La Justice de Dieu.
5 SEPTEMBRE 2021
23ème dimanche du
Temps Ordinaire — Année B.
LECTURES : Is 35, 4-7a ; Ps 145 (146), 6c-7, 8-9a,9bc-10; Jc 2, 1-5; Mc 7, 31-37.
Un proverbe Sicilien
dit : « La justice de Dieu vaut mieux que la justice du monde. » Et un proverbe
Juif ajoute : « Le monde existe sur trois bases : la vérité, la justice et la
paix. »
La justice de
Dieu est bien au-delà et au-dessus de la façon dont ce monde définit la
justice. Parmi les nombreux attributs donnés à notre Dieu, il est aussi appelé
Dieu de justice. Que devons-nous comprendre à travers cet attribut ? Quelque
chose de très simple. Cela dit que Dieu ne fait aucune différence ni
discrimination entre les riches et les pauvres, ou les grands et les petits. Il
les aime tous de la même manière et, pour cela, ils devraient aussi s'aimer
comme il les aime.
Notre monde, nos
pays, nos sociétés, nos associations, groupes et familles, seront un endroit
meilleur et ne connaîtront la vraie paix que lorsque nous oserons donner un
siège d'honneur à la justice et enterrer nos hypocrisies et nos indifférences.
« Les problèmes socio-économiques ne peuvent être résolus qu’avec l’aide de
toutes les formes de solidarité : solidarité des pauvres entre eux, des riches
et des pauvres, des travailleurs entre eux, des employeurs et des employés dans
l’entreprise, solidarité entre les nations et entre les peuples. La solidarité
internationale est une exigence d’ordre moral. La paix du monde en dépend pour
une part. » CEC. 1941.
Malheureusement,
de nombreuses personnes aujourd'hui sont sourdes et muettes à cet appel. Seule
une action messianique pourrait aider à ouvrir nos oreilles et nos cœurs pour
rechercher la justice qui pourrait changer la face du monde. Dans la première
lecture, le prophète Isaïe annonce ce temps messianique. Dieu dit à son peuple
effrayé par les événements et les faits d'être fort, et de ne pas craindre, il
viendra pour leur justification et les rétablira dans leur droit. Cette
restauration divine dessillera la vue des aveugles, déliera la langue des
muets, et les oreilles des sourds s’ouvriront.
Nous vivons dans
un monde où, par indifférence, beaucoup de gens jouent aux trois singes et
l'injustice va crescendo. On fait semblant de ne rien voir, de ne rien
entendre, et donc de ne rien dire sur l'injustice. Bien que le pauvre souffre
et que ses droits soient bafoués, nous restons muets, sourds, inactifs ou
indifférents. Tant que cela ne nous affecte pas, ce n'est pas notre problème.
Par la guérison du sourd-muet, le Seigneur Jésus, dans l'Évangile, nous dit que
le temps prophétique est venu. L'heure est venue de délier les langues et d'ouvrir
les oreilles afin que tous puissent agir avec courage pour le rétablissement de
la justice et construire la paix et l'harmonie dans le monde.
Les différentes
étapes du miracle de l'évangile d'aujourd'hui sont perspicaces. Nous lisons que
« Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et
supplient Jésus de poser la main sur lui. » Les personnes en question n'étaient
pas indifférentes à la situation de cet homme. L'homme ne pouvait pas exprimer
ses besoins par lui-même, car incapable de parler. Alors, d'autres sont devenus
sa voix. Beaucoup de nos frères et sœurs sont aujourd'hui sans voix, soumis aux
abus et aux inégalités sociales. Nous sommes mis au défi de devenir leur voix,
de parler en leur nom.
L'évangéliste
Marc dit que le Seigneur l'a pris à part. Un appel à nous retirer, parfois, du
milieu de certaines situations pour trouver de l'extérieur des solutions plus
pertinentes. Il y a un dicton qui dit : « On ne se tient pas au milieu des
fourmis pour enlever les fourmis qui nous mordent. » L'homme était sourd
et muet au milieu d'une foule bruyante. En le prenant à part, le Seigneur a
ouvert ses sens et a restauré ses oreilles et sa langue. « Jésus l’emmena à
l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa
salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui
dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » »
Jésus n'était pas éloigné de l'homme. Il le prit, le toucha, lui parla et lui
ordonna quoi faire. Ce sont des processus que nous devrions également appliquer
lorsque nous nous rapportons à nos frères et sœurs nécessiteux. Les emmener
près de nous, les toucher, ressentir leurs besoins, leur faire sentir notre
préoccupation pour eux et faire ce qui est en notre pouvoir.
Les mots seuls ne
suffisent pas à restaurer la justice et l'harmonie dans le monde. Des actions
sont également nécessaires. Et mieux, comme le dit le dicton, « les actions
parlent plus fort que les mots ». Dieu, dans sa justice, vient ressentir nos
besoins et agit pour notre restauration. Le « Effata ! » de Jésus, ne
s'adressait pas seulement à cet homme mais aussi à vous et moi, et encore
aujourd'hui. Il nous appelle à être ouverts pour voir, entendre, sentir, et
ainsi, dire quelque chose sur ce que vivent nos frères et sœurs. « Effata ! » afin
de sortir de toute sorte d'indifférence et d'hypocrisie. « Effata ! » pour devenir
un instrument de justice. Car, la vraie justice, la justice qui vient de Dieu,
ne cohabite pas avec l'indifférence, et où les gens sont hypocrites et
égocentriques.
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