« Venus nous prosterner devant lui. »

8 Janvier 2023.
Solennité de L'Épiphanie du Seigneur — Année A.

Lectures : Is 60, 1-6 ; Ps 71 (72), 1-2, 7-8,10-11, 12-13; Ep 3, 2-3a.5-6 ; Mt 2, 1-12. 

« Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » Mt 2,2

Un pr



overbe Espagnol dit : « Les étoiles ne sont pas vues en plein soleil ». Et un proverbe Nilotique ajoute : « Le chemin du voyageur est marqué par les étoiles et non par les dunes de sable. »

Dieu utilise souvent les choses qui nous sont les plus familières, des choses qui font partie de notre vie quotidienne, pour envoyer son appel et nous révéler sa gloire. Notre Dieu se manifeste à nous dans l'ordinaire. Ce n'est qu'en entrant dans cet ordinaire que des choses extraordinaires se produisent et nous parlent de sa grandeur. Une étoile ou une lumière n'a rien d'extraordinaire. Un petit enfant n’a rien d’extraordinaire. De milliers en naissent jaque jour. Le ciel est toujours rempli de milliards d'étoiles. Même si parfois, nous ne pouvons pas remarquer leur présence en raison des pluies ou des mauvaises conditions météorologiques, les étoiles brillent toujours. Mais alors, l'extraordinaire vient du fait de remarquer une étoile en particulier et de la regarder différemment. Bien que toutes les étoiles dans le ciel semblent identiques, une peut parfois attirer notre attention différemment et briller plus que les autres.

Nous célébrons aujourd'hui une fête de la lumière. Le Fils de Dieu est né dans notre nature humaine pour être une nouvelle lumière qui dissipe nos ténèbres. Jésus est le Roi de la lumière. Lui seul mérite nos hommages.

La tradition veut que la fête de l'Épiphanie ait été célébrée pour la première fois en Afrique, en Égypte, où elle a remplacé une fête païenne qui célébrait la victoire de la lumière sur les ténèbres. La liturgie chrétienne a repris ce thème et l'a proposé à la réflexion dans notre liturgie d'aujourd'hui, en particulier dans la première lecture et l'Evangile. Et lorsque nous acceptons la lumière qui vient dans le monde pour dissiper nos ténèbres, nous devenons nous aussi un peuple de lumière, donc le peuple de Dieu.

Aujourd'hui, la splendeur de la majesté de Dieu nous éclaire. Nos cœurs sont illuminés par la gloire de Dieu. La lumière du Seigneur a envahi les ténèbres de ce monde, et son éclat atteint les extrémités de la terre. Nous sommes tous appelés à marcher vers lui et à lui rendre hommage.

À propos de l'Épiphanie, le Catéchisme dit : « L’Épiphanie est la manifestation de Jésus comme Messie d’Israël, Fils de Dieu et Sauveur du monde. Avec le Baptême de Jésus au Jourdain et les noces de Cana (cf. LH, antienne du Magnificat des secondes vêpres de l’Épiphanie), elle célèbre l’adoration de Jésus par des "mages" venus d’Orient (Mt 2, 1). Dans ces "mages", représentants des religions païennes environnantes, l’Évangile voit les prémices des nations qui accueillent la Bonne Nouvelle du salut par l’Incarnation. La venue des mages à Jérusalem pour "rendre hommage au roi des Juifs" (Mt 2, 2) montre qu’ils cherchent en Israël, à la lumière messianique de l’étoile de David (cf. Nb 24, 17 ; Ap 22, 16), celui qui sera le roi des nations (cf. Nb 24, 17-19). Leur venue signifie que les païens ne peuvent découvrir Jésus et l’adorer comme Fils de Dieu et Sauveur du monde qu’en se tournant vers les juifs (cf. Jn 4, 22) et en recevant d’eux leur promesse messianique telle qu’elle est contenue dans l’Ancien Testament (cf. Mt 2, 4-6). L’Épiphanie manifeste que "la plénitude des païens entre dans la famille des patriarches" (S. Léon le Grand, serm. 33, 3 : PL 54, 242) et acquiert la Israelitica dignitas (MR, Vigile Pascale 26 : prière après la troisième lecture). » CCC. 528

Voici donc le grand message de cette solennité. En Jésus, Dieu se révèle à nous tous pour faire de nous son peuple, ses enfants. Il est la lumière de nos vies, l'étoile de nos pas vers la gloire du Père.

