L'Hospitalité.
17 JUILLET 2022.
16ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année C.
Lectures : Gn18, 1-10a ; Ps 14 (15), 2-3a, 3bc-4ab, 4d-5 ; Col 1, 24-28 ; Lc10, 38-42.
« Jésus
entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. » Luc 10,38
Un proverbe Juif
dit : « L'hospitalité est une forme de culte. » Et un proverbe Amérindien
ajoute : « Quand il y a une vraie hospitalité, peu de mots sont nécessaires. »
Il y a un dicton
: « Celui qui accueille un prophète reçoit la récompense d'un prophète. Celui
qui accueille un roi reçoit la récompense d'un roi. » L'hospitalité n'est
jamais une perte ou un gaspillage d'opportunité et de temps. Elle est toujours
récompensée. De loin, c'est une forme d'investissement sûr. La bonté et la
gentillesse que vous montrez aux autres vous reviennent comme une bénédiction.
Le mot
hospitalité fait référence à l'accueil et à la cordialité, à la manière
chaleureuse et généreuse de traiter des invités, des visiteurs ou des étrangers.
C'est la disposition intérieure à faire en sorte que quelqu'un se sente
accueilli dans un environnement étranger ou inhabituel.
Au sujet de
l'hospitalité, le Magistère de l'Église dit : « Le Concile de Trente dans sa
vingt-cinquième session, cap. VIII, De Ref., enjoint "à tous ceux qui
détiennent des bénéfices ecclésiastiques, soit séculiers, soit réguliers, de
s'habituer, dans la mesure de leurs revenus, à exercer avec empressement et
bienveillance l'office d'hospitalité, si fréquemment recommandé par les saints
Pères. ; étant attentifs à ce que ceux qui chérissent l'hospitalité reçoivent
le Christ dans la personne de leurs hôtes". Cela résume l'enseignement et
la tradition de l'Église en matière d'hospitalité. »
Dans un article
en ligne publié le 6 octobre 2015, intitulé "Le besoin d'hospitalité -
selon le Pape François", l'auteur Linda Kracht a demandé : "Qu'est-ce
que l'hospitalité ?" Et elle a répondu : « Cela doit être assez important
car cela est mentionné à la fois dans la Bible et dans le Catéchisme !
L'hospitalité est traditionnellement définie comme l'accueil et le
divertissement chaleureux et généreux d'invités, de visiteurs ou d'étrangers.
Mais il faut qu'il y ait plus que cela pour qu'on en parle dans la Bible. L'hospitalité
est mesurée par le degré de gentillesse que nous montrons aux autres, y compris
les étrangers. C'est notre façon de les traiter. C'est l'accueil que nous
réservons à la présence et/ou à l'approche de quelqu'un - même si cela nous met
mal à l'aise. C'est notre volonté d'écouter les histoires des autres sur leur
vie, leurs difficultés et leurs problèmes. Nous sommes disposés à nous abstenir
de les renvoyer pour quelque raison que ce soit, même lorsque leurs vêtements
ou leurs attitudes suggèrent des dépendances ou des problèmes. L'hospitalité a
été modelée pour nous par le Bon Samaritain qui s'est plié en quatre pour aider
l'homme blessé même si c'était socialement inapproprié de le faire. »
Les lectures, en
ce seizième dimanche du temps ordinaire, sont un cantique sur l'hospitalité et
un appel pour vous et moi à pratiquer cette grande vertu, ainsi que l'attitude
d'écoute. Dans la première lecture, il nous est donné de réfléchir sur
l'hospitalité qu'Abraham a témoignée au Seigneur qui lui est apparu sous la
forme de trois visiteurs. Nous lisons : « Abraham leva les yeux, et il vit
trois hommes qui se tenaient debout près de lui. » Il courut vers eux et
les invita à ne pas passer sans se reposer et se rafraîchir. Cet acte d'Abraham
fut récompensé par une promesse divine : « Je reviendrai chez toi au temps fixé
pour la naissance, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. »
L'hospitalité d'Abraham lui a ouvert la grâce de la paternité et de la
maternité à sa femme Sarah. Comme le chante le psalmiste, « Celui qui se
conduit parfaitement, qui agit avec justice séjournera sous ta tente… » Avec
Dieu, nos actes de justice sont toujours récompensés.
L'Evangile nous
donne un autre exemple d'hospitalité, celui de Marthe accueillant le Seigneur.
L'évangéliste Luc nous dit que le Seigneur Jésus a visité la maison de deux
sœurs, Marthe et Marie. L'une, Marie, était une étudiante assidue, assise aux
pieds du Seigneur, écoutant tout ce qu'il dit, tandis que l'autre, Marthe,
s'est révélée être une servante dévouée, occupée dans les affaires de la maison
et dans la cuisine cherchant comment faire plaisir à l'invité spécial. Alors
une demande de Marthe au Seigneur soulèvera une réflexion tout à fait
discutable : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire
seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Elle a demandé que le Seigneur ordonne
à sa sœur de venir l'aider.
Marthe ne faisait
pas de bêtises ou quelque chose de moins important. Marie n'était ni oisive,
assise paresseusement. Elles étaient toutes les deux occupées, l'une dans
l'attitude d'écoute, l'autre dans l'attitude hospitalière. La réponse de Jésus
à Marthe n'était pas une sorte de dénigrement de l'effort de Marthe. Il lui disait
qu'elle devait d'abord être servie par le Sauveur avant de pouvoir
effectivement servir le Sauveur. L'hospitalité ne doit pas être dissociée de l'attitude
d'écoute. Ce sont deux vertus divines que nous devons cultiver.
Dans nos vies de
chrétiens, nous devrions tous avoir une portion de Marie et une portion de
Marthe. Soyez occupé à faire le bien, et soyez également occupé à écouter le
Seigneur. Car le premier à être hospitalier avec nous et à nous apprendre à
être hospitalier avec les autres, c'est le Seigneur. Il nous accueille dans son
amour, nous purifie, nourrit nos besoins, et nous envoie ainsi accueillir,
servir et nourrir les besoins des autres. Pour parler du Bon Samaritain de
l'Evangile de dimanche dernier, Jésus est le Bon Samaritain par excellence qui
brise toutes les règles et interdits pour nous atteindre, pauvres pécheurs.
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