La Perfection, une Vocation.

29 Janvier 2023.
4ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A.

Lectures : So 2, 3 ; 3, 12-13 ; Ps 145 (146), 7, 8, 9ab.10b; 1 Co 1, 26-31 ; Mt 5, 1-12a.

« Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien... » 1 Co 1, 26

Un proverbe Hébreu dit : « Celui qui n’a pas goûté au péché ne se qualifie pas pour la sainteté. » Et un proverbe Latin ajoute : « Aucun homme n’acquiert la perfection d’un seul coup. »

Il y a une sorte d’appel universel ou de vocation pour chacun de nous. Nous sommes appelés à la perfection. La sainteté est notre vocation. Dieu veut que nous soyons tous saints. Mais l’accomplissement de cette vocation reste un chemin que chacun doit entreprendre chaque jour et dans ses efforts ordinaires.

Selon les enseignements de l’Église, l’appel à la sainteté est souvent appelé la vocation universelle ou parfois la vocation première. Cela est pour chacun d’entre nous. Bien que cette vocation soit donnée surnaturellement au baptême, qui greffe littéralement le chrétien dans le corps du Christ, Dieu invite chaque être humain à une vie de sainteté. Le Catéchisme dit : « "L’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur rang et leur état" (LG 40). Tous sont appelés à la sainteté : "Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait" (Mt 5, 48) : Les fidèles doivent appliquer les forces qu’ils ont reçues selon la mesure du don du Christ, à obtenir cette perfection, afin qu’...accomplissant en tout la volonté du Père, ils soient avec toute leur âme voués à la gloire de Dieu et au service du prochain. Ainsi la sainteté du peuple de Dieu s’épanouit en fruits abondants, comme en témoigne avec éclat l’histoire de l’Église par la vie de tant de saints (LG 40). » CEC 2013.

Le Seigneur Jésus est venu, non seulement pour montrer le chemin vers cette perfection, mais aussi pour être notre modèle et notre mentor dans la perfection. Dans ses enseignements, il se présente comme l’incarnation de cette perfection, la sainteté qui s’est faite Homme pour que les hommes deviennent saints.

Le chef-d’œuvre des enseignements du Seigneur sur la perfection est le sermon sur la montagne. Il est articulé en trois points : moral, spirituel et humain. Le Seigneur nous enseigne que l’on peut devenir parfait en suivant une position morale forte et ferme. On peut devenir parfait grâce à une vie spirituelle bien enracinée. Et on peut devenir parfait en étant un être humain entier et équilibré. La sainteté est un appel adressé aux êtres humains, aux personnes pleinement morales, spirituelles et humaines.

L’Evangile d’aujourd’hui, à travers les Béatitudes, dresse le portrait de l’homme moralement parfait. Le premier moralement parfait est Jésus lui-même. C’est lui que nous sommes appelés à imiter en vivant la vie béatifique. L’homme à la morale ferme a huit qualités. Il est pauvre en esprit. Il est doux. Il pleure l’injustice. Il a faim et soif de justice. Il est miséricordieux. Il a un cœur pur. C’est un artisan de paix. Et enfin, il est prêt à subir la persécution pour le bien et la justice. Si l’on n’a pas ou ne nourrit pas ces qualités, on ne peut pas prétendre être un bon chrétien ou quelqu’un qui est en excursion vers la perfection.

Notre monde, malheureusement, grandit d’imperfection en imperfection parce que l’être humain hait tout ce qui ressemble à un appel moral et qui demande des sacrifices. Les gens trouvent tellement humiliant de parler d’humilité, de douceur, de pauvreté de cœur, de paix, de patience... Ils disent que ce sont des attitudes de lâches. Alors que pour notre Dieu, l’humilité est la vertu des grands.

La première lecture peut insister : « Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays, qui accomplissez sa loi. Cherchez la justice, cherchez l’humilité : peut-être serez-vous à l’abri au jour de la colère du Seigneur. » Les gens arrogants et orgueilleux ou hautains n’ont pas le temps de chercher Dieu. Et parce qu’ils n’ont pas de temps pour Dieu, ils n’ont pas non plus de temps pour leur prochain.

Paul, dans la deuxième lecture, dans sa première adresse aux Corinthiens nous dit que Dieu a choisi les faibles du monde. L’Apôtre des Gentils dit : « ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est ; ainsi aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu... » Voici la voie de Dieu. C’est la voie de Jésus, la voie des Béatitudes. Personne ne peut être parfait en dehors de cette façon. Il n’y a pas de sainteté sans vie selon les Béatitudes. En tant que chrétiens, nous devrions faire de ces huit bénédictions notre Vade-mecum car elles sont la feuille de route pour la vie en Dieu.


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