demandera des comptes.

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