Paix et Amour.
22 MAI 2022
6ème Dimanche de
Pâques — Année C.
Lectures : Ac15, 1-2.22-29 ; Ps 66 (67), 2-3, 5, 7-8 ; Ap 21, 10-14.22-23 ; Jn14, 23-29.
« Je vous laisse
la paix, je vous donne ma paix. » Jean 14,27
Un proverbe Russe
dit : « Une mauvaise paix vaut mieux qu'une bonne querelle. » Et un
proverbe Danois ajoute : « La paix nourrit, la guerre gaspille ; la paix
engendre, la guerre consume. »
Le Petit Pauvre
d'Assise, saint François, l'un des plus grands saints que l'Église ait jamais
connus, aimait adressé à ses frères et compagnons une salutation célèbre : «
Pax et Bonum », traduit littéralement, par Paix et Bien, mais qui pourrait
aussi signifier, Paix et Amour. Cette expression est devenue héréditaire et
testamentaire chez les franciscains.
La paix et
l’amour, une expression assez simple, mais un défi pour celui qui l’utilise
pour se faire un instrument de paix et d’amour. Nous ne souhaitons pas
seulement la paix et l'amour aux autres, mais nous promettons, comme un serment
devant Dieu et les hommes, de contribuer à apporter la paix, l'amour et le bien
où que nous soyons et à qui que nous rencontrions.
Notre monde
aujourd'hui, plus que jamais, a grandement besoin de cette paix, de cet amour
et de cette bonté. En parcourant les nouvelles et les événements, nous
réalisons à quel point la paix est nécessaire. Ce n'est pas seulement à cause
de la guerre actuelle entre la Russie et l'Ukraine ou la Russie et l'OTAN, mais
aussi la paix dans les pays Africains où les guerres, le terrorisme et les
crises sont devenus le traitement ordinaire. La paix au Moyen-Orient, la paix
dans certains pays d'Amérique Latine où, bien que silencieusement, certaines
guerres n'en finissent pas. La paix même en Europe où les guerres idéologiques
sont plus présentes et avec des conséquences plus importantes sur les relations
diplomatiques. Et à la fin, la paix et l'amour dans le monde entier souffrant
d'indifférence, d'égoïsme, d'inégalités et de ségrégation raciale et ethnique...
Malheureusement,
la façon dont ce monde recherche la paix et résout les fractions est
asymétrique. Beaucoup de gens pensent que la paix peut être gagnée par les
armes à feu et par l'utilisation d'armes plus puissantes. La paix dans ce monde
est comprise comme la suprématie d'un leader puissant et dominant sur les
autres. Les pays Européens présentent la démocratie comme un atout de paix. Les
pays d'Asie et du Moyen-Orient considèrent le communisme comme un moyen de
paix. D'autres parlent de libéralisme, de fédéralisme, de socialisme... Et
entre tout cela, grandit l'individualisme comme nouvelle option sociale.
Le Seigneur
ressuscité, avant de quitter ses disciples, présente un autre modèle, le plus
grand de tous : la paix qui se gagne par l'amour. Dans l'évangile
d'aujourd'hui, nous entendons la promesse du Seigneur à ses disciples : « Je
vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde
que je vous la donne. » Et il prend le temps de souligner que c'est une
paix que le monde ne peut donner. Sa paix n'est pas la paix du monde. Comment,
alors, le monde définit-il la paix ?
Le monde, ou
mieux, les dirigeants d'aujourd'hui pensent que la guerre peut apporter la
paix. Beaucoup de gens voient le fait de tuer les autres comme un moyen de
régler les conflits. Le Seigneur nous enseigne différemment. La paix qu'il
apporte n'est pas la paix des armes. C'est une paix que le monde ne peut
donner. Car c'est une paix qui se conjugue en amour, bonté, souci des
nécessiteux, pardon, miséricorde et compassion. Ainsi, il a commencé à dire : «
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons
vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Dieu habite là où
il y a bonté et amour. Dieu habite là où règnent la solidarité et la
compassion. Et là, il apporte son don de paix. Un cœur qui respire la vengeance
et les représailles n'est jamais en paix et n'a donc pas Dieu en lui. Le
Seigneur nous donne sa paix pour que nous devenions en retour des instruments
de paix. Nous pourrions chanter la belle prière et l'hymne de saint François en
disant :
« Seigneur,
fais de moi un instrument de ta paix. Là où est la haine, que je mette l'amour.
Là où est l'offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je
mette l'union. Là où est l'erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute,
que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l'espérance. Là où
sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je
mette la joie. O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu'à
consoler, à être compris qu'à comprendre, à être aimé qu'à aimer. Car c'est en
se donnant qu'on reçoit, c'est en s'oubliant qu'on se retrouve, c'est en
pardonnant qu'on est pardonné, c'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle
vie. »
A la venue du
Saint-Esprit de Dieu, c'est ce que nous sommes appelés à être, vases ou
satellites de paix. Comme l'a dit le Seigneur, le monde ne peut pas donner une
telle paix parce qu'il ne la comprend pas et ne la connaît pas.
Notre monde
d'aujourd'hui peut changer, et il doit même changer pour notre bien. Chacun de
nous doit mettre un peu de lui-même pour faire de ce monde la nouvelle
Jérusalem que saint Jean a vue dans ses visions apocalyptiques, une Ville Sainte
qui descend du ciel dans toute sa radieuse beauté et sa gloire. Une Ville où
règne l'Agneau, et où ne règne qu'une seule religion, la religion de l'amour.
Car, l'amour n'a pas de temple, pas de couleur, et ne parle pas de langage
étrange. Il parle et brille dans le cœur de chacun. Nous devons être des
instruments d'amour.
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