Dieu des Abandonnés, Dieu d'Amour.

25 OCTOBRE 2020
30ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

LECTUREs: Ex 22, 20-26; Ps 17 (18), 2-3, 4.20, 47.51ab; 1 Th 1, 5c-10; Mt 22, 34-40.

Un proverbe Libanais dit : « L'amour oublie les défauts ; la haine les magnifie. » et un proverbe Inca ajoute : « L'amour ne peut être ni acheté ni vendu, son seul prix est l'amour. »

Le nôtre est un Dieu plein de pitié. Il exprime sa compassion et sa pitié en prenant le parti des moins fortunés, des parias, des abandonnés, des migrants, des oubliés de nos sociétés. Le psaume 33,7 chante à juste titre : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. » C'est en fait si vrai et édifiant de savoir que les faibles, les orphelins, les veuves, les marginalisés et toutes sortes de pauvres sont les amis de Dieu. Qu'il accorde la priorité à leurs voix. Et s’il le fait, c’est à cause de son grand amour et de sa compassion.

L'amour est ce qui décrit le mieux notre Dieu. L'amour est son nom, l'amour est sa voie et l'amour, ce qu'il attend le plus de nous. La liturgie d’aujourd’hui pourrait facilement se résumer en un seul verset de l’Évangile, la réponse de Jésus au Docteur de la Loi : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Car l'amour est la mesure et le prix le plus élevé de toutes choses. Ainsi, le chanteur et acteur Mexicain Jorge Alberto Negrete Moreno fait bien de chanter ces paroles de sainte Thérèse d'Avila, « Amor con amor se paga », l'amour se paie avec l’amour. Car, l'amour pour Dieu se manifeste à travers l'amour du prochain.

Interrogé sur le premier et le plus grand de tous les commandements, le Seigneur Jésus n'a pas hésité à professer le cœur du judaïsme, le ‘Sh'ma Yisrael’ : « ‘Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un ; et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Le second est celui-ci : Vous aimera ton prochain comme toi-même’. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-ci » (Cf. CEC 2196). Notre relation avec le Seigneur ne peut être mesurée qu'à travers l'amour que nous avons pour lui et pour les autres. La religion n'est pas une simple dévotion ou un spiritisme sans impact concret et tangible de la croyance sur la vie. En d'autres termes, la foi n'est pas un vain mot. Elle est prouvée dans l'amour. L'amour, par conséquent, devient action et un ensemble complet de dispositions intérieures. L'amour se dit par des mots et s’applique sur le corps.

La réponse du Seigneur Jésus au docteur de la Loi dans l’Évangile d’aujourd’hui est la plus évocatrice : « Aime le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. » L'être tout entier doit devenir un instrument d'amour. Cette réponse simple montre combien il est exigeant d'aimer Dieu. Et puis, cet amour pour Dieu atteint son paroxysme lorsqu'il nous ouvre à aimer les autres : « aime ton prochain comme toi-même ». Ce que le Seigneur veut dire ici, c'est que si quelqu'un aime le Seigneur Dieu de tout son être, il doit aussi être capable d'aimer tout ce que le Seigneur aime tout comme il est aimé. Parce que l'amour authentique de Dieu n'est pas exclusif, mais plutôt inclusif. Il nous dispose à aimer de la façon dont Dieu aime et à voir les choses comme Dieu lui-même les voit et agit avec elles.

L'amour que nous avons pour Dieu est ce qui nous conduira à accomplir l'exhortation donnée à Moïse pour les Israélites en première lecture. Car celui qui aime ne fait rien de mal aux autres. Il cherche plutôt un moyen d'entendre, de ressentir et de répondre aux besoins de ses semblables. Parce que le Seigneur a un amour de prédilection et préférentiel pour les pauvres, il les entend quand ils crient à lui. Si nous prétendons être amoureux du Seigneur, nous devrions être bien disposés à aimer les pauvres comme Dieu les aime, les entend et répond à leurs cris.

