Promesse et Foi.

7 Août 2022.
Dimanche, 19ème Semaine du Temps Ordinaire — Année C.

Lectures : Sg 18, 6-9 ; Ps 32 (33), 1.12,18-19,20.22 ; He 11, 1-2.8-19 ; He 11, 1-2.8-12 ; Lc 12, 32-48.

« La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. » He 11,1

Un proverbe Hongrois dit : « Une promesse est un beau mot, si elle est tenue, alors tout va bien. » Et un proverbe Japonais ajoute : « Les œufs et les promesses se brisent facilement. »

Il y a deux semaines, en parlant de la prière, nous disions qu'en tant que chrétiens, nous vivons par les vertus théologales de la foi, de l'espérance et de l'amour. C'est par la grâce de ces vertus que nous nous rapprochons de Dieu et que nous comptons sur lui.

La parole de Dieu, en ce 19e dimanche du Temps ordinaire, met l'accent sur deux de ces vertus, la foi et l'espérance. Elle parle de promesse, de l'assurance de l'accomplissement de ces promesses et du respect de ces promesses par le peuple.

Une promesse en elle-même est un appel à l'espérance. Et la foi est ce qui nourrit et maintient vive cette espérance. Investi d'une foi ferme et d’une forte espérance, on ne craint rien. Sans la foi, personne ne peut avoir d'espérance. Et sans espérance la vie perd sa saveur.

On pourrait alors être tenté de se demander, qu'est-ce que l'espérance ? Et qu'est-ce que la foi ? La réponse est bien donnée dans les lectures. L'auteur du livre de la Sagesse raconte l'histoire d'Israël comme un appel à l'obéissance et l'accomplissement d'une promesse. Le Seigneur a promis une terre à son peuple et pour réaliser cette promesse, il a puni de grandes nations devant eux et a vaincu leurs ennemis. Les événements qui ont entouré la Pâque en Égypte en sont la preuve. Par contre, ce qu'il demandait à son peuple, c'était l'obéissance, un acte de foi envers lui, et dans la promesse. La lecture du passé donne au peuple le courage d'espérer en un avenir meilleur. Si Dieu a été fidèle à ses promesses dans le passé, combien plus le sera-t-il dans le présent ? La foi et l'obéissance doivent donc être la réponse au Seigneur.

La lettre aux Hébreux vient avec la définition biblique la plus belle et la plus détaillée de la foi. Nous lisons : « La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. »  Comme nous pouvons le constater, la foi ne peut se définir par elle-même sans l’espérance. Car, la foi authentique est attachée à une promesse. C'est parce que Dieu nous a fait une promesse de vie que nous avons solidement enraciné notre foi en lui. Et la lettre aux Hébreux peut donner l'exemple d'Abraham, notre ancêtre dans la foi. « Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. » Abraham l'a fait parce qu'il savait que celui qui lui avait fait la promesse d'un pays et d'une descendance nombreuse était fidèle à son alliance. Il a agi par la foi, et non par la vue. Et la foi d'Abraham n'était pas sans épreuves et défis.

Quand on est fermement enraciné dans sa foi, on ne craint rien. Même les incertitudes de la vie deviennent une raison pour une plus grande confiance et un abandon à la volonté de Dieu. Ainsi, le Seigneur Jésus, dans l'Evangile, peut commencer par exhorter : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. » Dieu se plaît à donner à ceux qui croient en lui et placent leur espérance en lui seul, tout ce qui est nécessaire à leur vie. Rappelons-nous l'exhortation du dimanche dernier : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » La vanité de ce monde, l'avidité pour les possessions et le matérialisme ne sont pas l'assurance d'une vie sans fin. La foi, l'espérance, l'obéissance à la volonté de Dieu et l'amour sont ce qui assure la vie. Au fil de l'exhortation, le Seigneur nous dit que notre priorité devrait être de stocker nos trésors au ciel. Et ce n'est que par la foi, l'espérance et la charité ou l'aumône que l'on devient riche aux réalités célestes.

Nous sommes de simples intendants de la propriété de Dieu. Par conséquent, nous devons nous comporter comme des personnes chargées de quelque chose dont elles seront tenues responsables. C'est-à-dire utiliser tout ce que nous possédons en accord avec la volonté de Dieu et être attentif à notre comportement et à nos actions. Une autre attitude de foi dans le Seigneur est d'être vigilant. Ainsi, l'exhortation : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. » Dans la foi et avec une ferme espérance, nous sommes appelés à être toujours prêts pour le Seigneur lorsqu'il viendra sauver son peuple et apporter la libération à toute la création. L'image d'Abraham et des ancêtres qui ont gardé la fidélité au Seigneur doit nous inspirer dans tout ce que nous faisons et à chaque instant de notre vie.

Trois choses pourraient être l'exigence du Seigneur pour nous en ce 19ème dimanche, et aussi pour notre vie de chrétiens : la foi, l'espérance dans l'accomplissement des promesses de Dieu et la vigilance. Et en outre, nous devons garder vivace cet avertissement du Seigneur : « À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. » Dieu nous a fait de nombreuses promesses auxquelles il a toujours été fidèle. Il nous a témoigné son amour infini et fait de nous les intendants de sa création… Pour tout cela, il exigera de nous un compte rendu fidèle.

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