Préparer le Chemin : un Appel à la Conversion.

10 DÉCEMBRE 2023.
2ème Dimanche de l'Avent — Année B.

Lectures : Is 40, 1-5.9-11; Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14 ; 2 P 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8.

Un proverbe Swahili dit : « Se perdre, c’est apprendre le chemin. » Et un proverbe Coréen ajoute : « Être prêt, c’est ne pas avoir d’anxiété. »

La venue du Seigneur est un nouveau départ qui nécessite une préparation. Nous ne pouvons pas faire le bon voyage de l’Avent sans préparation. Notre préparation ne doit cependant pas être seulement physique et externe, mais aussi, et plus encore, spirituelle et interne.

J'aime les Philippines pour leur façon particulière de vivre la Noël. A partir du 1er septembre, de nombreux lieux se mettent aux couleurs de la Noël avec le décompte des jours restants. Alors que l’on se rapproche de cet événement devenu plus commercial que spirituel, chaque famille réfléchit à la manière de s’y préparer.

La liturgie, ce deuxième dimanche de l'Avent, vient nous rappeler la bonne manière de préparer la Noël. Nous sommes invités à faire des préparations spirituelles ; préparer nos cœurs au Seigneur. C'est un appel à se convertir et à devenir instruments d'un monde nouveau à travers un nouveau style de vie.

La prophétie d’Isaïe et l’Évangile de Marc y font écho : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. » Au peuple d’Israël troublé et perdant espoir, le Seigneur annonce une consolation. Le prophète est envoyé pour réconforter le peuple de Dieu. Il est chargé de parler tendrement à Jérusalem, et de lui proclamer que son service est terminé, que sa culpabilité est expiée. Pour un tel message d'espérance qui apportera la paix, ils sont exhortés à préparer le chemin, à tracer une route droite dans le désert. Le prophète invite le peuple d’Israël exilé en Babylonie, à se préparer à accueillir la consolation de Dieu. Il est sur le point de les libérer de l'esclavage et de les ramener dans leur pays. Dieu les sauvera. Mais leur rôle est d’accueillir cette consolation divine dans un cœur prêt à obéir, de renoncer à leur cœur rebelle et obstiné qui les a conduits à cette situation. Ils doivent maintenant traverser le désert et commencer une nouvelle vie d’obéissance, d’amour et de fidélité à Dieu.

Jean-Baptiste, dans l'Évangile, accomplit la vision prophétique d'Isaïe. Il est venu préparer un peuple au Seigneur et lui préparer le chemin. À propos de Jean et de l'Avènement du Seigneur, le Catéchisme dit : « Saint Jean le Baptiste est le précurseur (cf. Ac 13, 24) immédiat du Seigneur, envoyé pour Lui préparer le chemin (cf. Mt 3, 3). "Prophète du Très-Haut" (Lc 1, 76), il dépasse tous les prophètes (cf. Lc 7, 26), il en est le dernier (cf. Mt 11,13), il inaugure l’Évangile (cf. Ac 1, 22 ; Lc 16, 16) ; il salue la venue du Christ dès le sein de sa mère (cf. Lc 1, 41) et il trouve sa joie à être "l’ami de l’époux" (Jn 3, 29) qu’il désigne comme "l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde" (Jn 1, 29). Précédant Jésus "avec l’esprit et la puissance d’Elie" (Lc 1, 17), il lui rend témoignage par sa prédication, son baptême de conversion et finalement son martyre (cf. Mc 6, 17-29). » CEC. 523

Ainsi, le message de Jean, écho de la prophétie d’Isaïe, est clair : préparez le chemin ! Mais de quel chemin s’agit-il ? Et comment le préparer ? Jean invite à une préparation plus spirituelle. Nous sommes exhortés à préparer nos cœurs, à les redresser. La rencontre de ce nouvel Avent est spirituelle. Le Seigneur vient naître dans nos cœurs. À cause des soucis du monde et du matériel, de nombreux cœurs sont devenus démesurés, rocailleux et rugueux. Nous sommes tombés dans les pièges du matérialisme, nous conduisant à l’égoïsme et au manque de préoccupation et de souci envers notre prochain et l’environnement.

Cet Avent sonne comme un avertissement et une exhortation. Si nous rêvons de paix, le plus grand don de Celui qui vient, si nous voulons être prêts pour lui, nous devons d'abord demander la grâce de la foi mais aussi nous ouvrir pour devenir instruments de sa paix, de son amour et de sa consolation. Nous devrions tuer de l’intérieur de notre cœur toutes les germes de l’égoïsme et de l’indifférence. Noël ne devrait pas être une fête individualiste. Nous devons être les canaux de la consolation et du réconfort de Dieu envers son peuple, en particulier les plus tristes, affligés, pauvres, oubliés, marginalisés... Notre voyage de l'Avent doit être un voyage holistique de conversion, une conversion humaine, spirituelle et même écologique. Un temps pour changer nos relations les uns avec les autres, avec Dieu qui doit venir, et avec la nature, notre environnement.

Le Seigneur vient transformer notre monde. Sa venue n’est pas une question de jour et de date, mais tout un parcours de vie avec lui. Comme Paul peut le souligner dans la deuxième lecture, « pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. » Et l’Apôtre ajoute : « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience » envers nous. Parce qu’il veut que nous soyons tous sauvés, Dieu fait preuve de patience, espérant que nous nous convertirons et adopterons le bon chemin. Pourrions-nous saisir cette période de l’Avent comme une opportunité pour changer nos vies et modifier nos habitudes ? Le Seigneur revient bientôt… Alors préparons son chemin dans nos cœurs et nos vies. Que le cierge de la Paix nous guide et fasse de nous des instruments de la paix de Dieu.


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