Le Paradis sur Terre.

26 MAI 2022
Ascension du Seigneur — Solennité.

Lectures : Ac1, 1-11 ; Ps 46 (47), 2-3, 6-7, 8-9 ; Ep 1,17-23 ou He 9, 24-28 ; 10,19-23 ; Lc 24, 46-53. 

« Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. » Luc 24,51

Un proverbe Sicilien dit : « Tout le monde veut aller au ciel ; le désir est là mais le courage n'est pas. » Et un proverbe Cambodgien ajoute : « Vous ne pouvez pas revendiquer le ciel si vous allez juste vous asseoir en dessous. »

Beaucoup de gens aimeront goûter au paradis alors qu'ils sont encore sur terre. Beaucoup d'autres vivent sur cette terre comme si le ciel n'existait pas et n'existera jamais. Devant ces deux types de personnes, la solennité d'aujourd'hui résonne comme un appel à espérer le ciel sans se déconnecter de la terre et de ses réalités.

« Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel, alléluia ! » Ac 1,11 Telle est la belle antienne d’ouverture qui nous plonge dans la liturgie d'aujourd'hui. Nous sommes quarante jours après la Résurrection du Seigneur. Après ces quarante jours d'apparitions et d'autorévélation à ses disciples, le Seigneur Jésus, est aujourd'hui enlevé au ciel.

À propos de l'Ascension du Seigneur, voici ce que l'Église enseigne dans l'article du Credo quand nous disons : IL EST MONTÉ AU CIEL ET EST ASSIS À LA DROITE DU PÈRE : « Cette dernière étape demeure étroitement unie à la première, c’est-à-dire à la descente du ciel réalisée dans l’Incarnation. Seul celui qui est "sorti du Père" peut "retourner au Père" : le Christ (cf. Jn 16, 28). "Personne n’est jamais monté aux cieux sinon le Fils de l’Homme qui est descendu des cieux" (Jn 3, 13 ; cf. Ep 4, 8-10). Laissée à ses forces naturelles, l’humanité n’a pas accès à la "Maison du Père" (Jn 14, 2), à la vie et à la félicité de Dieu. Le Christ seul a pu ouvrir cet accès à l’homme, "de sorte que nous, ses membres, nous ayons l’espérance de le rejoindre là où Lui, notre Tête et notre Principe, nous a précédés" (MR, Préface de l’Ascension) » CEC 661

La solennité de l'Ascension élève haut toutes nos espérances en tant que peuple de cette terre. Ces espérances sont aussi celles des Apôtres et des disciples à qui Jésus, après sa résurrection, s'est montré. Dans la première lecture d'aujourd'hui, nous apprenons que le Seigneur, après sa résurrection est apparue à ses disciples, leur a promis le Saint-Esprit, leur a donné le mandat d'être ses témoins et de lui faire de nombreux disciples, puis a finalement été élevé au ciel. Le plus surprenant à l'Ascension n'était pas tant le Seigneur montant au ciel, mais l'attitude des disciples : « regardant vers le ciel ». Une sorte de déconnexion de la terre et des réalités environnantes. Ils étaient comme perdus dans l'extase et l'étonnement, mais aussi désorientés quant à ce qui allait suivre.

Une fois leur attention attirée par les Anges, les disciples retourneront à Jérusalem et attendront le temps de l'accomplissement de la promesse finale de Jésus à leur égard, le temps où le Saint-Esprit leur sera donné et fera d'eux des missionnaires de la bonne nouvelle du Christ.

Frères et sœurs, le Seigneur notre Sauveur monte aujourd'hui parmi les ovations ; il monte au son de la trompette. Alors que nous nous réjouissons de son Ascension, puissions-nous ne pas manquer de vue l'accent mis sur notre mission. Nous pourrions dire que la mission de Jésus est officiellement terminée aujourd'hui. Mais alors commence notre mission, la mission des Apôtres et disciples du Christ. Le Christ qui est monté et est maintenant assis à la droite du Père céleste veut que nous fassions de cette terre la première étape du ciel, le laboratoire de la vie à venir. Ascendant, le Seigneur n'a pas abandonné ses disciples. Nous l'entendons dire dans l'acclamation : « De toutes les nations, faites des disciples. Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Il est toujours avec nous. Il monte au ciel pour être avec nous ici sur terre.

Le récit de saint Luc de l'événement de l'Ascension dans l'Évangile est une confirmation de ce qu'il a dit dans la première lecture. Le ciel doit être préparé sur terre. Les Béatitudes que le Seigneur a données à ses disciples avant sa Passion ne sont pas pour demain mais pour ici et maintenant. C'est aujourd'hui que nous devons vivre d'une manière qui nous ouvre le mieux à la vie de bénédictions de demain. Dans nos familles, nos écoles, nos bureaux, nos hôpitaux, nos paroisses et nos rues, l'Évangile du Christ doit être proclamé et vécu. Nous espérons un monde meilleur que celui d'aujourd'hui. Nous désirons vivre éternellement avec Jésus au ciel. Puisse cet espoir contribuer à façonner nos vies ici sur terre. Le ciel est possible. Mais il faut le préparer aujourd'hui.

Terminons par ces belles paroles de saint Luigi Orione à propos de l'Ascension : « Et derrière le Christ, de nouveaux cieux s’ouvrent : c’est comme l’aube du triomphe de Dieu ! Ce sont de nouveaux peuples, de nouvelles conquêtes, tout cela est un triomphe, jamais vu auparavant, d’une grande charité universelle, puisque celui qui gagne finalement est Lui, le Christ, et le Christ conquiert dans la charité et la miséricorde. L’avenir Lui appartient, au Christ, le Roi invincible. » Sans aucun doute, l'avenir appartient au Christ. Mais le présent qui conduira à cet avenir appartient à vous et à moi. Puissions-nous contribuer aujourd'hui, par nos actions, notre foi et notre espérance, à l'avènement de cet avenir. Car le ciel n'est pas le fruit de l'oisiveté et de la paresse sur la terre, mais de la foi à l'œuvre dans la charité et la ferme espérance.

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