L'Humilité, Chemin vers Dieu, Chemin de Vie.

5 JUILLET 2020:
Dimanche, 14ème Semaine du Temps Ordinaire — Année A

Un proverbe Indonésien dit : « Un homme intelligent est généralement humble. » Et un proverbe Allemand ajoute : « La douceur est la fierté des humbles. »

L'humilité est l'une des vertus les plus puissantes, et c'est la vertu des grands. On pourrait dire sans crainte de se tromper que c'est la première vertu. Tout est venu de "humus" et tout va à "humus". Tout ce qui conduit l'homme à Dieu le conduit à la vie. Car le chemin de Dieu, c'est la vie en plénitude. « Venez à moi… car je suis doux et humble de cœur. » Le Seigneur Jésus est notre chemin vers Dieu, et il est aussi notre modèle de vie. Être chrétien signifie de l'avoir choisi, lui appartenir et être avec lui. L’humilité a le pouvoir de nous faire vivre comme Jésus.

La vie chrétienne est une vie d'imitation du Christ. Qui dit imitation dit incarner dans notre manière de vivre et notre vie la voie du Christ. À propos de cette voie du Christ, les Évangiles expriment clairement : c’est l'humilité. Avec Lui et à travers Lui, nous apprenons que Dieu se révèle aux humbles, aux petits, aux pauvres. Par conséquent, pour voir Dieu et jouir de ses étreintes, il faut s'humilier.

A travers la prophétie de Zacharie, dans la première lecture d'aujourd'hui, nous sommes conduits à cette vérité. Il dit verbalement à la Cité de Dieu, à Sion : « Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » Un roi puissant sur un âne et encore plus, sur le poulain de l’âne, quelle image étrange et insolite ! Les ânes étaient des animaux pour les pauvres et les classes sociales inférieures. Les grands rois, comme expression de leur suprématie, montaient sur des chevaux puissants. Au lieu de cela, Dieu vient à Son peuple avec douceur et humilité.

Jésus, dans l'Évangile, se présente comme « doux et humble de cœur… » C'est un « Je suis » qui parle de la voie de Dieu. Mais avant ce « Je suis », le Seigneur déclare clairement que son Père révèle sa gloire non pas aux sages et aux savants, mais plutôt aux petits, et que, pour connaître le Père, il faut passer par Lui, Jésus, expression parfaite et incarnation de l'humilité divine.

Nous vivons dans un monde et dans des sociétés où les gens sont pris au piège de la mondanité et des louanges. Pour certaines personnes, il semble que la vie ne prend son sens que lorsqu'elles peuvent maîtriser et dominer autant que possible les autres. Et pour qu'elles atteignent ce rêve, elles vivent de l'accumulation de tout bien matériel, de l'avidité du pouvoir, du plaisir, de la possession à tout prix. La chair et ses désirs sont devenus tout ce que beaucoup de gens ont. Par conséquent, leur vie est faite d'adoration ou culte de la personnalité, d'arrogance, de désordre… Il n'y a plus de place dans leur vie pour l'humilité devenue une vertu obsolète. Ces gens semblent n'avoir besoin de rien venant de personne, pas même de Dieu. Car, avec leurs possessions, ils sont devenus leurs propres dieux.

Quand quelqu’un commence à manquer d'humilité, il ouvre une porte à l'idolâtrie du soi, de la matière, et ne vit que pour sa chair. Saint Paul, en deuxième lecture, en fait un avertissement ferme. En tant que chrétiens, « vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit… » Parce que nous avons été choisis pour appartenir au Christ Jésus et le suivre (imitation), nous ne sommes plus soumis à la chair et à ses diktats. Nos vies devraient donc refléter ce que nous sommes devenus, enfants de l'Esprit. Comme le dit Paul, nous ne sommes pas des esclaves de la chair. Nous ne sommes pas ses débiteurs. Nous n'avons aucune promesse vis-à-vis d’elle. Par conséquent, nous ne devons pas donner à la chair le droit de décider de nos vies.

Les exemples pourraient être innombrables pour montrer ce que la chair amène ceux qui lui sont redevables à faire. Paul, dans sa lettre aux Galates, donne une liste de ce qu'il a appelé les œuvres de la chair. Ce sont tous des péchés liés au culte du corps et du soi : adultère, fornication, impureté, homosexualité, lascivité, idolâtrie, sorcellerie et nous pourrions ajouter, pédophilie, et tout type de dépendance (alcool, jeu, sexe ...). En tant que chrétiens, nos vies devraient être loin de ces péchés. Bien sûr, nous sommes faibles et nous sommes tous des pécheurs. Mais nous devons faire l'effort de marcher sur les traces du Christ et d'imiter ou, si possible, d'incarner son style de vie.

Ne sapons pas ces avertissements de Paul : qui vit sous la dictature de la chair mourra dans la chair, tandis que celui qui vit sous l'autorité et la direction de l'Esprit du Christ a tué en lui-même les œuvres de la chair, et par conséquent, il vivra.

Frères et sœurs, où en sommes-nous ? Où est votre vie ? Êtes-vous toujours dans la chair ou avez-vous embrassé la vie en Christ, la vie dans l'esprit ? Quoi qu'il en soit, si c'est que vous êtes encore dans la chair, mais que vous êtes prêt à supprimer votre lien d’avec elle, alors n'ayez pas peur, ne vous découragez pas. Ayons l’humilité de reconnaître que nous sommes pécheur. C’est seulement à ce prix que la conversion nous sera possible.

Le Catéchisme aura ce message très édifiant pour vous et moi : « Rien n’est donc plus propre à affermir notre Foi et notre Espérance que la conviction profondément gravée dans nos âmes que rien n’est impossible à Dieu... » CEC. 274. Sachez qu'un esclave ne peut être libéré que s'il veut être libre. Alors, en toute humilité, demandons cette grâce à Dieu de nous libérer de notre esclavage à la chair et faire de nous des enfants de l'Esprit.


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