L'humilité, la Voie de Dieu.
19 SEPTEMBRE 2021
Dimanche, 25ème
Semaine du Temps Ordinaire — Année B.
« Si quelqu’un
veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
(Mc 9,35)
Un proverbe Sicilien
dit : « Les asperges et les champignons enseignent à un cuisinier l'humilité. »
Et un proverbe Indien ajoute : « L'austérité est un ornement, l'humilité est
honorable. »
L'Église des
pauvres est une communauté qui accueille et embrasse les moins fortunés, les
délaissés, les marginalisés, les plus pauvres des pauvres. Quelqu'un a dit que
l'Église du Pape François est l'Église des pauvres. J'irai plus loin en disant
que l'Église de Jésus-Christ est l'Église des pauvres. L'Église de Dieu est
l'Église des pauvres. Parce que Dieu a une option préférentielle pour les
pauvres et les humbles.
Ces affirmations
ne sont pas une béatification de la pauvreté mais un accent sur la façon dont
les humbles sont plus ouverts à Dieu et à l'Évangile, et donc plus proches de
lui. La vraie pauvreté n'est pas tant sur la possession matérielle, mais
surtout sur les droits et la dignité. L'Église des pauvres, en ce sens, est une
Église qui lutte pour les droits humains et la dignité lorsque les systèmes et
la politique le leur refusent ou les oppriment. L’Eglise des pauvre est « une
Église [qui] défendra et revendiquera courageusement les droits des pauvres et
des opprimés, même si cela signifiera l'aliénation ou la persécution des riches
et des puissants… » (Cf. Manila Standard, CBCP - Les évêques des Philippines,
deuxième assemblée plénier, 1991). Dieu soutient les opprimés parce qu'il est
le Dieu Père des pauvres.
En première
lecture, le livre de la Sagesse révèle le sort que les méchants réservent aux
justes. Par jalousie, ils complotent contre lui pour l'abattre. La voie des
justes contredit celle des malfaiteurs et ainsi ils disent : « Attirons le
juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises... »
La vie des humbles dans la société et les conditions des marginalisés sont
évidemment une accusation envers les riches et les systèmes mis en place pour
les opprimer et les réduire à la pauvreté. Personne n'est pauvre par un choix.
C'est le système qui rend l'un riche et l'autre pauvre. Ce sont les conditions
et les politiques ou la politique qui asservissent et mènent à la pauvreté.
Dans la société, on apprend qu'on est pauvre parce qu'à côté de soi, il y en a
un qui s'enrichit de plus en plus au-delà de la raison. Dieu n'a créé personne
pour être pauvre. C'est la société qui fabrique les pauvres et les oppose ou
les discrimine contre les riches. Dieu, cependant, n'abandonne pas les petits.
Ainsi, chante le psalmiste, Dieu soutiendra toujours leur vie et leur donnera
la prééminence dans son royaume.
Dans l'Evangile,
à ses disciples discutant de position et pour savoir qui est le plus grand dans
le royaume de Dieu, le Seigneur donne une leçon d'humilité. « Prenant un
enfant, il le plaça au milieu d'eux, et l'entourant de ses bras, il leur dit :
« Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit
: « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il
accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais
Celui qui m’a envoyé. » » Les plus grands amis de Dieu sont les humbles, ceux
qui savent se soumettre à lui, les petits et ceux que nous considérons comme
sans défense. Existe-t-il une plus grande image de la pauvreté que celle d'un
enfant ? L'existence d'un enfant est décidée par d'autres. Il vit sous
direction et tout pour lui est pris en charge. C'est ce que Dieu attend de
nous, que nous dépendions de lui. L'une des plus grandes vertus d'un enfant est
sa franchise. St. Jacques dans la deuxième lecture encense cette justice. Le
fruit de la justice, dit-il, est semé dans la paix pour ceux qui cultivent la
paix.
En tant que
chrétiens, nous devons faire nôtres ces exhortations de l'apôtre Jacques et les
vivre correctement. Jacques dit, « la jalousie et les rivalités mènent au
désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. » Regardons simplement
notre monde et voyons-le vrai. Tout ce que nous voyons et affrontons aujourd'hui
sont les fruits de la jalousie, de l'égoïsme, du manque d'humilité, de la
cupidité... Le monde ne changera que lorsque nous valoriserons l'humilité et
défendrons les droits des moins fortunés de nos frères et sœurs, et c'est cela la
mission de l'Église de Dieu.
L'Apôtre va plus
loin en demandant : « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits
entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat
en vous-mêmes ? » Cela peut sembler très triste, mais c'est une vérité
toute nue que l'envie et la jalousie sont les racines de nombreux maux. Ainsi,
St. Jacques ajoute : « Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors
vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous
entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n’obtenez rien parce que vous
ne demandez pas ; vous demandez, mais vous ne recevez rien ; en effet, vos
demandes sont mauvaises, puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs. »
Les pauvres gens,
les vrais pauvres ne sont pas envieux. Ils s'efforcent simplement de satisfaire
leurs besoins quotidiens et se contentent du peu qu'ils ont. S'ils pleurent
beaucoup, ils savent aussi être heureux pour peu. Les méchants, au contraire,
sont ceux qui cherchent et cherchent et cherchent et ne sont jamais satisfaits.
Les jaloux sont éternellement insatiables, toujours affamés et aussi en colère.
D'autre part, l'humilité de l'enfant à laquelle le Seigneur invite ses
disciples est d'apprendre à être heureux pour peu matériellement et à vouloir
plus spirituellement.
Terminons notre
méditation par cette inspiration du Vénérable Aloysius Philip Schwartz. Il dit
: "Nous ne sommes pas créés pour être de gros petits canards se dandinant
dans la boue, mais pour être des aigles destinés à s'élever plus haut." Et
le chemin pour cela est l'humilité des enfants et la pauvreté du cœur. Ne
cherchez pas à être le premier, cherchez plutôt à servir, et Dieu vous fera
premier. Car, dit l’adage, l’humilité précède la gloire, le superbe conduit à
la perte.
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