Le Berger à l'Odeur des Brebis.
8 MAI 2022
4ème Dimanche de
Pâques — Année C.
Lectures : Ac13, 14.43-52 ; Ap 7, 9.14b-17 ; Jn 10, 27-30.
« Mes brebis
écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. » Jn 10,27
Un proverbe Allemand
dit : « Berger égaré, brebis égarées ». Et un proverbe Russe ajoute : « Le loup
se louera à très bon prix comme berger. »
Le véritable
leadership, c'est quand les bergers sentent comme leurs brebis. Voici l'un des
appels les plus solennels du Pape François aux prêtres et aux évêques. Et cela
pourrait aussi ressembler à un appel à tous ceux qui ont des positions
d'autorité, à commencer par la structure sociale de base, la famille, à toute
personne exerçant un quelconque leadership et autorité. Au cours de l'homélie
qu'il a prononcée lors de la Messe Chrismale du 28 mars 2013, quelques jours
après son élection comme Successeur de Pierre et Vicaire du Christ, François a
dit : « Voici ce que je vous demande, soyez des bergers à l'odeur de brebis ».
Qu'est-ce que cela pourrait signifier ?
L'antienne de
l'acclamation, la seconde lecture et l'Evangile donnent le ton de ce que nous
célébrons aujourd'hui, le dimanche du Bon Pasteur. Le leader par excellence,
celui qui donne son sens propre au leadership est notre Seigneur et Sauveur, le
Ressuscité. Avec lui, le leadership est compris comme service, sacrifice et
amour. C'est ce sens du leadership qui l'a amené à accepter la croix et à y
mourir pour notre salut. Et maintenant qu'il est ressuscité, le Seigneur
conduit ses disciples et tous les croyants au service de l'amour et du sacrifice.
Le Seigneur est notre berger. Il est notre chef.
Dans l'Evangile,
il nous dit que son leadership passe par lui connaissant et comptant chacun de
nous comme ses brebis. Ce qu'il veut de nous, c'est que, comme de bonnes
brebis, nous le suivions et l'écoutions. Alors, il dit : « Mes brebis écoutent
ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. »
Pour ceux qui
connaissent un peu la tradition et la culture nomade et d'éleveurs, vous verrez
toujours la belle image des brebis suivant le berger ou des bergers marchant
derrière leurs troupeaux. Tant que les bergers sont là et éveillés, aucune
brebis ne disparaît, ni ne s'égare. Et le plus beau, c'est que même si de
nombreux troupeaux peuvent se croiser en chemin et paître ensemble, ils ne se
mélangent pas et ne se confondent pas. Les moutons sont habitués à la voix de
leurs bergers et les bergers savent bien quels moutons leur appartiennent ou ne
leur appartiennent pas. En passant autant de temps avec les moutons, les
bergers eux-mêmes sentent comme les moutons, et cela devient la chose la plus
normale.
Un autre grand
élément est le sens du sacrifice des bergers pour leurs brebis, c'est ce que
nous avons dans l'Evangile. Le Seigneur se présente comme un berger qui prend
soin de la vie de ses brebis. Il dit : « Je leur donne la vie éternelle : jamais
elles ne périront. » La vie éternelle qu'il leur donne est sa propre vie.
Il a sacrifié sa vie sur la croix pour que nous vivions et que nous ne soyons
pas perdus dans le péché et la mort. C'est ce que fait un bon berger, prenant
sur lui les épreuves et les tribulations de ses brebis, prenant sur son épaule
les faibles, combattant pour elles contre les animaux dangereux. Et parce qu'il
prend sur lui les nécessiteux, ils lui laissent leur odeur, leurs laines
s'accrochent à ses vêtements.
Et enfin, une
grande vérité d'un bon pasteur ou berger, c'est qu'il sait être intendant, que
les brebis appartiennent à quelqu'un d'autre qui les lui a données. Jésus dit
avoir reçu ses brebis de son Père. Et parce que lui et le Père sont un, ce qui
appartient au Père lui appartient aussi. Nous, par contre, ne sommes que des
intendants du Christ. Par conséquent, nous devons prendre soin de son troupeau
comme lui, sachant que nous serons appelés à rendre compte de notre être de berger
ou de notre intendance.
Dans la deuxième
lecture, Jean, dans sa vision apocalyptique, nous dit que le vrai berger des
brebis est l'Agneau qui a été immolé, le Christ notre Seigneur. C'est lui qui
conduira le troupeau vers un pâturage sûr et sauf et vers des sources d'eaux
vives.
En tant que
chrétiens, nous avons tous une mission, comme nous l'avons dit dimanche
dernier. Comme Paul et Barnabas, cette mission n'est pas limitée mais
universelle. Il s'agit d'amener les gens à la foi en Christ. Et dans cette
mission, en tant que leaders ou bergers, nous serons confrontés à des
difficultés, des rejets et des persécutions. Tout comme Jésus notre Bon Pasteur
a traversé des tribulations et est mort sur la croix. Nous devrions accueillir
tout cela avec positivité et passer à autre chose.
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