Laborieux ou Paresseux ?
19 NOVEMBRE 2023.
33ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année A.
Lectures : Pr31, 10-13.19-20.30-31 ; Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5 ; 1 Th 5, 1-6 ; Mt25, 14-30.
Un proverbe Hébreu
dit : « La paresse aime se justifier de ne rien faire parce qu’elle ne peut pas
tout faire. » Un proverbe Gallois ajoute : « La graine de tout mal est la
paresse. »
Avec vos talents,
êtes-vous industrieux ou paresseux ? Nous avons tous reçu des dons et des
talents de Dieu. Nous devrons rendre compte de ces dons. Comment les gerons-nous ?
Comment les utilisons-nous ? Sommes-nous des intendants laborieux ou paresseux
des dons de Dieu ?
Selon la
définition du dictionnaire, la paresse signifie une réticence à l’activité ou à
l’effort. La paresse est le plus grand signe d’infertilité. Cela peut être
aussi bien spirituel que physique. Les paresseux sont une insulte à leur
créateur qui lui-même est industrieux dans la création, la récréation et la
rédemption. Ils semblent dire que Dieu ne leur a donné aucune capacité ou aptitude
pour quoi que ce soit. Il n'y a pas de handicap pire que la paresse. Elle paralyse
et vide le présent et le futur de tout leur contenu.
J'habite dans la
province de Quezon. Ici, il y a un dicton courant qui dit : « Il n'y a pas de
paresseux à Quezon ». Est-ce vrai ? Il y a quelque chose que j'ai lu quelque
part sur le fait d'être paresseux ou non : « Les gens paresseux sont ceux qui
ne sont pas conscients de leurs pensées, de leurs émotions et de leurs actions.
Ceux qui sont conscients de leurs pensées au fur et à mesure qu'elles se
produisent, des sentiments qui les traversent et les actions qu'ils entreprennent
sont celles qui ne sont pas paresseuses. Ainsi, l’on peut être très actif et
néanmoins très paresseux, ou bien on peut ne pas être actif du tout, mais être
très diligent. Il s’agit simplement d’être attentif et finement à l’écoute du
moment présent. »
Nous sommes
maintenant presqu’à la fin de l'année liturgique. Nous sommes le 33ème
dimanche. Le moment de l’évaluation, le moment de la rétroaction, le moment de
la décision finale et de rétribution. Parlant du jugement final et de la
destination particulière, l'Église dit : « Chaque homme reçoit dans son âme
immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui
réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Cc. Lyon : DS
857-858 ; Cc. Florence : DS 1304-1306 ; Cc. Trente : DS 1820), soit pour entrer
immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Benoît XII : DS 1000-1001 ; Jean
XXII : DS 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII
: DS 1002). Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour (S. Jean de la
Croix, dichos 64) » CEC 1022.
Pour éviter la
damnation ou le châtiment éternel, nous devons être diligents et productifs
avec les talents que Dieu nous a donnés. C'est-à-dire travailler avec énergie
et dévouement ; être laborieux ; diligent, occupé et assidu avec ce que Dieu
nous a donné. Car toute forme de paresse, qu’elle soit spirituelle ou physique,
nous coûtera un châtiment et une condamnation divine.
La première
lecture parle de la femme diligente. Elle est présentée comme un trésor pour
son mari et sa famille. Que sa valeur « est précieuse plus que les perles ». Et
parce qu'elle est travailleuse, son mari lui confie son cœur. Elle a un
prix indefectible.
En lisant ces expressions,
je pense à tant de nos mères. Je pense à ma mère. Je n'ai jamais vu une femme
aussi travailleuse que celle-ci. Les gens disent que je suis un travailleur
acharné et appliqué. Je lui dois cela. Je n'ai jamais entendu ma mère dire
qu'elle était fatiguée. Toujours prompte et ne dit jamais non à quiconque lui
demande tout ce qu'elle peut. Autant de qualités que l'on pourrait retrouver
chez certaines de nos mères. Mais toutes les femmes, toutes les mères ne sont
pas travailleuses et appliquées. Malheureusement, certains, par décision
personnelle, ont adopté la paresse comme mode de vie. Elles gaspillent tous
leurs talents à ne rien faire et à tout attendre de leur mari.
Un talent non mis
en productivité nous est ôté, lit-on dans l'Évangile, et donné à celui qui a la
sagesse de le multiplier. A travers la parabole des Talents, nous lisons que
personne ne peut reprocher à Dieu de n'avoir reçu une quelconque capacité ou un
quelconque talent. Au lieu de cela, nous devrions nous blâmer pour notre
irresponsabilité à les faire produire. Dieu connaît chacun de nous. Il sait ce
dont nous sommes capables ou non. Dieu ne vous donnera jamais quelque chose que
vous n’êtes pas capable de faire, et il ne vous demandera jamais de lui rendre compte
de ce qu’il ne vous a pas donné.
Dans la parabole
de l'Évangile, Jésus souligne que le maître a donné à chacun de ses serviteurs un
talent selon ses capacités. « À l’un il remit une somme de cinq talents, à
un autre deux talents, au troisième un seul talent... » Il connaissait
bien les capacités de chacun. Il n’a donc pas donné les cinq à celui qui en a
reçu un. Ce serait trop de choses à gérer pour lui et aussi une perte
d’opportunités de productivité. De même, frères et sœurs, Dieu ne vous donnera
jamais quelque chose au-dessus de vos forces et il ne vous demandera pas
quelque chose au-delà de vos capacités ou de ce qu'il vous a donné. Néanmoins,
soyez prêt à rendre compte de manière fructueuse de ce qui vous a été confié.
Nous sommes tous
des intendants des dons et des bénédictions de Dieu. Nos talents sont donnés
par lui pour être mis à profit et les faire produire. La paresse ou
l’utilisation imprudente de nos talents nous coûteront de lourdes représailles.
Dans nos églises
en tant que communauté, chacun a un talent. Vous savez jouer des instruments de
musique, aidez la communauté à animer les célébrations eucharistiques. Si vous
êtes doué en décoration, mettez ce talent au service de votre communauté. Vous
avez une voix angélique donnée par Dieu, pourquoi ne pas rejoindre la chorale
ou les lecteurs-commentateurs pour louer Dieu avec votre voix ? Vous êtes un
expert en gestion, leadership, responsabilité ou dans tout autre domaine. Votre
Église en tant que communauté pourrait en bénéficier. Conserver ces talents et
ne pas les rendre productifs ou ne pas les faire profiter aux autres est un
péché.
La pire forme de
paresse que nous puissions constater dans les églises d'aujourd'hui en tant que
communauté est que de nombreuses personnes connues pour être de grands
chanteurs dotés de belles voix refusent de rejoindre les chorales. De nombreux
grands musiciens et instrumentistes viennent à l’église et préfèrent se cacher
ou s’asseoir derrière. Et ces personnes sont les plus critiques à l’égard de la
mauvaise performance des chorales et des serviteurs ou dirigeants d’églises.
N'oublions pas les paroles du mauvais intendant et paresseux : « Seigneur, je savais
que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là
où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton
talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient... » Tu sais. Tu
es habile. Tu es un expert. Alors pourquoi ne l’as-tu pas fait ? Il sera alors
puni en fonction de ses propos. La fin est proche. Ne gaspillons pas nos
talents.
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