Ecce Lignum Crucis (Voici le Bois de la Croix).
14 SEPTEMBRE 2021
La Croix
Glorieuse — Fête.
LECTURES : Nb21, 4b-9 ; Ps 77 (78), 3-4a.c, 34-35, 36-37, 38ab.39 ; Ph 2, 6-11 ;Jn 3, 13-17.
« De même que le
serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils
de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie
éternelle. » (Jn 3, 14)
Un proverbe Italien
dit : « L'auto-exaltation est le paradis des fous. » Et un proverbe Philippin
ajoute : « Il n'y a pas de gloire sans sacrifice. »
Il n'y a pas de
gloire sans souffrance. C'est le beau message de la Fête de l'Exaltation de la
Croix. Jésus a été élevé dans la gloire après avoir été élevé sur la croix.
L'instrument de sa souffrance est devenu la route de son exaltation à la droite
du Père céleste.
Beaucoup de gens
trouvent la souffrance inacceptable et les croix dans la vie, insupportables.
Le Seigneur, aujourd'hui, nous dit que nous ne devrions pas avoir peur de
souffrir, et plus particulièrement de souffrir pour la justice. Car toutes nos
épreuves seront récompensées et nos vies couronnées de gloire.
À propos de la
fête de l'Exaltation de la Croix, voici ce que dit la tradition : « La fête a
été célébrée à Rome avant la fin du VIIe siècle. Son but est de commémorer la
récupération de cette portion de la Sainte Croix qui a été conservée à
Jérusalem, et qui était tombé entre les mains des Perses. L'empereur Héraclius
récupéra cette précieuse relique et la rapporta à Jérusalem le 3 mai 629. »
Une chose est
importante dans ce morceau d'histoire, l'élément central, la Croix. Il s'agit
de rendre hommage et révérence à un morceau de bois qui porta le Saint Corps de
notre Seigneur et nous a acquis le salut. Dans la liturgie du Vendredi Saint,
voici ce que nous chantons : Ecce lignum Crucis (Voici le bois de la Croix). Le
prêtre chante : « Voici le bois de la croix, qui a porté le salut du monde.
» Et nous répondons tous : « Venez, adorons. » Nous adorons dans la matière du
bois le salut de l'humanité et de toute la création.
La parole de Dieu
souligne aujourd'hui cet aspect de la Croix comme moyen de salut. Dans le
désert, aux fils d'Israël pécheurs, après qu'ils se soient plaints de la Manne
et contre Moïse et Dieu, le Seigneur les a punis avec les Serpents Saraph, qui les
ont mordu de sorte que beaucoup d'entre eux sont morts. Lorsqu'ils implorèrent
sa miséricorde, le Seigneur ordonna à Moïse d'ériger un serpent de bronze et de
le suspendre à un poteau. Il est devenu l'instrument d'expiation et de salut
pour tous ceux qui ont été mordus par le Serpent Saraph.
A travers ce
signe, nous avons une préfiguration de ce que Jésus fera pour notre salut du
péché, sa mort sur la croix. Dans son argumentaire avec Nicodème, le Seigneur
dit clairement : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le
désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout
homme qui croit ait la vie éternelle. »
La Croix sur
laquelle Jésus a été exalté, les souffrances qu'il a supportées avec résilience
étaient l'expression du plus grand amour de Dieu. « Car Dieu a tellement aimé
le monde qu’il a donné son Fils unique… » La croix du Christ et son amour nous
demandent une chose en retour, notre foi. Nous sommes invités à croire au Fils
de Dieu qui a souffert pour notre salut et notre vie. Et il ajoute : « Car Dieu
a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que,
par lui, le monde soit sauvé. »
Sur le bois de la
Croix, le Seigneur a donné la plus grande leçon d'humilité. Il s'est abaissé de
son trône glorieux dans les cieux, pour partager notre humanité et est mort de
la manière la plus ignominieuse. N'oublions pas cette réalité. A l'époque de
Jésus, sous la domination Romaine, la croix était un instrument de peine
capitale, tout comme on peut penser à l'exécution par électrocution, réalisée à
l'aide d'une chaise électrique aux États-Unis, ou encore la décapitation ou la
fusillade pratiqués par les Talibans. Avec Jésus mourant dessus, cependant, cet
instrument de torture et de mort qu'était la Croix est devenu un « Porteur de
Vie ». L'humiliation s'est transformée en gloire. Jésus, par sa souffrance
rédemptrice sur la Croix et son obéissance, « Dieu l’a exalté : il l’a doté du
Nom qui est au-dessus de tout nom… »
La Croix du Christ est le signe et la clé du Royaume de Dieu. Voici ce que dit le Catéchisme de l'Église Catholique : « La venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan (cf. Mt 12, 26) : "Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous" (Mt 12, 28). Les exorcismes de Jésus libèrent des hommes de l’emprise des démons (cf. Lc 8, 26-39). Ils anticipent la grande victoire de Jésus sur "le prince de ce monde" (Jn 12, 31). C’est par la Croix du Christ que le Royaume de Dieu sera définitivement établi : "Dieu a régné du haut du bois". » CEC. 550. Alors, ce que nous célébrons aujourd'hui, c'est ce règne de Dieu, signe manifeste de sa présence et de son royaume au milieu de nous. Pour nous chrétiens, la Croix signifie beaucoup. Elle signifie humilité, victoire, vie, salut et gloire. L’exaltation de Jésus sur le bois de la croix nous enseigne que la vraie gloire ne vient que de l’humilité et du sacrifice de soi par amour pour les autres. La Croix chante l’hymne de la victoire de la vie sur la mort par le pouvoir de l’amour.
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