Nous et les Morts : la Dette de Prière.
2 NOVEMBRE 2021
Commémoration de Tous
les Fidèles Défunts.
Lectures au choix dans le rituel des funérailles
LECTURES : Sg 3, 1-6.9 ; Ps 26 (27), 1, 4, 7-9a,13-14; 1 Co 15, 51-57 ; Mt 25, 31-46.
« Jésus, nous le
croyons, est mort et ressuscité ; de même, ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu
les prendra avec lui. C’est en Adam que meurent tous les hommes, c’est dans le
Christ que tous revivront. » (1 Th 4, 14 ; 1 Co 15, 22). Cette antienne d'Ouverture
donne le vrai sens de ce que nous commémorons aujourd'hui, notre amour et notre
prière pour ceux qui nous ont précédés dans la mort et que nous croyons, sont
toujours en chemin de purification vers la gloire de Dieu.
Un proverbe Akan
dit : « La mort est comme une robe que, à un moment ou à un autre, tout le
monde doit porter. » Et un proverbe Amérindien ajoute : « Ils ne sont pas morts,
ceux qui vivent dans les cœurs qu’ils laissent derrière eux. »
Dans le dernier
article de notre Credo, nous professons : « Je crois à la résurrection de la
chair, et à la vie éternelle. » Nous croyons fermement que toutes les âmes
seront un jour unies à Dieu dans sa gloire. Pour cette raison, le Christ est
venu dans le monde, a pris notre humanité, a souffert comme nous, est mort de
notre mort humaine et, le troisième jour, est ressuscité des morts. La
Résurrection du Christ préfigure ainsi notre résurrection personnelle et celle
de nos frères et sœurs défunts.
L'Église, après
la célébration solennelle de la Toussaint, commémore et prie aujourd'hui pour
tous ceux qui, dans les souffrances purificatrices du Purgatoire, attendent le
jour de leur glorification au Ciel. La célébration de cette Eucharistie, qui
rappelle le sacrifice suprême du Christ sur l'Autel de la Croix, sur le
Calvaire, a toujours été le principal moyen par lequel l'Église nous invite à
accomplir notre devoir, notre plus grande responsabilité d'unité et de charité
envers le mort. Nous affirmons à travers cette célébration que la mort ne peut
rompre le lien de communion qui nous unit à nos frères et sœurs, et fait de
nous un seul corps en communion. Nous professons ici le grand mystère du Corps
du Christ, l'Église où, l'Église Triomphante (les saints) prie et intercède
pour l'Église Militante et Pèlerine (les vivants), et l'Église Pèlerine offre
des suffrages pour la glorification de l'Église Souffrante (le mort).
Le Catéchisme sur
la purification finale, ou Purgatoire, dit : « Ceux qui meurent dans la grâce
et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur
salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la
sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle
Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du
châtiment des damnés. L’Église a formulé la doctrine de la foi relative au
Purgatoire surtout aux Conciles de Florence (cf. DS 1304) et de Trente (cf. DS
1820 ; 1580). La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de
l’Écriture (par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7), parle d’un feu purificateur : Pour
ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le
jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en
disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne
lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12, 31).
Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être
remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (S.
Grégoire le Grand, dial. 4, 39). » CEC 1030-1031.
En raison de
notre amour pour eux, nous devons à nos frères et sœurs défunts une dette de
prière. Ainsi, nos prières, aujourd'hui, sont toutes des requêtes que nous
adressons au Père céleste pour qu'il ressuscite d'entre les morts tous ses
serviteurs décédés et leur donne une nouvelle force pour marcher triomphalement
vers sa gloire. Nous n'adorons pas les morts, nous ne recélébrons pas non plus
les funérailles de nos proches. Nous les recommandons plutôt à l'amour
miséricordieux de Dieu.
Toutes les
lectures proposées pour notre célébration d'aujourd'hui sont des chants
d'espérance et de démystification de la mort. Elles nous enseignent que notre
Dieu est Seigneur de la vie et rédempteur des morts. Que la mort corporelle
n'est pas une fin en soi. La vie ne s’achève pas avec la mort. La mort est
comme un pont entre la terre et le ciel, entre la vie d'ici-bas et la vie de l’au-delà.
Et donc, pour que quelqu'un accède à cet autre côté de la vie, il a
l'obligation de passer par ce pont. Là, vient la belle expression de sainte
Thérèse de l'Enfant-Jésus devant l'imminence de sa mort : « Je ne meurs pas,
j'entre dans la vie. » Ainsi, nos sœurs et frères bien-aimés ne sont pas
morts, ils cheminent vers la vie. Et pour la sûreté de leur voyage, nos prières
sont nécessaires.
La réalité de la
mort humaine n'est pas à craindre mais plutôt à voir comme une grande leçon
pour les vivants de vivre l'existence présente ici-bas comme un temps de
préparation pour la prochaine étape, la vie d'en haut. Nos actions, nos décisions,
notre mode de vie et tout ce que nous faisons en vivant dans ce corps
compteront et détermineront notre prochaine destination. Par conséquent, la
nécessité de faire de la vie selon les Béatitudes notre obligation pour
l'existence d'aujourd'hui. Comme le sage Job, notre foi en l'existence future
doit être ferme et notre espérance ne doit jamais faiblir, quels que soient les
événements que nous pourrions rencontrer dans le temps présent. Dieu nous
prépare un banquet de vie. Préparons-nous à cela en vivant notre existence
quotidienne comme un don divin de salut et de vie nouvelle dans le Christ.
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