Maranatha, Viens Seigneur Jésus.
29 MAI 2022
7ème Dimanche de
Pâques — Année C.
Lectures : Ac7, 55-60 ; Ps 96 (97), 1-2b, 6.7c, 9 ; Ap 22, 12-14.16-17.20 ; Jn 17,20-26.
« Que tous
soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en
nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Jean 17,21
Un proverbe Cachemiri
dit : « L'unité peut valoir mille pièces d'or. » Et un proverbe Bajan
ajoute : « La guerre qui n'a pas d'unité ne produira pas de butin. »
Au jour de
l'Ascension nous avons lu et médité sur la montée du Seigneur au Ciel. Il est
parti du mieux de ses apôtres et retourner vers son Père d'où il était venu. Ce
départ ne fut cependant pas un abandon ou un adieu éternel. Comme lui-même l'a
promis avant son départ, il serait avec eux jusqu'à la fin des temps. C'est en
même temps un départ pour une nouvelle venue.
L'Ascension du
Seigneur ouvre à l'ère de l'Eglise, communauté des croyants et à l'ère de
l'Esprit Saint, le Paraclet. Le Christ, le Fils est monté vers le Père pour que
vienne l'Esprit. Nous sommes donc dans cette ère d'une nouvelle venue. En même
temps que ce temps nous prépare à la venue de l'Esprit de Dieu, il nous plonge
plus profondément dans une autre espérance, la venue du Seigneur dans sa
gloire.
Les lectures de
ce jour, 7e Dimanche de Pâques mettent un accent particulier sur certains
articles de notre Credo. "Jésus Christ est monté aux cieux, est assis à la
droite du Père Tout-puissant, d'où il viendra pour juger les vivants et les morts..."
Dans la première
lecture, à l'heure de sa passion et de son martyr, une passion et un martyr
qu'il accepta en raison de sa foi en Jésus, Étienne, devant ses détracteurs
révèle : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme
debout à la droite de Dieu. » Une contemplation de la beauté du Ciel et du
Christ assis dans sa gloire. Il a pris sa place à la droite de son Père,
attendant le jour du grand jugement où chacun sera appelé à payer pour ses
actions et recevoir la récompense ou la sentence correspondante.
L'Apôtre Jean,
entre temps, dans une autre vision apocalyptique parle de la seconde venue du
Seigneur. Le Seigneur lui-même annonce, « Voici que je viens sans tarder, et
j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a
fait. » Il viendra. Et comme il l'a lui-même signifié, cela ne saurait
tarder. Il est le commencement (Alpha) et la fin (Omega) de toute chose et de
tout être. Il viendra établir justice, paix et amour sur terre. Et devant lui, tout
être devra répondre de ses actions ou inactions. Dans cette attente, un
cantique et un cri sur toutes lèvres, « MARANATHA ! » C'est un cri
d'espérance, un cri de foi, un cri de cœur. C'est le chant des cœurs qui
aspirent de voir Dieu et son règne enfin établi sur terre. « Maranatha !
Viens, Seigneur Jésus ! »
Dans cette
espérance de la prochaine venue du Seigneur, comme le message de l'Ascension
nous y invitait, nous devons œuvrer à la transformation de ce monde présent.
L'attente de la venue du Seigneur ne doit se faire dans l'oisiveté, mais plutôt
dans l’action. Alors le Christ nous exhorte, dans l'évangile, à l'action la
plus concrète, l'unité qui découle de l'amour. Le Seigneur en fait sa
solennelle prière à son Père.
La Prière
Sacerdotale du Seigneur pour l'unité parmi ses disciples et dans le monde est
parce que sans unité rien de plausible ni de concret et de durable ne peut se
faire. L'unité est le ciment de la communauté. L'unité est le sceau de la paix.
L'unité est le fruit de l'amour. Sans unité, nos communautés perdent leur sens
et ne sont qu'un agrégat ou une constellation d'individualisme et marquée par
l'indifférence, l'égocentrisme, la quête du soi et du plaisir personnel.
Hélas, notre
monde aujourd'hui est devenu le berceau et le temple du narcissisme. Chacun
pour soi et Dieu pour tous, telle est la philosophie consacrée par l’ère du
selfie. Le souci pour autrui est une chose impensable.
Le Seigneur, par
sa prière, nous enseigne que l'unité est la clé de l'élégance, du bonheur, du
succès, du développement et du futur. Là où les gens vivent parfaitement unis,
la vie elle-même prend un autre sens. Nul ne vit plus pour soi, mais avant
tout, pour l'autre. Autrui devient la référence et la raison de notre être.
L'autre n'est plus vu comme un ennemi à combattre, mais un frère, une sœur à
aimer, à défendre et à valoriser. Là où le monde semble enseigner qu’autrui est
un danger pour moi, un obstacle à mon épanouissement, le Christ dans sa prière
nous dit qu’autrui est indispensable à mon existence. Pour moi d’exister, j’ai
besoin d’être UN avec lui.
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