Joie au Ciel.
1 NOVEMBRE 2022
Tous les Saints —
Solennité.
« Réjouissez-vous,
soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » Mt
5, 12a
Un proverbe Chinois
dit : « Le ciel a une route, mais personne ne la parcourt ; L'enfer n'a pas de
porte mais les hommes creuseront pour y arriver. » Un proverbe Norvégien
ajoute : « La joie partagée est une double joie. »
La vie béatifique
est le but principal de notre pèlerinage terrestre. Nous vivons ici sur terre
en attendant et en aspirant à la vie au ciel. Nous savons cependant que cette
vie céleste faite de bonheur parfait ne sera pas possible si nous nous
déconnectons de cette terre. C'est en vivant dignement notre vie ici-bas que
nous nous préparons à la vie au ciel. La vie selon les Béatitudes est la vie
céleste, la vie selon Jésus, et tout simplement la vie de Jésus lui-même.
Si en tant que
chrétiens, notre vie vise à ressembler au Christ, alors notre vie doit être une
nouvelle Béatitude. Nous sommes appelés à être saints. La solennité
d'aujourd'hui, la Toussaint, nous rappelle cet appel, l'appel universel à la
sainteté. « Cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité, cette
communion de vie et d’amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous
les bienheureux est appelée "le ciel". Le ciel est la fin ultime et
la réalisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur
suprême et définitif. » CEC 1024
L'antienne
d'ouverture nous plonge dans la joie de cette célébration. « Tous
ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur, célébrons ce jour de fête en
l’honneur de tous les saints. Les anges se réjouissent avec nous de cette fête ;
ils en glorifient le Fils de Dieu. »
Comment alors
atteindre le ciel ? Comment participer un jour à cette joie angélique ? Les
lectures nous montrent le chemin. Dans le livre de l'Apocalypse, Jean nous dit
qu'il a eu une vision « et voici une foule immense, que nul ne pouvait
dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. » Le
beau message de la vision johannique est celui de l'universalité de la
sainteté. La sainteté ou la vie béatifique n'est pas exclusive ou réservée à
certaines personnes ou couleurs ou nations spécifiques. Nous sommes tous
appelés à être des saints. Dieu nous veut tous dans son royaume. Nous serons
tous les bienvenus parmi les gens qui aspirent à voir son visage et à chanter
sa gloire.
Néanmoins, une
exigence fondamentale : nous devons vivre comme des bienheureux pendant que
nous sommes ici sur terre. L'appel à la sainteté s'adresse à nous tous. La clé
pour y entrer réside dans les Béatitudes. Ainsi, dans l'Évangile, le Seigneur
Jésus dresse le portrait-robot du saint : celui qui est pauvre de cœur, celui
qui pleure, celui qui est doux, celui qui a faim et soif de justice, celui qui
est miséricordieux, celui qui est pur de cœur, celui qui est un artisan de
paix, celui qui est persécuté pour la justice, et par-dessus tout, celui qui,
pour sa foi et son appartenance à Christ, est insulté et persécuté. Huit belles
vertus que chacun devrait cultiver et exprimer dans sa vie quotidienne.
Les Béatitudes ne
sont pas hors de notre portée tout comme la sainteté n'est pas hors de notre
portée. Ce sont les attributs du Royaume de Dieu et un appel à l'action sur
terre. Le Seigneur Jésus, établissant les principes et les règles du Royaume,
nous envoie cette invitation au bonheur authentique et à la perfection dans la
vie. Comme nous l'avons dit plus haut, il nous montre comment vivre comme lui,
car les Béatitudes sont le résumé de sa propre vie. Il est venu, afin que par
lui et à sa suite, nous puissions voir et connaître Dieu. En voyant Jésus, il
nous est donné de contempler la beauté du Père. Car, Jésus est le visage du
Père.
Le Pape François,
dans sa Bulle d'Indiction du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde,
"Misericordiae Vultus" donnée le 11 Avril 2015, le dit explicitement
: « Le Seigneur Jésus nous montre les étapes du pèlerinage à travers
lequel nous pouvons atteindre ce but : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas
jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous
serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine,
tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi
pour vous » (Lc 6, 37-38). Il nous est dit, d’abord, de ne pas juger, et de ne
pas condamner. Si l’on ne veut pas être exposé au jugement de Dieu, personne ne
doit devenir juge de son frère. De fait, en jugeant, les hommes s’arrêtent à ce
qui est superficiel, tandis que le Père regarde les cœurs. Que de mal les
paroles ne font-elles pas lorsqu’elles sont animées par des sentiments de
jalousie ou d’envie ! Mal parler du frère en son absence, c’est le mettre sous
un faux jour, c’est compromettre sa réputation et l’abandonner aux ragots. Ne
pas juger et ne pas condamner signifie, de façon positive, savoir accueillir ce
qu’il y a de bon en toute personne et ne pas permettre qu’elle ait à souffrir
de notre jugement partiel et de notre prétention à tout savoir. Ceci n’est pas
encore suffisant pour exprimer ce qu’est la miséricorde. Jésus demande aussi de
pardonner et de donner, d’être instruments du pardon puisque nous l’avons déjà
reçu de Dieu, d’être généreux à l’égard de tous en sachant que Dieu étend aussi
sa bonté pour nous avec grande magnanimité. » Cela peut être un grand
exercice pour nous aujourd'hui, alors que nous aspirons à nous réjouir au ciel
avec les saints qui nous ont précédés dans le chemin des Béatitudes.
Personne ne peut
devenir saint seul s'il ne valorise pas et n'aide pas d'abord les autres dans
ce cheminement. Si nous voulons savourer la joie dans le ciel, nous devons
d'abord être la cause et la source de joie et de bonheur pour les autres ici
sur terre. Nous devons être pour eux une bénédiction, une expression et une
traduction des Béatitudes. Que les Saints que nous célébrons aujourd'hui, «
l'Église Triomphante », soient nos compagnons de route, nous montrent le chemin
et nous aident à atteindre le but de notre pèlerinage terrestre, voir Dieu face
à face.
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