Aimez la Sagesse, Recherchez la Sagesse.

12 NOVEMBRE 2023.
Dimanche, 32ème semaine du Temps Ordinaire — Année A.

Lectures : Sg 6, 12-16 ; Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6,7-8; 1 Th 4, 13-18 ; Mt 25, 1-13.

« Cinq d'entre elles étaient insensées et cinq étaient sages. » Matthieu 25,2

Un proverbe Ashanti dit : « La sagesse est comme un bon sac de peau. Chacun porte le sien. » Un proverbe Espagnol ajoute : « Ce que l’imbécile fait à la fin, le sage le fait au début. »

L’année liturgique touche à sa fin. Nous sommes aujourd'hui, le 32ème dimanche, du Temps Ordinaire A. Et en tant que personnes marchant vers la fin d'un temps et d'une saison, l'attitude qui nous est demandée n'est pas seulement celle de la vigilance mais aussi de la sagesse. Nous sommes invités à faire preuve de sagesse pour faire les bons choix et pré-voir les choses avant qu’elles ne surviennent. La sagesse est une vertu très prophétique. Et en tant que telle, la sagesse est appelée à être l’attitude la plus chrétienne. Car, par le Baptême, nous sommes faits prophètes, personnes capables de prédire les événements et de s'y préparer.

Nous parlons de la fin de l'année liturgique, à laquelle nous sommes habitués, car c'est un cycle répétitif. On passe de l'année A à l'année B et C, et on recommence. Mais au-delà de ce cycle, il y a une autre fin qui, même si nous ne savons pas quand elle arrivera, est plus qu'évidente à venir, c'est la mort, notre propre mort, la fin de notre pèlerinage terrestre. Ce sera le moment pour nous de rencontrer notre époux céleste, le Christ notre Seigneur. Pour cette fin dernière, la sagesse doit être notre compagne et notre lumière.

À propos de la fin qu'est la mort, le Catéchisme dit : « L’Église nous encourage à nous préparer pour l’heure de notre mort ("Délivre-nous, Seigneur, d’une mort subite et imprévue" : ancienne Litanie des saints), à demander à la Mère de Dieu d’intercéder pour nous "à l’heure de notre mort" (Prière Ave Maria), et à nous confier à saint Joseph, patron de la bonne mort : Dans toutes tes actions, dans toutes tes pensées tu devrais te comporter comme si tu devais mourir aujourd’hui. Si ta conscience était en bon état, tu ne craindrais pas beaucoup la mort. Il vaudrait mieux se garder de pécher que de fuir la mort. Si aujourd’hui tu n’es pas prêt, comment le seras-tu demain ? (Imitation du Christ 1, 23, 1). Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels, heureux ceux qu’elle trouvera dans ses très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal (S. François d’Assise, cant.). » CEC 1014

Le temps viendra pour nous de mourir. Mais la question principale est : sommes-nous prêts à y faire face un jour ? L'attitude et la vertu face à la mort, disions-nous, est la sagesse. Ainsi, les lectures nous invitent aujourd’hui à aimer, rechercher et épouser la sagesse.

Il y a une belle ancienne invocation qui pourrait nous ouvrir aux lectures, à la recherche et à la soif de sagesse : "Maranatha" de l'Araméen מרנא תא‎ ("viens, Seigneur") ou מרן אתא‎ ("notre seigneur est venu"). C'est un appel et l’attente. Nous attendons tous la venue du Seigneur. De plus, nous, chrétiens, n'attendons pas uniquement la fin d'une année liturgique mais la venue du Seigneur dans la gloire. Les Témoins de Jéhovah, les Mormons et les Baptistes basent toutes leurs prédications à ce sujet : "Le Seigneur vient bientôt…" Cette venue sera le temps de la grande et définitive rencontre avec l'époux. Pour que le cri de "Maranatha" prenne tout son sens, nous devons être toujours prêts à le recevoir. D'où l'appel à la vigilance qui lie nos trois lectures.

