L'Amour de Dieu, une Sollicitude Divine Pour l'Humanité.

25 DÉCEMBRE 2023.
Solennité de la Nativité du Seigneur — Année B.

Lectures : Is 52, 7-10 ; Ps 97 (98), 1, 2-3ab,3cd-4, 5-6 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18.

« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire… » (Jn 1, 14)

Un proverbe Philippin dit : « Il est facile de naître humain, il est difficile d’être un être humain. » Un proverbe Equatorien ajoute : « Peu importe si l'enfant naît avec le nez plat, pourvu qu'il respire. »

À Noël, nous nous rendons compte que l'amour de Dieu est avant tout une sollicitude divine pour l'humanité. Sans cette préoccupation, comment un Dieu Tout-Puissant et Omniscient choisirait-il de s’abaisser et de ne faire qu’un avec l’être humain ?

Puissions-nous saisir le grand sens de l’Incarnation. Cela n’ajoute rien à l’être de Dieu en Jésus. Cela le réduit plutôt à un être humain faible. Comme le dit saint Paul dans son discours aux Philippiens : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort. » (Ph 2, 6-8)

L’Incarnation est donc un acte d’humilité et même au sens profond, une humiliation. Mais c’était pour une raison, l’amour, un amour qui avait pour but de sauver. « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » L’amour de Dieu est une préoccupation divine pour l’humanité. C'est à cause de l'amour que Dieu s'est fait homme.

Nous célébrons aujourd'hui, avec une grande solennité, ce mystère. Et les lectures, notamment l'Évangile, soulignent cette dimension de la Noël, l'amour et la sollicitude de Dieu pour l'homme. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu... Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. » Il est devenu l'un de nous, notre frère et co-humain en Jésus, pour notre salut.

Aujourd'hui, c'est la nouvelle aube du salut. Isaïe le dit clairement dans sa vision prophétique du nouvel Israël. Il annonce que toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu. Il pré-voit sur la montagne, « les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut... » Jésus est l'incarnation parfaite de ce qu'Isaïe avait annoncé des siècles à l'avance. Il est le Prince de la paix, porteur de la bonne nouvelle de Dieu pour son peuple, et moyen et instrument du salut de l'humanité.

Avec sa naissance, le moment est définitivement venu pour que tout s'accomplisse. Ce que Dieu, a annoncé autrefois par les prophètes et les voyants, est maintenant manifesté. « Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils... »

Un Fils nous est donné, les anges ont annoncé hier soir aux bergers : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Que voyons-nous donc, regardons-nous ou contemplons-nous dans nos crèches ou mangeoires ? Un nouveau-né frêle et fragile entouré de son père et de sa mère, Joseph et Marie, et d'animaux. Mais de cette fragilité brille une grande lumière, l'espérance du monde, l'étoile brillante du salut humain. Le ciel et la terre s'accordent pour chanter Gloria et Hosanna. Un fils est né pour notre salut.

Si Dieu, le Très-Haut, a choisi de devenir l'un de nous, c'est pour que nous devenions aussi un avec nos frères et sœurs, surtout les plus nécessiteux. Noël est la fête des relations et des sollicitudes, la fête de l'amour. Le nouveau-né nous pousse à nous rapprocher de toute l’humanité et à servir nos frères et sœurs. Le salut commence par la charité, expression parfaite de l’amour. Il prend forme dans des œuvres de miséricorde corporelle : nourrir ceux qui ont faim, vêtir ceux qui sont nus, visiter les malades et les soigner, rendre visite aux prisonniers, accueillir les migrants... L’amour peut aussi s'exprimer à travers la justice sociale et la lutte contre la corruption, les violations des droits de l'homme, les discriminations, les préoccupations écologiques et environnementales...

Notre monde est bondé de tant d’obscurité et de désespoir. Apportons la lumière du nouveau-né à tout le monde et devenons la lumière du monde. Car, c’est le temps de l’ouverture à Dieu et au prochain et de la fermeture de soi à l’égocentrisme et à l’indifférence.

Puissions-nous fermer cette méditation en partageant avec vous ces vœux que nous avons reçus d'un confrère : « Enveloppez-vous. Il n'est jamais trop tard pour vous préparer à être un don au Seigneur. Noël ne consiste pas seulement à offrir et à recevoir des cadeaux. C'est aussi un temps de fermeture et d'ouverture de nous-mêmes. C'est un temps où l'on ferme la porte de la colère et de la haine et où l'on ouvre les fenêtres de la miséricorde et de la compassion. C'est fermer la porte à l'avidité et à l'égoïsme et ouvrir les fenêtres de la générosité et de la bienveillance. C'est fermer la grande porte du manque de pardon pour ouvrir la fenêtre de l'amour. Laissez simplement Dieu entrer et permettez-lui de purifier tout ce qui est en vous. Ce faisant, Noël se verra célébré tout au long de l’année à travers vous. Même si cela prend du temps, aimer Dieu en vaut la peine. Car lui, le premier nous a aimé. Joyeux noël !


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