La Vanité de ce Monde.
31 JUILLET 2022.
Dimanche, 18ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année C.
Lectures : Qo1, 2 ; 2, 21-23 ; Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc ; Col 3,1-5.9-11 ; Lc 12, 13-21.
« Gardez-vous
bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne
dépend pas de ce qu’il possède. » Luc 12,15
Un proverbe Bantou
dit : « La vie est vanité ». Et un proverbe Népalais ajoute : « La vanité
fleurit mais ne porte pas de fruit. »
Être riche
de ce qui compte pour Dieu, voici le message intérieur de la liturgie de ce 18e
dimanche du Temps Ordinaire. La vie en Dieu exige que nous fassions de lui
notre priorité et que nous accordions plus de prix aux vertus célestes qu'aux
choses terrestres. Accumuler des trésors ici-bas pour nous-mêmes et oublier les
réalités célestes est une sorte de folie. Et malheureusement, nombreux d'entre
nous sont pris dans la folie de l'accumulation et de la mondanité. Pour nous,
la richesse signifie posséder le monde entier et toutes les choses créées.
Beaucoup de gens ne respirent que les possessions, les richesses et
l'accumulation. Mais quand notre vie se termine, rien de ce pour quoi nous
avons peiné ne descend avec nous dans la tombe. Même si certains sont enterrés
avec des cercueils dorés et revêtus de perles et de vêtements coûteux, tout
cela ne fera que se transformer en nourriture pour les termites.
Les lectures
d'aujourd'hui sonnent un avertissement sévère et un appel pour vous et moi à
penser à ce qui compte vraiment dans cette vie et à le valoriser par-dessus
tout.
Le sage Qohèleth,
avec sa manière poétique, nous fait chanter : « Vanité des vanités, tout est
vanité ! » Et il a raison dans son observation. Nous nous donnons beaucoup
de peines ; nous entreprenons de nombreuses choses difficiles pour les
possessions matérielles, la mondanité et le plaisir. Mais un jour, nous mourons
et rien de tout cela ne nous suit dans la solitude de la tombe. Qohèleth
interroge : « En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de
tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ? » Tous nos
labeurs sont vides de sens et sans profit si nous peinons sans Dieu. Dieu seul
donne un sens à nos efforts et si ce que nous possédons est utilisé en accord
avec sa volonté divine alors tout devient significatif. En conclusion, ce qui
se fait sans Dieu est vanité. Ce qui est fait avec Dieu a un sens.
Saint Paul peut donc,
dans la seconde lecture, faire cet appel : « si donc vous êtes ressuscités avec
le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis
à la droite de Dieu. » En tant que chrétiens, les choses du ciel, les
vertus divines et la volonté de Dieu devraient être notre priorité. Dieu par-dessus
tout. « Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre : débauche,
impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une
idolâtrie. Plus de mensonge entre vous... » Et nous pouvons ajouter, arrêtez
de vous mentir à vous-même. Votre argent ne vous sauvera pas ; votre pouvoir
non plus ; ni le plaisir... Ce sont toutes des choses passagères. Si le plaisir
suffisait pour le salut, Épicure serait encore en vie. C’est de l’idolâtrie et
de la folie de s’appuyer sur des choses éphémères.
Le Seigneur
Jésus, à travers la parabole du riche stupide, nous enseigne le piège du
matérialisme. Nous pensons souvent qu'avoir tout ce dont nous avons besoin, des
portefeuilles très chargés et des millions sur nos comptes bancaires sont l'assurance
d'un avenir. Certains comptent uniquement sur l'hérédité. En donnant la
parabole de l'homme riche, le Seigneur nous dit qu'il faut plutôt valoriser les
réalités célestes car celles de la terre sont utiles juste pour le temps que
nous sommes encore en vie. Une fois morts, elles vont à un autre qui n'a pas
souffert pour les gagner. Ainsi, la question à l'homme riche : « Insensé, cette
nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura
? »
La parabole, au
lieu d'être une condamnation des richesses et des possessions matérielles, nous
enseigne qu'il y a un grand contraste entre nos projets humains et les projets
de Dieu. Par conséquent, nous devrions toujours être assez intelligents pour planifier
avec Dieu plutôt que seuls et pour nous-mêmes. Ce n'est pas une mauvaise chose
d'être riche ou de travailler dur pour des possessions matérielles. Mais le
mal, c'est quand nous ne comptons que sur ces choses matérielles pour la vie et
la sécurité. La vie elle-même vaut plus que l'argent. L'amour et l'amitié avec
les nécessiteux assurent plus le paradis que la richesse ne peut assurer la
vie. Combien de riches sont morts ces deux dernières années de la pandémie de la
COVID-19 ? Pourquoi tout ce qu'ils possédaient n’a-t-il pas pu les sauver ?
Il m'est arrivé,
dans une discussion avec un confrère de réfléchir sur la réalité de cette
pandémie. Les pays pauvres et les pauvres semblent avoir été moins infectés que
les pays riches et développés ou du 1er monde où les sciences et la médecine
sont plus avancées. Malgré tous leurs biens et leurs systèmes de santé, ils
sont morts par milliers et par milliers. Et ce qui était leur assurance, leur
possession, appartient aujourd'hui à quelqu'un d'autre ou aux banques. Cela doit
nous donner une leçon de vie. Tu es riche ! Bien ! Mais la vie ne dépend pas
seulement de tes richesses. Cela dépend avant tout de Dieu.
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