Tandis que Paul, dans la deuxième lecture, décrit l'attente des fidèles de Thessalonique et leur vigilance, la première lecture et l'Évangile nous exhortent à embrasser la sagesse. Dans la première lecture, nous avons la grande personnification de la sagesse. Elle est dépeinte comme une jeune femme radieuse et séduisante. Nous lisons que sa beauté est « resplendissante, elle ne se flétrit pas. » Qu'elle se laisse trouver par ceux qui l'aiment et la cherchent. Mais pour la retrouver, il faut être vigilant.

Ainsi, l’Évangile mettra l’accent sur cet aspect de la vigilance. Le Seigneur, à travers la parabole des Dix Vierges attendant l'arrivée de l'époux, nous enseigne l'attitude du véritable chrétien. Nous sommes invités à faire preuve de sagesse, c’est-à-dire à être toujours près. Parmi les Vierges, dit-il, cinq étaient sages, tandis que cinq étaient insensées.

Le but de cette parabole est clair. Il s'agit d'expliquer le Royaume des Cieux. Dans notre attente du Royaume de Dieu, nous sommes comme ces demoiselles d'honneur qui vont à la rencontre de l'époux. Où en sommes-nous alors ? Sommes-nous parmi les insensées qui n’ont pas rempli leurs lampes avec suffisamment d’huile ou parmi les sages qui ont un surplus d’huile ? La réponse appartient à chacun de nous. Nos actions, nos paroles et nos vies prouveront où nous en sommes.

L’huile ici peut signifier l’amour et les bonnes actions. Comme on le voit, les dix Vierges sont toutes allées pour rencontrer l’époux. C'est comme chacun de nous qui sommes venus à l'église pour prier. Mais il ne suffit pas de prier ou d’être un bon pratiquant. Nos actions et notre amour parlent plus fort. Plus que d’être un bon chrétien ou un bon pratiquant, nous ne devrions pas manquer de bonnes actions envers les nécessiteux et d’amour envers notre prochain. À la fin de notre vie, le Seigneur ne nous demandera pas à combien de messes nous avons assisté, ni combien de sacrements nous avons reçus. Il nous interrogera sur l'amour et les bonnes actions. La foi en soi ne suffit pas si elle n’est pas nourrie par l’amour. La foi était la lampe que les dix Vierges tenaient en main. Et comme on peut le constater, elles l’ont toutes. Ce qui rendait les cinq autres sages, c'était leur amour et leurs bonnes actions, tandis que les insensées se contentaient de la foi sans action. N'oublions pas cet avertissement fort de l'Apôtre Jacques : « La foi en elle-même, si elle n'a pas les œuvres, est morte... » Jc 2,17 L'Apôtre insiste sur le fait que nous ne devons pas être des hommes insensés, et il donne l'exemple d'Abraham et de Rahab qui étaient considérés comme sages en raison de leur foi vivante et active.

Pour terminer, j'ai lu quelque part cette belle réflexion : « Un aspect important de la parabole qui ne reçoit généralement pas beaucoup d'attention est que toutes les dix vierges sont devenues somnolentes et endormies. À bien des égards, cela montre que même les croyants se laisseront entraîner dans les épreuves et les tribulations quotidiennes qui peuvent les distraire de garder les yeux fixés sur le Seigneur. Les gens naîtront et mourront dans l’attente. Les croyants et les incroyants sont soumis au passage du temps et aux effets du monde. La différence entre les deux, c'est que lorsque le héraut annoncera l'arrivée de l'époux, ce qui dans la parabole représente les signes de la fin des temps, les croyants seront prêts. Au retour de Jésus, ils seront admis dans le Royaume des Cieux et assisteront au Mariage. Le repas de l'Agneau, comme le montre l'Apocalypse de Jean. Ceux qui ne sont pas préparés seront rejetés, parce qu'ils n'ont pas connu Jésus dans leur vie… Tous les gens qui ont vécu, vivent ou vivront dans le temps sont dans l'un de ces deux groupes : sages ou insensés, préparés ou non préparés, croyants ou incroyants. » Alors, revient notre question : où en êtes-vous ? Sommes-nous sages ou sommes-nous insensés ?

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