L'Humilité, la Vertu des Enfants de Dieu.
28 AOÛT 2022.
Dimanche, 22ème Semaine du Temps Ordinaire — Année C.
« En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » Luc 14,11
Un proverbe Coréen dit : « Vise haut dans ta carrière mais reste humble dans ton cœur. » Et un proverbe Indonésien ajoute : « Pour être un homme intelligent, il faut être humble. »
L'une des vertus les plus bibliques qui définit le plus notre relation avec Dieu et avec les autres est l'humilité. Les Écritures la présentent comme la vertu des grands, la vertu des enfants de Dieu, la vertu qui ouvre aux bénédictions et donc aux lieux célestes.
Nous vivons dans un monde et dans des sociétés qui tiennent en grande estime le MOI et conduisent ainsi à l'orgueil, à l'envie et à l'idolâtrie du SOI. Pour le culte du soi, beaucoup de gens peuvent sacrifier tout et n'importe quoi. Et nous rendons difficile de voir les autres être bénis alors que nous ne le sommes pas. La jalousie et l'envie sont les pires péchés de ceux qui n'ont pas l'humilité d'accepter que les autres puissent faire plus et mieux qu'eux.
Le Catéchisme, parlant de la vie dans le Christ, avec le 10e Commandement, dit : « L’envie représente une des formes de la tristesse et donc un refus de la charité ; le baptisé luttera contre elle par la bienveillance. L’envie vient souvent de l’orgueil ; le baptisé s’entraînera à vivre dans l’humilité : C’est par vous que vous voudriez voir Dieu glorifié ? Eh bien, réjouissez-vous des progrès de votre frère, et, du coup, c’est par vous que Dieu sera glorifié. Dieu sera loué, dira-t-on, de ce que son serviteur a su vaincre l’envie en mettant sa joie dans les mérites des autres (S. Jean Chrysostome, hom. in Rom. 7, 3 : PG 60, 445). » CEC 2540
Les lectures d'aujourd'hui sont un appel à cette vie en Christ, à une véritable imitation de Notre Seigneur par la vertu de l'humilité. Le Sage, dans la première lecture, prodigue quelques conseils qui pourraient nous aider à vivre en enfants de Dieu. Il dit : « Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. » L'humilité est une belle et grande vertu qui nous ouvre aux bénédictions de Dieu. L'humble s'ouvre à Dieu et est disposé à recevoir de lui, tandis que l'orgueilleux, parce qu'il est plein de lui-même, ne laisse aucune place à la grâce d’opérer en lui. L'humilité donne à l'homme d'être comme un verre vide où quelque chose peut être ajouté, ouvert pour apprendre et recevoir. Les gens arrogants et fiers d’eux-mêmes sont des verres pleins, remplis d'autosuffisance. Rien ne peut alors leur être ajouté.
« L’humilité, pourrait dire François Varillon, dans son œuvre “L’Humilité de Dieu”, est l’aspect le plus radical de l’amour. La Pauvreté, entendue en un sens tout spirituel, n’en est pas le parfait synonyme. » La véritable humilité est souvent observée chez les pauvres. Mais le Sage nous dit que cela ne doit pas être seulement pour les pauvres et les impuissants ou les marginalisés. Il dit : « Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. »
Dans l'Evangile, le Seigneur Jésus nous dit comment l'humilité peut et doit être vue dans notre vie quotidienne, dans les choses fondamentales que nous faisons. De manière simple, il exhorte ses disciples à être toujours désireux de prendre la dernière place. Il dit, à travers la parabole des invités au banquet de Noces : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place…»
Le banquet est une image commune et très chère au Seigneur pour parler du Royaume de Dieu. En tant que ses disciples, nous sommes tous invités au banquet. Notre attitude doit alors être celle d'une grande humilité, ne pas envier ou désirer les places d'honneur ou la première place mais plutôt faire le choix de la simplicité et du service.
Le Seigneur insiste sur cette question d'humilité comme moyen d'être admis dans la présence de Dieu et il semble nous dire que ceux qui manquent d'humilité dans leur conduite, les hautains et les arrogants, récoltent l'humiliation.
Outre l'appel à l'humilité, l'autre message est un appel à agir sans attendre aucune gratification ou louange humaine. « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Nombreux sont ceux qui ne peuvent rien faire sans rien attedre en retour. En tant que purs calculateurs, toutes leurs actions et tous leurs gestes sont intéressés. S'ils donnent A, c'est qu'ils s'attendent à recevoir B. Comme pour dire, je t'invite à déjeuner pour que tu m'invites à dîner. Ce à quoi nous sommes appelés, en tant que chrétiens, c'est un service désintéressé et surtout à nous rendre serviteurs des nécessiteux et des plus vulnérables de nos frères et sœurs. C'est à ce prix seulement que nous pourrions rêver d'être accueillis dans la présence de Dieu et à son banquet d'amour.
La Lettre aux Hébreux nous dit qu'en embrassant la foi au Seigneur Jésus, nous sommes entrés dans la nouvelle Jérusalem, la présence du Dieu vivant. Notre vie, par conséquent, devrait être celle de personnes qui ont vu Dieu et vivent dans sa grâce et sa présence. Notre Dieu n'est pas un Dieu mystérieux et inaccessible. C'est plutôt un Dieu qui se rend accessible quand l’un s'ouvre pour aller vers les pauvres et les nécessiteux, un Dieu qui aime l'humilité et trouve ses délices dans les humbles et les simples. Puissions-nous faire de l'humilité, de la simplicité et de la joie notre mode de vie.
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