L'amour, disons-le franchement, est le plus exigeant de tous les commandements. C'est pourquoi l'amour est le premier et le plus grand de tout. Par conséquent, celui qui aime, pour s'être conformé au plus compliqué, peut facilement accomplir tous les autres commandements sans aucune difficulté. Quand quelqu’un a du mal à aimer les autres, c'est le signe qu'il n'aime pas vraiment Dieu. Et si nous trouvons encore plus difficile d'aimer Dieu, c'est simplement parce que nous ne nous aimons pas comme il se doit.

Certaines personnes ont compris l'amour de soi comme un appel à l'égoïsme. Et parce que limitant tout au narcissisme et au nombrilisme chronique, ils sont tombés dans l'idolâtrie du soi. Les égoïstes pensent que le monde se résume à eux. Au contraire, l'amour pour soi que le Seigneur recommande porte à ne pas se faire du mal à soi-même. En ne se blessant pas, l'homme apprend à valoriser les autres et ne fait rien qui puisse les blesser. Puis-ce que nous recherchons la vie pour nous-mêmes comme un grand trésor, nous serons en mesure de souhaiter également la vie aux autres. Les gens qui sont prêts à faire toutes sortes de mal aux autres expriment à travers leurs actions leur vide intérieur, l'absence d'amour dans leur cœur.

Notre monde est tel qu'il est aujourd'hui, tout simplement parce que beaucoup de gens ne s'aiment pas vraiment. Et parce qu'ils ne s'aiment pas, ils pensent que ce sont les autres qui ne les aiment pas. En conséquence, ils font toutes sortes de mal pour nuire aux autres. Ce faisant, bien qu'ils pensent satisfaire leur manque d'amour, ils creusent plutôt un pire abîme de haine et de péché. L'amour et seulement l'amour peut combler notre déficit d'amour et le gouffre du mal. Par conséquent, croyez que vous êtes aimés tel que vous êtes, et vous commencerez également à aimer les autres tels qu'ils sont.

En tant que chrétiens, nous avons la mission de devenir des modèles. Les gens en nous regardant vivre doivent remarquer à quel point nous aimons Dieu et combien grand est l'amour que le Seigneur a pour nous. Bien que nous soyons pécheurs, c'est l'amour qui nous fait avancer. C'est l'amour qui nous fait nous détourner de toute sorte d'idolâtrie, en particulier de l'idolâtrie du moi, afin d’embrasser et servir Dieu en servant nos frères et sœurs.

Quand nous aimons vraiment, nous réalisons que le Seigneur est notre tout : notre force, notre forteresse, notre libérateur, notre refuge. Nous avons dit dimanche dernier que tout nous venait de Dieu et appartenait à Dieu. Le revers de la médaille est que Dieu est notre tout. Celui qui aime est assuré de l’amour de Dieu et ne craint rien. Celui qui n'aime pas demeure dans ses peurs et en est hanté. Le haineux craint tout et n'importe qui et les considère comme ses potentiels ennemis. Par conséquent, pour se défendre d'eux, il n'a d'autre choix que de leur faire du mal. L’amour est la solution de tout, la haine est le poison de la vie. Et terminons avec ces paroles de Mère Teresa invitant à la dimension pratique de l'amour, elle a dit : « La pauvreté n'est pas faite par DIEU, elle est créée par vous et moi quand nous ne partageons pas ce que nous avons. » Aimez les autres comme vous vous aimez, partagez avec les autres comme vous aimerez qu'ils partagent avec vous. Car tout comme Dieu aime les pauvres, aussi aime-t-il davantage ceux qui se soucient des pauvres.

Comments

Popular posts from this blog

Fidélité à la Volonté de Dieu.

Jésus Seul, Modèle de Bon Pasteur et Porteur d'Espérance.

Le Mariage, Une Noble Vocation.