Le Bon Homme.
5 Février 2023.
Dimanche, 5ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : Is 58, 7-10 ; Ps 111 (112),.4-5, 6-7, 8a.9 ; 1 Co2, 1-5 ; Mt 5, 13-16.
Un proverbe Amérindien
Pueblo dit : « Un homme bon ne prend pas ce qui appartient à quelqu’un d’autre.
» Et un proverbe Chinois ajoute : « Un homme bon de plus sur terre vaut mieux
qu’un ange supplémentaire au ciel. »
« Faites du bien
toujours. Faites du bien à tous. Du mal, jamais à personne... » (Don Orione)
J’ai regardé une série Américano-mexicaine sur Netflix (Señora Acero) et l’un
des acteurs s’appelait 'El Bueno' (le bonhomme). Une chose qui a attiré mon
attention à son sujet était sa définition d’être bon et ce qu’il était capable
de faire pour l’amour de Dieu et du bien. Il est même mort dans une guerre qui
n’était pas la sienne juste en étant bon et en défendant les pauvres et les
opprimés Sara Aguilar et son fils Salvador Acero. Il était prêt à faire du bien
à tous. Faire toujours le bien. Et sans compter le prix. La vie d’El Bueno
correspond aux paroles de Don Orione que nous avons citées plus tôt : faites
toujours le bien et à tous. Nous apprenons à travers le témoignage d’El Bueno
que l’on ne devient lumière qu’en étant bon et en faisant le bien. Les
malfaiteurs sont remplis de ténèbres et leur vie elle-même est une source
d’obscurité.
La parole de
Dieu, en ce 5ème dimanche du Temps Ordinaire A est une exhortation sur la bonté
et la lumière. Chaque chrétien est appelé à être une lumière dans le monde. Le
Seigneur, par l’intermédiaire du prophète Isaïe, dit à son peuple que la seule
façon d’avoir une vie brillante et attrayante est d’être une personne de bien,
un cœur charitable et serviable. Alors il dit : « Partage ton pain avec celui
qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu
verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière
jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. » Le salut et la
justification ne sont rendus effectifs et possibles que par la charité et la
bonté. Don Orione peut dire : « La charité et seulement la charité sauvera le
monde. » Par conséquent, faire le bien toujours et à tous est le chemin vrai et
efficace vers le salut.
L’Evangile élève
notre obligation chrétienne : être le sel et la lumière du monde. Nous sommes
toujours dans le Sermon sur la montagne. Et ici, le Seigneur ouvre la dimension
humaine de la perfection. Le Seigneur dit : « Vous êtes le sel de la terre... Vous
êtes la lumière du monde... » C’est ce que nous sommes appelés à être, sel et
lumière. Nos vies doivent inspirer et illuminer.
Ceux qui aiment
cuisiner ou même chacun d’entre nous, parce que nous aimons manger, connaissent
l’importance du sel dans un repas. Un régime non assaisonné peut difficilement
être mangé. Si l’excès de sel est péjoratif pour la santé, son absence n’est
pas bien appréciée non plus, sauf pour ceux sous prescription sans sel. Et le
sel ne peut pas être caché lorsqu’il est ajouté à un repas. C’est facilement
remarqué.
Il va aussi
semblable avec la lumière. Nous avons tous peur des ténèbres. Tous nos démons
se lèvent quand il y a de l’obscurité. La lumière est nécessaire pour la
sécurité, le contrôle, le bonheur et la paix. Quelqu’un, un jour a demandé
pourquoi les boîtes de nuit sont toujours ouvertes la nuit et avec une lumière
sombre. La réponse est simple. Parce que les démons aiment l’obscurité. Le
masque des ténèbres permet d’agir autrement qu’à soi-même. Et quelqu’un a écrit
: « Les ténèbres cachent des choses. On est plus enclin à approcher une femme
la nuit dans une pièce bondée avec de la musique forte qu’en plein jour dans un
café tranquille. C’est parce que la conscience de soi est faible ou complètement
absente. » Les ténèbres ouvrent aux désirs sombres tandis que la lumière
appelle à la conscience.
Le Seigneur Jésus
dans l’Evangile d’aujourd’hui insiste sur ces deux impératifs de notre identité
chrétienne : le sel et la lumière. C’est-à-dire qu’il faut donner de la saveur,
et révéler. Le but du sel et de la lumière est de préserver et d’illuminer, et
c’est ce que nous sommes appelés à faire. Nos sociétés et le monde sont devenus
un champ de bataille de toutes sortes de maux. En tant que chrétiens, nous
sommes exhortés à servir de conservateurs, arrêtant la décadence morale dans
notre monde infecté par le péché. C’est un merveilleux privilège que le
Seigneur nous donne d’être le sel de la terre. Être différent et faire sentir
aux autres notre présence. Là où il y a de la corruption, apporter et inspirer
la justice. Et le Seigneur termine en nous disant les conséquences de la perte
de goût. Le péché peut nous conduire à être sans saveur. Nous pouvons perdre
notre salinité. Lorsque le sel est contaminé, il devient corrosif et toxique.
Malheureusement, beaucoup d’entre nous, chrétiens, se sont révélés plus
toxiques que savoureux. Dans certains endroits, la corruption est l’œuvre de chrétiens
et de bons pratiquants.
Notre autre
obligation est d’être lumière. Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes la
lumière du monde. » Si, en tant que sel, nous sommes exhortés à être le
contrepoids de la puissance du péché, en tant que lumière, nous sommes exhortés
à éclairer, à rendre visible et à révéler. Il ne suffit pas d’éviter le péché
nous-mêmes. Nous devons aussi pointer un doigt accusateur sur le péché et le
rendre visible à tous. La lumière ouvre à connaître les choses. De même, en
tant que chrétiens, lorsque nous voyons la corruption ou la méchanceté dans un
endroit, nous devons le dénoncer et l’accuser. Garder le silence devant le
péché des autres est une collaboration à l’accroissement du péché. Albert
Einstein a dit : « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de
ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Si vous voyez le mal et passez votre chemin sans agir contre lui, vous êtes
plus dangereux que le malfaiteur lui-même. Notre monde est malheureusement en
plus grand péril à cause de notre indifférence et de notre égoïsme face au mal.
En tant que lumière, nous devons révéler et accuser ce qui est mauvais. Nous
devons être les El Bueno.
Dieu se sert de nous, ses enfants, comme des lumières d’un phare, pour montrer le chemin vers Lui. Si nous ne parvenons pas à conduire les autres à Dieu, nous manquons à notre mission. Nous devenons donc inutiles. Que ces paroles inspirent notre foi et fassent de nous des disciples intrépides du Christ et des apôtres de la bonté comme Paul, assez courageux pour subir des tribulations et des épreuves à cause du Christ. Car, Jésus, nous ne pouvons vraiment l’annoncer que sur la Croix, et crucifié avec lui. Puissions-nous être des hommes bons, des gens de bonté et d’amour. Ce faisant, notre lumière brillera et notre sel donnera de la saveur au monde.
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