Isaïe, dans la première lecture, parle de la gloire de Dieu qui brille sur la ville de Jérusalem. Le peuple est appelé à se lever dans la splendeur car sa lumière est venue. Tout ce qui les maintenait dans l'obscurité et la nébulosité douloureuse s'est évanoui. Maintenant est venu le temps de jubiler et de se réjouir. Les nations se tourneront de nouveau vers le pôle de la terre, et Jérusalem deviendra la plus haute montagne où les peuples et les nations viendront offrir de l'or et de l'encens, rendant hommage au Seigneur.

Cette prophétie d'Isaïe trouve son accomplissement dans l'Évangile à travers la visite des mages au roi nouveau-né. Jésus est la raison de cette saison. Il est la lumière qui brille dans les ténèbres de ce monde. Ainsi, des sages ont vu cette lumière et sont venus de pays lointains pour l'adorer.

Une simple étoile, un signe ordinaire s'est révélé être un message extraordinaire, un messager d’une grande bonne nouvelle, car, un Roi est né. Ainsi, l'interrogation des mages à Hérode : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

Deux attitudes, deux messages pour nous dans cette visite des Sages à Jérusalem. L'un parle de joie et l'autre de jalousie. Alors que les mages étaient remplis de joie d'apprendre la naissance d'un enfant roi, le roi Hérode, de l'autre côté, était rempli de cupidité, de peur et de jalousie. Il avait peur de la possibilité de perdre son pouvoir. Les gens qui nourrissent la jalousie contre leurs semblables ne sont jamais en sécurité, malheureux et prêts à toutes sortes de maux. Mais les cœurs joyeux sont désireux d'aimer et de louer Dieu pour ses bienfaits dans la vie des autres. Alors qu'Hérode n'était pas sécurisé, les Sages, de l’autre côté, sont allés, pleins de joie, louer et honorer le roi nouveau-né. Et c'est ce qui fait la grande différence entre les jaloux et les joyeux.

D'autre part, l'offrande des mages porte aussi un message. C'est une prémonition et une révélation de la triple identité du Christ : Prêtre, Prophète et Roi. Le prêtre se voit offrir de l'encens pour élever des prières et des louanges à Dieu. Pour le roi, l'or symbolise sa puissance et sa richesse. Et au Prophète, la Myrrhe, annonçant sa mort future pour la vérité, la justice et l'amour.

Nous tous, chrétiens, avons notre part dans la triple identité et mission du Christ. Nous sommes donc appelés aujourd'hui à voir dans cette manifestation de Dieu un message et un appel à notre mission dans le monde. Alors que les cupides, comme Hérode, les assoiffés de pouvoir essaieront par jalousie de nous arrêter, puissions-nous plutôt nous armer de joie et courir notre course pour adorer le Seigneur et lui rendre hommage. Nous sommes le nouveau peuple de Dieu, un peuple de prêtres, de prophètes et de rois. Avec Jésus notre roi nouveau-né, puissions-nous rester fidèles à notre mission. Notre monde a besoin de lumière. Que nos vies brillent pour l'illuminer. Le monde a besoin de prophètes. Puissions-nous défendre la vérité et la justice. Le monde a besoin de rois. Puissions-nous être les vrais modèles de leaders-serviteurs. Et enfin, comme le monde a besoin de prêtres, puissions-nous être ces personnes dont la vie est un cantique d'adoration et de louange à Dieu selon l'image et le modèle de Jésus notre plus grand Prêtre, Prophète et Roi.

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