Toutes Choses Appartiennent à Dieu.

18 OCTOBRE 2020
29ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

LECTURES: Is 45, 1.4-6; Ps 95 (96), 1.3, 4-5, 7-8, 9-10ac; 1 Th 1, 1-5b; Mt 22, 15-21.

Un proverbe Corse dit : « L'âme appartient à Dieu et les possessions à leurs propriétaires. » Et un proverbe Akyé ajoute : « Bien que le ciel appartienne à l’oiseau, il ne peut pas voler quand il pleut. »

« … Rendez au Seigneur la gloire et la puissance, rendez au Seigneur la gloire de son nom. » La gloire, l'honneur et la louange appartiennent de droit à Dieu. Rien de ce dont nous nous réjouissons ou de ce que nous faisons n’est hors de sa portée et de son autorité. En fait, lui seul a le pouvoir sur toutes choses. Par conséquent, de quoi un homme pourrait-il se vanter qui ne vienne de Dieu ? Qu'est-ce que vous avez qui ne vous a pas été donné par Dieu ? Même vous-même vous lui appartenez. Ici, nous pourrions bien rappeler la conversation lors de la création. Il est dit qu'après avoir fini de créer tous les animaux et autres créatures vivantes, Dieu s'est dit dans une communication intime, un dialogue de Dieu à Dieu : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1, 26). Cette phrase, non seulement exprime notre appartenance à Dieu parce que nous avons été faits par lui, mais surtout, elle montre que nous sommes à l'image de Dieu, ses photocopies. La copie appartient à l'original en termes de droits d’auteur.

Nous sommes donc créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. L'image parle d'identité. Cela dit tout sur nous, qui nous sommes, ce dont nous sommes dignes et notre place. Parce que nous sommes l'image de Dieu, nous lui appartenons, avec tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons.

La liturgie d’aujourd’hui, pourrait-on dire d’une certaine manière, met l’accent sur notre appartenance à Dieu. Bien que nous vivions sur cette terre avec nos capacités, nos possessions, nos positions et tout ce que nous savons, nous sommes la propriété de Dieu. Elle met également un accent très particulier sur la relation que nous devrions entretenir avec la société et la terre où nous vivons. On peut conclure que le point de la parole de Dieu aujourd'hui est la relation, le chrétien et l'État. Créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous partageons tous les mêmes droits et obligations que quiconque dans les lieux où nous vivons, ne réclamant aucune exemption ni privilège spécial. Nous appartenons à Dieu ; nous appartenons également à nos sociétés. Nous sommes citoyens du ciel et de la terre, avec toutes ses implications.

En première lecture, à travers le prophète Isaïe, le Seigneur révèle que toute autorité lui appartient et que c'est lui qui donne le pouvoir à celui qu'il veut. Ainsi, il a fait le choix d'un roi païen, Cyrus, pour restaurer la gloire de son peuple. Par conséquent, il ressort très clairement que Cyrus appartient à Dieu. Il a été son instrument envers Israël pendant leur exil Babylonien. Et ainsi, le Seigneur dit : « À cause de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un titre, alors que tu ne me connaissais pas. »

Tout pouvoir appartient à Dieu. Dans l'Évangile, par une allégorie, alors qu'il était interrogé sur les impôts à payer ou à ne pas payer à l’Empereur César, le Seigneur Jésus répond que le roi lui-même, avec tout ce qu'il possède, appartient à Dieu. Beaucoup de gens voient dans cet extrait de saint Matthieu la déclaration de la séparation entre l'État et la religion. Car, dit Jésus, « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Par définition, il est dit que la notion de séparation de l'Église ou de la religion et de l'État est un concept philosophique et jurisprudentiel pour définir la distance politique dans la relation entre les organisations religieuses et l'État. Conceptuellement, le terme fait référence à la création d'un État laïc. Cela parle de domaines de compétences entre la religion et l'État. Que les questions religieuses ne devraient pas affecter ou colorer les affaires de l'État. Une chose, cependant, dans cette séparation est que l'État et la religion interagissent et se rencontrent sur un même point, leurs sujets. Le sujet de la religion est l'être humain, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Le sujet de l'État est le même être humain, la même image et la même ressemblance de Dieu. Cela montre donc les limites de cette philosophie séparatiste que certains tiennent si chèrement.

En outre, l'accent de Jésus n'était pas sur le séparatisme, mais plutôt sur un inclusivisme, c’est-à-dire, tout appartient à Dieu, même ce qui appartient au roi, appartient aussi à Dieu, sachant que le roi lui-même est à « l'image et la ressemblance de Dieu ». La question de Jésus à ceux qui voulaient le piéger et leur réponse est la plus évocatrice : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? … Ils répondirent : De César. » L'image et l'inscription de César sont sur la pièce. Par conséquent, la pièce appartient à César. Mais sur César lui-même, quelles image et inscription sont marquées ? Ne sont-elles pas celles de Dieu ? Par conséquent, César appartient à Dieu. Lui, sa possession et sa puissance appartiennent entièrement à Dieu.

Cette réponse de notre Seigneur Jésus-Christ peut être un bel appel à l’attention à tous les dirigeants et rois d’aujourd’hui qui se vantent de leur autorité et de leur puissance. Vous avez le pouvoir parce qu'il vous a été donné par Dieu. Vous n'êtes rien, mais de simples instruments entre ses mains pour diriger, enseigner et discipliner son peuple. Vous devriez être assez humbles pour reconnaître votre néant sans Dieu. Le même qui vous donne ce pouvoir qui vous donne une telle gloire peut vous l'enlever à tout moment. Et non seulement votre pouvoir, mais même votre vie peut vous être enlevée, car elle lui appartient également. Dieu est celui qui guide la vie et l'histoire de tous les peuples et nations. Si votre pouvoir et votre possession vous font perdre la tête ou manquer d’humilité, les réalités de la vie et la vérité auront la lourde tache de vous ouvrir les yeux.

En seconde lecture, saint Paul vient nous enseigner comment nous devons vivre notre vie, sachant que nous appartenons tous à Dieu. Cela se résume autour des trois vertus théologales. Nous sommes appelés à vivre, comme Paul le dit à propos des Thessaloniciens, avec une foi grande et active, une espérance durable et un amour fraternel. Car, la foi, l'espérance et l'amour sont ce qui montre clairement notre identité divine, que nous sommes faits à l'image et à la ressemblance de Dieu. Un bon citoyen et un vrai croyant est celui qui montre toujours des signes de foi ferme en Dieu, d'espérance en l'avenir et d'amour dans sa relation avec les autres. Un dirigeant qui n'a pas ces qualités, ou un chrétien qui n'en donne aucune preuve nie son appartenance à Dieu et sombre donc dans l'hérésie ou l'idolâtrie du moi.

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